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Graziella Babas Leblond, artiste peintre au Mans

Publié le 10 mai 2015

Découvrez le parcours et les créations de « Grazy ». Installée en métropole depuis 10 ans, cette Sainte-Louisienne exprime dans ses créations son lien avec la Réunion.


Graziella Babas Leblond Grazy

Pouvez-vous vous présenter ?

J’ai 31 ans, je suis artiste et je suis née à Saint Louis. J’ai quitté La Réunion à l’âge de 21 ans pour finir mes études en conception d’espaces intérieurs et commerciaux en 2005. C’est à Nîmes que je me suis installée les premières années, puis je suis passé par Carcassonne, le Lubéron, Paris, et maintenant Le Mans.

Racontez-nous votre arrivée en métropole.

Je suis partie grâce à l’Adie et à l’aide à la mobilité qui permet à beaucoup de jeunes Réunionnais de voir plus loin. Arriver en janvier n’a pas été facile pour quelqu’un qui n’avait jamais quitté son île ; j’étais complètement tétanisée par le froid. D’ailleurs, l’un de mes plus beaux souvenirs a été le jour où j’ai vu la neige pour la première fois. C’est peut être un peu cliché mais j’étais vraiment comme une enfant devant ce spectacle. C’était pendant un cours de dessin et le professeur a même interrompu sa leçon quelques minutes pour que je puisse m’approcher de la fenêtre. Vraiment très sympa de sa part !


Qu’avez-vous apporté dans vos valises ?

Je devais croire que j’allais mourir de faim, car j’ai ramené tout le nécessaire pour cuisiner un bon carri. Je m’étais aussi fait une pochette avec toutes les compilations de séga/maloya/zouk/ragga... pour rester dans l’ambiance ! Et puis j’ai ramené une petite bouteille dans laquelle il y avait du sable noir de l’étang salé. Ce sable représente beaucoup de choses, car on a l’habitude de dire que l’on vient du "caillou". Et bien oui, c’est ce petit bout de terre volcanique qui m’a donné la vie et qui abrite les gens les plus chers à mes yeux. Ce sable noir était pour moi une bonne représentation de mon île, un petit bout de La Réunion toujours dans mes valises où que j’aille !

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

J’habite au Mans depuis 2013, une ville mondialement connue pour son histoire et ses courses automobiles. Le circuit Buggatti reçoit chaque année les meilleurs coureurs du monde auto et moto. La ville est visitée par des touristes du monde entier. Le vieux Mans réserve des surprises, c’est un endroit de choix pour les amoureux d’histoire et d’architecture. Là où j’habite, les gens connaissent bien La Réunion. Il y a des associations et notre bonne réputation nous précéde...

Quels sont vos projets ?

J’ai plusieurs projets en cours, le premier étant de faire découvrir mon univers artistique à un maximum de personnes, particulièrement aux Réunionnais. Je n’ai jamais exposé à La Réunion et c’est une étape importante pour moi. Quand je me présente, je précise toujours que je suis une artiste réunionnaise. On ressent dans mon travail tout le métissage qui coule dans mes veines. Mon île et ses couleurs, ses visages d’horizons différents sont pour moi une source d’inspiration qui ne s’épuisera jamais. D’ailleurs je vais consacrer quelques mois à partir de mai à travailler sur place et faire un peu le plein des énergies positives qui s’écoulent de la terre de mes ancêtres. Et faire découvrir pour la première fois mon art à mes proches .


Vous êtes également investie au niveau associatif.

J’ai d’autres projets plus collectifs comme aider à développer les Soirées Kym Prestige Dofé dont je fais parti et que cela devienne une référence dans le monde de la nuit parisienne. Avec ce concept nous voulons vraiment donner une autre dimension et une vision différente des soirées réunionnaises sur la capitale !

Avez-vous des contacts avec des Réunionnais.

Oui beaucoup, je me suis toujours arrangé pour en trouver où que j’aille, même à Djibouti où j’ai vécu trois ans. Mon noyau dur se trouve dans la région parisienne que ce soit avec l’équipe de Kym Prestige Dofé et dernièrement l’Association Réunionnaise de Saint Denis avec qui j’ai partagé un événement le 28 mars dernier.


Que vous a apporté l’expérience de la mobilité ?

Quitter mon île a été je pense le début de mon aventure dans la vie ! J’avais envie et besoin de savoir ce qu’il se passait au delà de nos horizons. Même si ça voulait dire quitter famille et amis pour me consacrer à des objectifs personnels, au final cela m’a donné une plus grande valeur de la famille et un autre regard sur mon île. Aujourd’hui ce qui me manque le plus, c’est ma famille, les pique-nique le dimanche, les balades, passer de la mer à la montagne, toutes ces activités "gratuites" dans une bonne ambiance...

Que pensez-vous du site www.reunionnaisdumonde.com  ?

Je suis contente que ce site existe, car il permet à des Réunionnais comme moi de montrer ce qu’ils font et de partager leur univers, sans prétention mais juste pour dire qu’on est partout et qu’on s’éclate. Merci !

Retrouvez Grazy sur sa page Facebook


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