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Christine Angama, professeur d’Hôtellerie Restauration à Bamako au Mali

Publié le 30 octobre 2015

A 25 ans, Christine participe à l’ouverture de la première école hôtelière pour la zone Ouest africaine en tant que volontaire de solidarité internationale. La Tamponnaise occupait auparavant un poste de Volontaire à Madagascar.


Pouvez-vous vous présenter SVP ?

Originaire du Tampon, je viens tout juste d’avoir 25 ans. J’ai fait mes études en hôtellerie restauration : d’abord au lycée hôtelier de Plateau Cailloux puis un BTS Assistant Manager et enfin une licence professionnelle en Gestion Hôtelière et Tourisme à l’IAE de Saint Denis. Je travaille actuellement en tant que Professeur de Restauration à l’école Hôtelière Chiaka Sidibé à Bamako, Mali. J’ai été envoyé ici en Volontariat de Solidarité Internationale par France Volontaires et accueilli par un groupe hôtelier africain.

Quel a été votre parcours de "mobilité" ?

Je n’avais jamais beaucoup voyagé. Venant d’un milieu plutôt modeste, mes parents se sont toujours battus pour que leurs enfants aient les moyens de réussir. Suite à ma licence, j’avais du mal à trouver des postes intéressants à la Réunion. J’ai donc commencé la « vie active » par un Service Civique International à Madagascar en tant qu’animatrice socioculturelle. Un projet porté par le Conseil Général de la Réunion et France Volontaires. Je travaillais dans une ONG qui œuvre dans le milieu carcéral avec les jeunes mineurs.

Et ensuite ?

A mon retour de Madagascar, je n’avais plus aucune envie de rester sur ma petite île. Comme on dit en créole, « moin la pri goût ». Je suis donc retourné à Madagascar pour travailler sur un projet d’hôtel-école social mais faute de financement, le projet n’a pas été finalisé. Après quelques mois de galère je tombe sur cette offre de volontariat pour le Mali : sans hésitation j’ai foncé et ça a payé.

Quel est votre regard sur le Mali et ses habitants ?

Les Maliens sont un peuple vraiment accueillant, qui a toujours le sourire et un humour débordant. Une population au grand cœur toujours prête à vous tendre la main. Et pour rassurer les proches, je n’ai pas senti de problème sur la situation sécuritaire à Bamako. Le principal défi ici est l’éducation ; il y a encore tellement de choses à accomplir au Mali pour la jeunesse...

Septembre 2015 : Inauguration de l’école hôtelière Chiaka Sidibé du groupe hôtelier AZALAI

Quels sont vos projets ?

Pour le moment mon projet est de participer à l’évolution de l’école. J’ai la chance de participer à l’ouverture de la première école hôtelière pour la zone Ouest africaine. Je compte bien faire mes preuves ici et prendre un maximum de mes rencontres. Et aussi, voyager, voyager et porter les couleurs de la Réunion à l’international.

Que vous ont apporté ces expériences ?

Mes expériences de mobilité m’ont permis d’avoir un autre regard sur le monde qui m’entoure et surtout de me faire réaliser la chance que j’ai d’être née à la Réunion ! Un pays aux cultures différentes où le vivre ensemble est une vraie valeur.

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de la Réunion ?

Je suis un peu « désespérée » de voir que la jeunesse réunionnaise se contente parfois de peu. Faire des grèves pour avoir un contrat c’est bien, mais un contrat précaire qui débouchera au final sur pas grand-chose c’est dommage. Les jeunes ont souvent peur de quitter l’île, c’est très triste quand on voit le taux de chômage. La mobilité est un pas à faire et une fois parti on réalise la beauté de notre île et la force de notre métissage. Un conseil aux jeunes : foncez, vivez !Pour moi un changement de mentalité est nécessaire. Il faut arrêter d’attendre que l’état nous donne à manger. Lév, batay !

2014 : L’allée des Baobabs – Morondava Madagascar

Qu’est-ce qui vous manque de votre île ?

Ma famille bien sûr, mes amis et parfois un bon carry de maman cuit au feu de bois. La plage, un bon sandwich américain (rien que de l’écrire j’en ai l’eau à la bouche) ! Ici j’ai rapporté mon pendentif « paille en queue » symbole de la Réunion. Il ne me quitte pas.

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

Au Mali les gens ne connaissent pas trop, alors j’ai mon petit topo explicatif sur la localisation de la Réunion et son histoire. J’ai par exemple fait découvrir mon île à mes élèves grâce à des photos.

En tant que Réunionnais(e) qu’est-ce qui vous paraît le plus proche / le plus éloigné par rapport à notre île ?

La gentillesse des gens me rappelle celle des Réunionnais, la discussion est facile, les sourires francs. Mais la vie quotidienne ici est plus « cool ». Il y a moins de pression ; comme on dit on vit « à l’africaine », alors que la Réunion a perdu de cette authenticité. Sinon au niveau climat, il fait plus chaud ici !

Que pensez-vous du site reunionnaisdumonde.com ?

Très bien ! Ca fait toujours plaisir de suivre les aventures de la diaspora réunionnaise à travers le monde. C’est un beau moyen de générer chez les jeunes et moins jeunes l’envie ou le déclic de vivre l’aventure de la mobilité. Bonne continuation et continuez de mettre à l’honneur nos couleurs !


Voir : LES OFFRES DE MISSION FRANCE VOLONTAIRE DANS L’OCEAN INDIEN

Basé sur l’île, France Volontaires propose toute l’année des missions indemnisées de 24 mois en Afrique Australe et dans l’Océan Indien. Plus de 40 Volontaires de Solidarité Internationale originaires de La Réunion sont en permanence en mission dans des pays de la zone, en appui à des structures locales œuvrant pour la coopération régionale. Sur quels postes, dans quels pays et comment postuler ? Cliquez ici pour en savoir plus : De la Réunion, France Volontaires recrute toute l’année pour l’océan Indien

D’autres infos et portraits de Volontaires réunionnais dans l’océan Indien / La page Facebook

2015 : Mali
2014 : Andasibe - Madagascar
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