Publicité

Corrine Sabotsy, chargée de Coopération économique entre la Réunion et Madagascar

Publié le 17 février 2016

Diplômée en commerce international et développement, Corrine occupe un poste de Volontaire de solidarité internationale sur la Grande Ile. A 29 ans, elle travaille au rapprochement des liens économiques entre la Réunion et Madagascar.

Corrine Sabotsy à gauche lors d’un salon

Pouvez-vous vous présenter ?

J’ai 29 ans et j’ai grandi dans le quartier Jacques Prévert à Saint-Paul. J’ai une formation en Management, Commerce International et développement (Bachelor à l’Ecole de Management de Marseille suivi d’un Master 2 Manager de projets internationaux à l’Ecole Supérieure de Commerce et Développement 3A Lyon). Fin 2013, j’ai été recrutée par France Volontaires en tant que Volontaire en Solidarité Internationale pour effectuer une mission de Chargée de Coopération économique régionale entre La Réunion et Madagascar. Un poste financé par la Région Réunion et le Feder coopération. Dans le cadre de cette mission, je travaille en partenariat avec le Club Export Réunion et le Groupement des Entreprises de Madagascar à Antananarivo. Je suis en contact permanent avec des chefs d’entreprises réunionnais.

Dans quelles conditions avez-vous été amenée à quitter l’île ?

J’ai toujours aimé les voyages et j’ai voulu en vivre lorsque que j’ai su que c’était possible. J’ai dû attendre mes études en métropole pour découvrir des capitales européennes, avoir des stages qui m’ont mené aux USA ou en Afrique du Sud. A la fin de mes études, j’ai postulé à plusieurs missions offertes par France Volontaires. Je considère cette plateforme comme la proposition idéale pour les jeunes comme moi qui voient leur avenir à l’international. Lorsque je suis revenue travailler quelques mois à La Réunion ou lorsque j’étais en métropole, j’ai gardé un œil sur les offres de missions de France Volontaires et c’est en 2013 que j’ai postulé pour le « la mission rêvée ». J’ai fait mes étapes de recrutement par Skype alors que j’habitais Nantes, puis j’ai été recrutée sur cette mission de coopération régionale.

Que vous apporte l’expérience de la mobilité ?

C’est difficile à résumer, je citerais des mots clés comme maturité, patience, tolérance, compréhension, ouverture d’esprit, dépassement de soi. Découvrir tout cela n’a pas été facile : j’ai en quelque sorte « subi » certaines de ces émotions, j’ai dû en cultiver d’autres et j’en ai découvert venues du plus profond de l’être humain. La mobilité géographique ou le voyage est une expérience prenante qui amène finalement à faire un voyage intérieur et personnel. Je pense qu’être mobile est déjà un avantage dans la vie, si on a bonne étoile qui le permet.


Quels sont vos projets ?

Au niveau professionnel, je souhaite solidifier des entreprises familiales à Madagascar pour qu’elles exportent des produits de design haut de gamme dans les concepts store métropolitains d’abord, et dans les capitales européennes ensuite.

Quels objets de La Réunion avez-vous apporté dans vos valises ?

Il me reste toujours des coquillages à la maison, des cartes postales au bureau, du punch maison dans la cuisine... Malheureusement il ne me reste plus de kilos de boucanés ramenés dans du papier alu avec la boite de grains rouges qui va avec… dommage ! La gastronomie et la simplicité me manquent : l’art de vivre à la réunionnaise !

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de La Réunion ?

Vu d’ici, l’économie de la Réunion est attractive, mais il me semble qu’une partie nous échappe. J’espère juste pouvoir trouver une place un jour dans cette économie en tant que jeune entrepreneure.

Quelle est l’image de La Réunion là où vous vivez ?

Selon la population à laquelle je m’adresse, ça peut être cocasse : il y en a qui ne savent pas où ça se situe, d’autres pensent que c’est la même île qu’ils ont quitté il y a 20 ans, il y en a pour qui c’est l’Eldorado du travail. C’est surtout dans le domaine professionnel que j’ai ressenti quelques inconvénients du fait de venir de la Réunion. Parfois nous sommes vus comme des « vendeurs de services et de produits chers » et « des profiteurs de subvention ». Mais bon, il y a des clichés partout dirons-nous, et on ne peut pas plaire à tout le monde.

Vous-même, quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

Travailler dans un pays au contexte difficile, c’est un choix de vie que je ne regrette pas. Mon regard a évolué avec le temps et les expériences, mais il reste toujours bienveillant. Avec les Malgaches, nous avons une histoire en commun et certaines parties de cultures. Mais en général, le contexte n’est pas comparable. L’étendue de Madagascar est, je pense, proportionnelle à son potentiel qui est encore enseveli.

Voir le profil de Corrine Sabotsy / Plus d’infos sur les Réunionnais à Madagascar (275 membres)


Voir : LES OFFRES DE MISSION FRANCE VOLONTAIRE DANS L’OCEAN INDIEN

Basé sur l’île, France Volontaires propose toute l’année des missions indemnisées de 24 mois en Afrique Australe et dans l’Océan Indien. Plus de 40 Volontaires de Solidarité Internationale originaires de La Réunion sont en permanence en mission dans des pays de la zone, en appui à des structures locales œuvrant pour la coopération régionale. Sur quels postes, dans quels pays et comment postuler ? Cliquez ici pour en savoir plus : De la Réunion, France Volontaires recrute toute l’année pour l’océan Indien

D’autres infos et portraits de Volontaires réunionnais dans l’océan Indien / La page Facebook

Publicité