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Plein feu sur la pétition Maloya « Tir Sa »

Publié le 4 février 2016

L’action Maloya « Tir sa » une première au pays est une pétition à visage découvert qui a envahi les réseaux sociaux et les médias à la Réunion. Menée par des personnes ayant créées une philosophie de pensée « LAKLARTE » celle-ci sonne comme un cri de douleur à l’encontre de la décision du Centre Hospitalier Universitaire Sud Réunion de dénommer son bâtiment psychiatrique « Pole Santé Mentale 5 Unité d’hospitalisation Maloya ».

Le lien de la pétition


Maloya lé pa malad ! Plus de 400 photos formant la pétition à visage découvert circulent sur les réseaux sociaux et média de l’île, protestant contre la décision du Centre Hospitalier Universitaire Sud Réunion de dénommer son bâtiment psychiatrique « Pole Santé Mentale 5 Unité d’hospitalisation Maloya », jugée ici par « LAKLARTE » comme un processus enclenché visant à dévier un emblème identitaire de son sens premier.

LAKLARTE, nouvel espace d’expression des Réunionnais, initié par quelques personnes qui durant près d’un an se sont retrouvées afin de discuter, d’échanger et d’entrevoir une perspective visant à faire s’exprimer le Réunionnais. Aujourd’hui, pas moins de 7000 personnes, constituant LAKLARTE ont décidé ensemble de philosopher, de problématiser, de solutionner sur la construction de la Réunion par et pour les Réunionnais volontaires, au travers de son acronyme Linité Artistik Kiltirel Lang Anvironeman Réyoné Tradision Epanouisman (LAKLARTÉ).

Son mode de fonctionnement est quelque peu atypique puisque ce dernier ne dispose d’aucun bureau, d’aucune gouvernance et d’aucune transaction financière. Une liberté d’action sur les branches de son acronyme. Cependant, une surveillance est faite, par les « potomitans » afin que cette philosophie ne fasse pas l’objet d’une quelconque usurpation.
« Tir Sa » action de « LAKLARTE » représente donc une des actions menées par un collectif « TINN PA NOUT MEMWAR ».



Août 2015, une photo de la plaque apposée sur le bâtiment de l’hôpital CHU de Saint Pierre, interpelle un certain nombre de personnes. Dès lors, un collectif se forme afin de demander audience auprès de la direction du CHU pour avoir une explication. Une réunion en septembre est donc programmée et la discussion autour de cette polémique et de la part du collectif signale une maladresse qui serai bon de rectifier. Les représentants du CHU ne l’entendent pas de cette oreille, justifiant leur choix sur la beauté du mot, sa folklorisassion, admettant toutefois ne jamais avoir pu assister à un « kabar » un « servis kabaré » ou un « maloya ». Enfin, le chef de soin du pôle santé mentale CHU clôture le débat sur hypothético déductible d’une représentation minoritaire face à cette dénomination.

Réaction d’action par le collectif « TINN PA NOUT MEMWAR » relayée par la presse écrite « MALOYA EN KARANTEN » au Lazaret 2 au mois de novembre, justifiée par le mutisme du CHU face à la situation. Décembre, une deuxième rencontre est programmée avec le grand directeur du CHU de la Réunion accompagné du médecin chef du pôle santé mentale de l’unité dont il s’agit. Le CHU semble dans l’impasse argumentaire.
Le seul point de convergence des deux parties se trouve sur la beauté du mot. Mais le reste semble vouloir s’apparenter à un rapport de force administrative et financière.
400 photographies sont alors réalisées, avec des hommes, des femmes, des familles, et des enfants Réunionnais posant avec la plaque représentant la dénomination exacte de l’hôpital à l’exception près celle du nom « MALOYA » strié avec la mention « TIR SA ».
L’élément qualifié comme minoritaire par le CHU, devient quelque peu envahissant sur l’ensemble des médias, ce qui révèle l’appropriation d’une partie des Réunionnais de la problématique liée à l’usage de l’emblème identitaire. Ne sont pas comptabilisées ici, les photos portraits faites par les internautes Réunionnais du monde, usant parfois d’imagination et venant prendre part à cette pétition à visage découvert.

LAKLARTE a réussi à porter sur la place publique ce que bon nombre ont essayé de faire sans pour autant y arriver. LAKLARTE et TINN PA NOUT MEMWAR ont fait réagir les Réunionnais sur la représentation du Maloya pour chacun d’entre nous. Des messages des artistes affluent les remerciant pour cette conscientisation. D’ailleurs les artistes rejoignent l’action pétition photographique.



LAKLARTE pose le débat : l’Usage galvaudé d’un emblème identitaire sur un bâtiment public notamment ici sur un bâtiment santé mentale ne risque-t-il pas de détourner cet emblème de son sens premier ?
L’hôpital tente de dévier la polémique sur un pan lié à la pratique médicale, sans pour autant répondre au sujet de fond posé par LAKLARTE, accusant même le collectif de vouloir priver les patients du Maloya lors d’un reportage télévisé, dans lequel d’ailleurs il semblerait que le journaliste ait quelque peu oublié la règle d’or du droit de réponse.
Dès lors, LAKLARTE s’engage par voie de communiqué de presse, par radios associatives, kabar des artistes à démonter l’argumentaire émise par l’hôpital relative à la privation du maloya pour les patients, clarifiant l’action « Tir Sa »et recentrant le débat sur la problématique de départ.

Depuis bientôt 20 ans, une clinique dans l’ouest a été inauguré « Les Flamboyants Ouest » est un établissement psychothérapique pour la prise en charge des troubles dépressifs et névrotiques sur l’île de la Réunion. Sur 100 personnes sondées sur justement un exemple de détournement de sens original, 75% des interrogées ont répondu instinctivement « clinique du Port ». Le beau Flamboyant imposant de belles feuilles vertes et de sublimes fleurs rouges annonçant la période de Noël a laissé place à clinique dans la conscience collective Réunionnaise.

LAKLARTE a mis dans les mains de l’autorité administrative du CHU la responsabilité de valider ou pas cette dénomination au travers de son Conseil de Surveillance qui se tiendra courant février 2016.

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