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Modèle économique et stratégie d’innovation pour la Réunion

Publié le 5 octobre 2009

Dans le cadre des 1ères Assises Régionales pour l’Innovation en octobre 2009, la SR 21 publie un document intitulé : Stratégie Régionale d’Innovation pour La Réunion. Ce texte est entériné par un Comité de Pilotage composé de l’État, du Conseil régional et du Conseil général. La Stratégie Régionale d’Innovation permettra de mettre en évidence les axes et actions à financer en priorité dans le cadre des POE (Programmes Opérationnels Européens). Rappelons que la Réunion bénéficie d’une enveloppe de 1,9 milliards d’euros pour la période 2007-2013, répartis en plusieurs fonds : FEDER, FSE, FEP, FEADER et FEDER coopération.

innovation Réunion

Un changement de modèle économique pour la prochaine génération réunionnaise : un objectif et un diagnostic partagés

Des prises de conscience convergentes

La Réunion a fait siens il y a un quart de siècle les principes d’ajustement structurel de la politique régionale européenne. Elle a recherché leur application optimale à sa situation économique, sociale et territoriale. C’est selon cette trame qu’elle a conduit, pendant 20 ans, un développement marqué par l’objectif de rattrapage du niveau européen, fondé sur la réalisation des infrastructures fondamentales, sur la mise en place du cadre de formation, sur la modernisation de l’agriculture et sur la création d’un secteur industriel d’import-substitution.

A partir de 2005, au terme de trois « exercices européens », les acteurs réunionnais, institutions et société civile, prennent conscience de la nécessité d’un nouveau modèle économique. Le POE 2007-2013, dans sa présentation stratégique, pose l’impératif « d’adapter les standards de compétitivité attendus des régions d’Europe continentale et d’inventer de nouveaux paramètres de performance tenant compte de la nécessaire solidarité ». Cette dynamique doit « s’inscrire dans une logique de valorisation des atouts et de performance fondée sur la spécificité d’un modèle économique et social réunionnais au sein de son espace géographique ».

Cet objectif, mis en exergue de l’actuelle programmation des fonds structurels, reprend pour le moyen terme les fondements communs aux stratégies de long terme développées par les principales institutions réunionnaises, sous le prisme d’ « angles d’attaque » diversifiés et de leurs compétences respectives :

• Le Schéma d’Aménagement et de Développement Durable du Conseil Général présente un plan d’action d’aménagement répondant aux nouveaux enjeux de développement de la population et des territoires réunionnais ;

• Le Plan Réunionnais de Développement Durable (PR2D), produit d’une réflexion concertée conduite par le Conseil Régional, traite des axes et des problématiques d’action d’un modèle de développement durable réunionnais ;

• « La Réunion Ile Verte », qui émane du monde économique, développe et approfondit la notion de Domaines d’Activité Stratégiques (mis en évidence dans le cadre du PR2D), vecteurs d’excellence, d’ouverture et d’équilibre dans le développement durable ;

• Enfin « Réunion 2030 - GERRI » initié par l’Etat en concertation avec ses partenaires est une déclinaison des orientations du Grenelle de l’Environnement, posant l’excellence énergétique comme moteur de positionnement et d’identité pour La Réunion.

Des facteurs inéluctables, à saisir en opportunités plutôt qu’à subir

* Les facteurs internes relèvent du dynamisme et de la vulnérabilité d’un petit territoire isolé : les contraintes exogènes du développement économique figurent dans tous les documents de programmation depuis l’engagement il y a 20 ans des politiques d’ajustement structurel :

- Les contraintes géographiques (relief, aléas climatiques, risques géologiques) pèsent sur les réponses aux besoins d’équipements structurants et accentuent les tensions sur un espace utile réduit ;

- L’isolement, l’insularité, contraignent l’économie locale à composer avec la faiblesse du marché intérieur, la recherche de valeur ajoutée et l’interdépendance des activités devant compenser l’insuffisance de « taille critique économique » ;

- L’arrivée de 180 000 nouveaux réunionnais à horizon 2025 sur ce territoire restreint et contraint entraîne des obligations fortes pour l’aménagement du territoire et l’intégration sociale comme pour l’emploi, afin de valoriser cette importante ressource humaine.

* Les facteurs extérieurs traduisent la dépendance croissante de La Réunion au monde, et relèvent des « grands défis du 21e siècle » :

- La mondialisation des échanges et de l’économie prend des formes multiples :

L’ouverture par les technologies de la communication, une organisation des marchés ouvrant de plus en plus le champ à la concurrence

La montée des grandes puissances asiatiques qui impacte désormais directement les conditions du développement de l’économie réunionnaise

La concrétisation la plus directe à laquelle elle doit faire face est la mise en oeuvre des Accords de Partenariat Economiques (APE)

- Les risques de rupture de ressources énergétiques placent le développement des énergies renouvelables au coeur des stratégies économiques et sociales

- L’évolution du contexte environnemental et climatique induit une nouvelle donne géostratégique dans laquelle La Réunion ne doit pas voir son isolement s’accentuer

Les « exercices stratégiques » élaborés par les décideurs réunionnais mettent en évidence des enjeux fondamentaux

- Nécessité pour l’économie réunionnaise d’une transition active de l’économie résidentielle à la création de richesses : l’économie doit se structurer et saisir les opportunités offertes par le développement durable, afin de créer de nouvelles activités et engendrer des
emplois durables.

- Une démarche constante de « mise à niveau » et une capacité d’adaptation aux mutations induites par les exigences du développement et aux incertitudes de son évolution : c’est ce que La Réunion a déjà su faire depuis deux générations ;

- Poursuivre jusqu’à son achèvement le grand chantier infrastructurel entrepris sur le long terme lors des précédentes programmations européennes.

- Prendre enfin la mesure de l’évolution des politiques de soutien publiques (diminution des aides européennes et nationales) : financements d’Etat de plus en plus contraints, restriction progressive des crédits communautaires, alourdissement des charges pesant
sur les grandes collectivités locales. Il devient nécessaire de « chercher à modifier les contextes règlementaires des dispositifs nationaux et européens pour les rendre plus stimulants et favoriser leur impact en termes de création d’emploi et de richesses à La Réunion, en veillant au maintien de la cohésion sociale ».

Ce processus incite à aller au plus loin dans la logique de l’article 299-2 du traité d’Amsterdam, dans la prise en compte de la singularité de la situation économique des RUP, et d’aller vers la mise en oeuvre de la compétitivité réunionnaise par des mesures en rapport avec sa pleine spécificité, au-delà des déclinaisons dérogatoires du droit commun en vigueur aujourd’hui.

Compétitivité humaine, compétitivité économique, compétitivité territoriale : l’ensemble des documents stratégiques met l’accent sur l’importance des enjeux transversaux, qu’ils portent sur le potentiel humain, l’organisation du territoire, ou le positionnement de La Réunion dans le contexte international ; ce qui implique un projet partagé par tous, avec le « ciment » de la compatibilité avec la culture réunionnaise.

Lire le document complet : Stratégie Régionale d’Innovation pour La Réunion

Stratégie Régionale d’Innovation pour La Réunion

Source : www.innovonslareunion.org

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