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Marie-Muriel Toulcanon, membre active de l’association des Réunionnais de Perth

Publié le 7 décembre 2014

Originaire de Sainte-Suzanne, Marie-Muriel s’est installée il y a cinq ans en Australie. « Aujourd’hui, j’ai la double nationalité mais je me sens plus réunionnaise que jamais », déclare-t-elle entre deux représentations de séga ou de maloya. Car Marie-Muriel s’est donné pour mission de promouvoir la culture de son île, notamment avec l’association RAIA (Reunionese Association In Australia), et en poursuivant un Doctorat sur le Maloya à la Western Australia Academy of Performing Arts (WAAPA). A 31 ans, elle est également professeur de français pour adultes et tente de percer dans le milieu de la danse.


Marie-Muriel Toulcanon

Racontez-nous votre parcours.

J’ai passé mon enfance à Sainte-Suzanne, dans le quartier des Deux-Rives. Ensuite, j’ai effectué mes études à Saint-Denis, terminées par le Master Interculturalité à l’Université de La Réunion. Une fois diplômée, j’ai eu envie de changer d’air et d’apprendre l’anglais. Compte tenu du contexte économique, il me semblait indispensable de quitter l’île pour trouver du travail.

Qu’avez-vous fait ?

J’ai contacté un organisme chargé d’envoyer des Réunionnais en Australie. J’ai alors atterri à Perth, tout à fait par hasard. C’était un peu l’aventure. Je suis restée quelques temps dans une famille d’accueil. Je me suis fait ma place peu à peu, et aujourd’hui je fais un Doctorat sur le Maloya à la Western Australia Academy of Performing Arts (WAAPA). J’enseigne le Maloya et le Séga dans une école de danse, Juan Rando Dance Academy. Je danse avec les groupes Caramelles Dance Crew (Maloya, Séga, Soukouss), Beleza Samba School (Samba, Afrosamba, Samba fusion, Sambaloya), et je me forme en Flamenco avec DanzaViva Spanish Dance Academy et le Bharatanatyam avec Saraswati Mahavidhyalaya Temple of Fine Arts. Et, Je suis trésorière de RAIA (Reunionese Association In Australia). Je pousse aussi la chansonnette avec Tendera. Nous sommes un groupe multiculturel de cinq femmes qui chantent principalement des chansons africaines. Enfin, je joue du kayamb et je chante du Maloya traditionnel.

Que vous a apporté votre expérience de mobilité ?

La culture australienne est assez différente, il m’a fallu m’adapter. Aujourd’hui, j’ai la double nationalité mais je me sens plus réunionnaise que jamais. Même après cinq années ici, cette expérience m’apporte encore beaucoup. A Perth, la multi-culturalité que l’on rencontre est différente de celle de la Réunion. C’est vraiment une grande ville, et cela m’impressionne encore parfois.

Atelier Séga / Maloya - Kerry Community school, 2013

Quels sont vos projets ?

Rester en Australie, je pense. Tout d’abord parce qu’il y a beaucoup d’opportunités, notamment en ce qui concerne le partage des cultures et le développement artistique. Les Australiens de manière générale sont ouverts et demandeur de nouveauté. Promouvoir la culture réunionnaise à travers la danse est mon but maintenant que j’ai mis un pied dans l’une des plus grandes académies d’Arts en Australie et de renommée internationale. Ce serait bien d’avoir un écrit formel en anglais sur le Maloya puisque chaque année l’Australie accueille des artistes réunionnais dans ces festivals.

Dans l’immédiat, je serai à la Réunion à partir du 15 décembre pour assister l’école Beleza Samba school de Perth dans un atelier de samba/malamba pour le défilé du 20 décembre 2014 au Barachois. C’est la première fois que je vais participer au défilé du 20 décembre et c’est avec une grande fierté et respect pour mes ancêtres.

Quels ont été les avantages ou inconvénients de vos origines réunionnaises dans votre parcours ?

Le fait de venir de la Réunion ne comporte que des avantages ! J’ai quand même souvent expliqué où l’île se trouve et insisté sur le fait que c’est différent de l’île Maurice. Non que cela m’offense qu’on pense que je vienne de l’île sœur, mais ce n’est pas la même chose. Lorsque j’enseigne le français, les étudiants - pour la grande majorité des adultes, parfois retraités - aiment me poser des questions, ils sont très curieux et demandent à voir des photos ou des vidéos. Lorsque je danse ou chante, les gens sont très intéressés par la musique, la langue, les mouvements et les instruments. Ils adorent le kayamb !


Marie-Muriel Toulcanon, membre active de l'association des Réunionnais de Perth

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de La Réunion ?

J’ai l’impression que la situation empire de jour en jour. Le chômage touche tout le monde, jeunes et moins jeunes. C’est dommage car je pense que La Réunion a un grand potentiel inexploité. Il faut que les jeunes Réunionnais se prennent en main. Il faut essayer pour se faire sa propre idée : toute expérience, qu’elle soit bonne ou mauvaise, reste positive et nous fait avancer. Il faut bien sûr se renseigner avant de se lancer, prendre des informations à droite, à gauche, mais voyager est une chance.

Est-ce que la Réunion vous manque ?

Oui : ma famille, mes amis, les fruits, les paysages, l’ambiance des boites de nuit réunionnaises… tout cela me manque. Les membres de l’association RAIA sont réunionnais, mais à part eux, il y a très peu de Réunionnais, ou alors de passage.

RAIA à Fremantle Festival 2013 : (Orange) Julia Grondin, Secrétaire, (Vert) Carole Rakotonirina, Présidente, (Bleu) M-M Toulcanon, Trésorière.


Marie-Muriel Toulcanon
Vous même, quel est votre regard sur la région où vous vivez ?

C’est très différent de la Réunion, à part la flore : il y a des flamboyants, des filaos et des bougainvilliers. C’est sec et très chaud en été. Je vis dans un lieu très calme et verdoyant, assez proche de la ville. Mais à vrai dire, je n’y suis pas souvent car mon agenda est très chargé !

Que pensez-vous du site reunionnaisdumonde.com ?

Je dis un grand Bravo. C’est grâce à ce genre d’initiative qu’on avance !

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