Publicité

Synthèse des EGOM : 5 priorités pour un projet de territoire à la Réunion

Publié le 18 août 2009

Les compte-rendu des 8 ateliers des Etats Généraux de la Réunion ont été rendus publics le 29 juillet 2009. Durant 3 mois, une cinquantaine de réunions ont eu lieu en ateliers restreints et 36 réunions publiques ont mobilisé 2 500 Réunionnais et Réunionnaises. Un 9e rapport synthétise l’ensemble des travaux et organise les propositions en un Projet de territoire. En voici le résumé.

PREMIERE PARTIE : CINQ CONSTATS

1. A l’actif de la société réunionnaise, il faut souligner la vitalité des entreprises : le PIB réunionnais a crû de près de 5% en moyenne ces dernières années.

2. La Réunion n’a pas encore achevé sa transition démographique et la population actuelle passera de 800 000 habitants en 2009 à un million en 2030. 7 300 nouveaux actifs se présentent chaque année sur le marché du travail pour 3 000 emplois nouveaux annuels depuis 2007.

3. Par conséquent, le taux de chômage y est le plus élevé d’Europe : 25%. Les importants retards de formation expliquent également le chômage.

4. Le nombre des RMIstes atteint également un niveau alarmant (70 000), et 52% de la population vivent en-dessous du seuil national de pauvreté.

5. Avec 100 000 illettrés, la Réunion détient enfin un triste record. La Réunion surprend par son dynamisme : la compétitivité des entreprises a permis de faire baisser le chômage de 12 % depuis 1999. Le bilan est toutefois celui d’une crise autant matérielle que morale, alimentée par la montée des inégalités et le sentiment d’une discrimination à l’emploi.

DEUXIEME PARTIE : CINQ PRIORITES

Les Etats généraux placent le Développement Humain au coeur du projet stratégique de La Réunion, et proposent dix projets illustratifs de cette orientation. La focalisation sur la dimension humaine du développement s’explique d’abord par la croissance démographique, qui impose de dimensionner correctement les réalisations à opérer au cours des vingt prochaines années. L’importance des phénomènes d’exclusion (chômage, illettrisme…) appelle également une réaction immédiate, calibrée pour répondre à l‘urgence sociale et concilier logique de croissance et logique de développement : celui-ci devra être homogène, c’est-à-dire qu’il devra profiter à l’ensemble des composantes de la société réunionnaise. Parmi ces composantes, le secteur de l’économie sociale et solidaire, qui emploie 20 000 personnes, est en mesure de jouer un rôle moteur.

Première priorité : répondre à l’urgence sociale

Il s’agit d’apporter des réponses à la crise actuelle en misant activement sur les politiques d’insertion et en relançant rapidement l’activité et la consommation. C’est pourquoi le BTP, premier employeur de La Réunion, doit être mobilisé en priorité. Parallèlement, il faut répondre aux 30 000
demandes de logements sociaux non satisfaites.

Projet illustratif : le « Plan Marshall » du logement social et de relance du BTP

Deuxième priorité : l’Homme au coeur du projet, ou la cohésion sociale et culturelle

Compte tenu du taux de chômage actuel, il faut créer 7 500 emplois par an d’ici 2030 si on veut ramener ce taux autour de 5%. Les pistes nouvelles de lutte contre le chômage comprennent une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) au niveau des branches et des entreprises pour anticiper leurs besoins, de même que de nouvelles formes de tutorat.

L’idée principale est celle d’une refonte du système de formation et de recherche, allant de la maternelle à l’Université, du monde associatif à celui de l’enseignement et de la recherche, ...

Y prendrait sa place, un projet de télévision-école collaborative et de coopératives d’actions éducatives. L’emploi et la formation doivent être au centre des projets d’insertion. Dans ce contexte, le secteur des services à la personne représente un important vivier d’emplois sous réserve de solvabiliser la demande, de structurer et de professionnaliser le secteur. Dans cet esprit, il est également proposé de revitaliser et de valoriser notre patrimoine matériel et immatériel.

Projets illustratifs : lancer un « GERRI social » ; créer l’UniverCité de Tous les Savoirs ; réaliser la Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise

Troisième priorité : Le projet au coeur du territoire, ou la cohésion spatiale

La cohésion spatiale implique de concilier l’aménagement de l’espace avec la capacité pour La Réunion de faire face aux défis du changement climatique ; elle conduit ainsi à identifier des stratégies précises en
matière de gestion globale des eaux et des déchets, de sécurité alimentaire, d’autonomie énergétique, etc.

Projets illustratifs : Le système de gestion globale des eaux, DEFI pour la sécurité alimentaire, DBE pour l’autonomie énergétique

Quatrième priorité : La Réunion au coeur de l’Océan indien, ou la cohésion régionale

Elle permettra à La Réunion de valoriser son positionnement dans l’Océan indien et d’organiser son désenclavement maritime et numérique.

Projets illustratifs : la création à La Réunion d’une Compagnie maritime régionale ; l’installation de Bio-Data-Centers (centres d’hébergement sécurisé de données informatiques)

Cinquième priorité : La Réunion au coeur de la République, ou la cohésion politique

La gouvernance est appelée à jouer un rôle fondamental dans le succès du projet de territoire. Evoquant la fusion entre la Région et le Département, l’atelier 5 plaide pour un renforcement des compétences
attribuées à la Région et l’Etat dans le cadre d’une déconcentration et d’un contrôle renforcés. De son côté, l’atelier 3 juge indispensable de créer localement un dispositif d’évaluation systématique des politiques publiques, en liaison avec la société civile.

Projet illustratif : la création d’une plate-forme de coopération régionale et d’ingénierie pour la gouvernance et l’évaluation des politiques publiques : l’implantation d’un centre de ressources de l’OCDE à La Réunion.

Lire toute la synthèse générale + les rapports des 8 ateliers

Publicité