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Jean Yves Fontaine, 45 ans, militaire de carrière affecté en coopération au Congo

Publié le 14 janvier 2007

Originaire des hauts du Tampon, Jean Yves a passé la majorité de sa carrière dans des pays d’Afrique. Aujourd’hui au grade d’adjudant chef, il occupe le poste de comptable des services administratifs.

Jean Yves Fontaine
Avec une veuve congolaise : « Bien souvent des souvenirs de mon enfance surgissent en Afrique, quand je vois certains lieux de vie, la cuisine au bois… »

Dans quelles conditions avez-vous été amené à quitter l’île ?

"J’avais envie de bouger, de parcourir le monde, ce qui a été fait dès mes 18 ans grâce à l’armée. Après un service militaire à l’EMPR (Ecole Militaire Préparatoire du Tampon), j’ai signé un contrat d’engagement dans les troupes de marine. Je suis arrivé à Vannes dans le 56, dans un grand régiment : le RICM (Régiment d’Infanterie de Chars de Marine)".

Et ensuite ?

"L’institution a largement guidé ma vie. J’ai vécu en Martinique, au Sénégal, à la Réunion, au Tchad, au Congo Brazzaville, avec des passages au Gabon et au Cameroun".

Quels sont vos projets ?

"J’ai 28 ans de maison déjà, j’irai jusqu’au bout, 56 ans puis la retraite. Ce sera à la Réunion ou en métropole, la décision n’est pas prise pour le moment… d’autant que je servirai de nouveau outre mer avant la fin de ma carrière".

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de la Réunion ?

"Une démographie en constante progression, le chômage, un RMI et un RMA qui usent la main d’œuvre, des jeunes qui se plaisent pour certains à une vie facile. Pour autant, l’ambiance familiale de la Réunion et sa tranquillité que j’ai connue me manquent".

Quels ont été les avantages ou inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

"De la démerde lors des séjours outre mer. Lorsque j’ai quitté l’île, un jeune devait être autonome et se prendre en charge, en tout cas c’est l’éducation que j’ai eu… Reconnaître les fruits et plantes comestibles, faire à manger avec un rien, pêcher un poisson, deux tourterelles et autres avec un gob ! Pour certaines missions, il faut tenir le coup. Généralement, les chefs sont supers heureux d’avoir un Réunionnais dans un groupe !"

Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

"C’est comme les Bretons, il y en a toujours un qui est là !"

Quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

"Bien souvent des souvenirs de mon enfance surgissent en Afrique, quand je vois certains lieux de vie, la cuisine au bois… C’est toute une époque de la vie des hauts de l’île, qui a bien changé aujourd’hui. Nous sommes là pour les aider car il leur manque de la technique, mais dans ce mélange de modernité et de vie archaïque, que choisir ? "

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

"Ne pas hésiter à bouger et aller vers d’autres horizons. Ce n’est peut-être pas facile, mais sûrement à essayer. En tout cas, si vous avez besoin d’aide (accueil, hébergement) sur Brazzaville, je réponds présent ! "

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