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Willy Lauret, conseiller en communication digitale à Paris

Publié le 25 novembre 2015

Après un passage comme chef de projet digital dans de grosses agences de pub parisiennes (Publicis, Betc, DDB) et chez des annonceurs comme Peugeot, SFR ou Eiffage, Willy a décidé, à 41 ans, de se mettre à son compte en 2015, en tant que conseiller en communication digitale.


Racontez-nous votre parcours.

Je suis originaire de Saint-Denis, j’y ai passé une vingtaine d’année. Mes parents étaient fonctionnaires, mon père chez France Telecom et ma mère à la Sécurité sociale. Si j’ai été très proche de ma grand mère (qui m’a inculqué des valeurs humaines que j’applique au quotidien), je n’ai pas eu la chance d’être spontanément "attaché" à la Réunion par son histoire ou sa beauté. Du coup j’ai eu une envie d’ailleurs, de plus grands horizons et d’échanges culturels. Pour moi la métropole était le tremplin vers le monde. J’y ai suivi une formation scientifique et de communication puis une formation en webdesign et développement Web.

Avez-vous des anecdotes de vos études ?

J’ai deux anecdotes, la première lors d’un entretien de motivation pour obtenir une bourse. Je patientais dans une salle où était placé sur le mur un immense planisphère. J’ai réalisé à quel point le monde était grand et que la Réunion était petite. Je me suis dit : "j’en ai des choses à voir" !

Le jour où je me suis installé à Bordeaux pour un cursus universitaire, l’agent immobilier m’a laissé les clés du petit studio, dont on venait de faire un rapide état des lieux, et il m’a dit "bonne installation". Une fois la porte fermée, j’ai ressenti la plus grosse déprime de toute ma vie. Je venais d’accomplir un parcours tout seul, dans une ville que je ne connaissais pas, des démarches administratives à faire, sans savoir à qui m’adresser... Aujourd’hui encore je repense à cette épreuve et ça m’aide à passer des caps difficiles.

Que vous apporte l’expérience de la mobilité ?

La mobilité m’a apporté ce que je cherchais : l’ouverture d’esprit, de nouveaux horizons, plusieurs façons de penser et de réagir en fonction d’une même situation. J’ai essayé d’apprendre le plus possible des coutumes de ceux que je rencontrais, de leur histoire et de leur tranche de vie.

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

Le gros avantage que j’ai apporté de la Réunion est la cuisine et l’image de carte postale que l’île renvoie à tout le monde. C’est un gros capital sympathie pour briser la glace en soirée. Cependant ces qualités ont aussi leurs défauts. Je ne compte plus le nombre de fois où on me demande mon origine. Je dois justifier que la Réunion est un département français au même titre que l’Eure ou le Var. A la longue c’est lassant mais c’est le jeu.


Quels objets de la Réunion avez-vous gardé ?

Je n’ai pas gardé d’objets car j’évite d’être sentimental. J’ai toujours un Tshirt "ile de la Reunion" que m’avait offert un ami le jour de mon départ de l’île et il m’a dit" ça t’aidera à te faire de nouveaux amis". J’ai toujours ce t-shirt et il a bien rempli sa fonction. En revanche, je n’ai pas souhaité entrer en contact avec des Réunionnais en m’installant en métropole car je voulais justement m’ouvrir aux autres et éviter de m’enfermer dans une bulle de réconfort réunionnais dans le froid parisien. Mais j’ai toujours fait la promotion de l’île avec un enthousiasme communicatif.

Quels sont vos projets ?

J’aimerais bien mettre en place une plate forme d’échange entre la Réunion et la Métropole pour les jeunes étudiants qui arrivent et qui sont un peu perdus. Je voudrais les aider un peu à surmonter leur peur et surtout découvrir encore plus que moi ces grands espaces.

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de la Réunion ?

J’ai quitté un petit département il y a plus de quinze ans, où le chômage faisait rage et les perspectives d’avenir étaient très limitées. Je re-découvre à présent l’île comme une plaque tournante économique où tout peut se réaliser pour un peu qu’on se donne les moyens. La Réunion est un terrain de jeu formidable si on a de bonnes idées.

Qu’est-ce qui vous manque de votre île ?

Ce qui me manque c’est ma famille d’abord, puis les montagnes, les odeurs particulières de la nature, mais aussi les couchers de soleils sur la mer.

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

Je suis en région parisienne et la Réunion garde son image de carte postale où il fait bon vivre ses vacances. Les récentes histoires de requins ont un peu ternies l’image, mais elle reste une île de coeur où la beauté n’est plus à prouver

Vous même, quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

J’ai la chance d’être dans une banlieue tranquille, pas très loin de Paris. Je subis évidemment le stress quotidien des transports, des horaires, du froid. Mais je veux casser l’idée des Parisiens qui font la tête et qui ne sont pas aimables. La nature humaine est partout la même sur la planète et l’idée d’entraide est universelle. Enfin je profite grandement de la richesse culturelle de la capitale !


http://www.reunionnaisdumonde.com/r/17/Paris-IledeFrance

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