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Petite histoire du Séga de la Réunion

Publié le 23 février 2015

En marge du 1er Vavangue Festival à Marseille, voici une petite histoire du séga par l’association Fon’ker la Réunion.


C’est à la Réunion que le séga est né. Il recouvre une famille de musiques et de danses traditionnelles pratiquées dans un espace géographique précis : les îles de l’archipel des Mascareignes (la Réunion, Maurice, les Seychelles, Rodrigues et quelques petites îles comme Agaléga, Saint Brandon...). Il est d’abord apparu pendant la période de l’esclavage, puis un nouveau séga est apparu sous le second empire (1852-1870), né de la créolisation d’un type de danse européen, le quadrille. 

Le séga est désigné dans des textes anciens par « chéga », « tchga », « Tsiega ». Différents auteurs font remarquer qu’au Mozambique, tchéga se rapporterait à une danse très proche du fandango, dansé au 17eme siècle en Espagne, au Pays Basque et au Portugal. En swahili le terme séga désigne l’action de remonter ses habits, caractéristique des danses bantoues.

Naissance du Maloya

Au début du 18eme siècle, avec l’émergence de l’économie et de la société de plantation, la Réunion fut le centre de la production du café destiné à alimenter le marché français. Pour disposer d’une main d’oeuvre nombreuse et bon marché, elle développa la traite des esclaves en direction de Madagascar et de la côte Est de l’Afrique. De 1773 à 1810, la traite apportera quelques 50 000 esclaves à la Réunion.
C’est dans ce cadre social formé par la plantation que naquit, dans les camps d’esclaves, une première forme du séga associant les trois éléments constitutifs essentiels de ce genre musical : musique particulière, une danse originale et une langue spécifique, le créole.

L’évolution du séga

Un "nouveau séga" est apparu sous le second empire (1852-1870). Selon Jean Pierre La Selve, il serait né de la « créolisation d’un type de danse européen, le quadrille. Cette danse, d’origine anglaise, mise à la mode en France sous le Second Empire, a été introduite à la Réunion.

Une variante de ce processus de créolisation se déroule quand au lieu de jouer des mélodies européennes avec une rythmique différente, les musiciens populaires se mettent à jouer sur des instruments européens des airs de leur composition avec des paroles en créole. Ce nouveau séga ou « séga réunionnais » se caractérise selon Jean Pierre La Selve « par la conjugaison du rythme d’origine africain, des instruments européens et des airs de morceau – quadrilles de composition locale qu’on peut appeler aussi ségas, mais qui seront toujours joyeux et de tonalité majeure ».

Source : Association Fon’ker la Réunion


Lire aussi : Petite histoire du Séga de l’ile Maurice / reunionnaisdumonde.com/Culture-Sorties

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