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Sylvain Clain, diplômé de l’Ecole Nationale de l’Aviation Civile à Toulouse

Publié le 22 novembre 2009

Après des études jusqu’à la licence à l’Université de la Réunion, Sylvain prend la direction de Toulouse où il vient tout juste d’être diplômé en informatique de l’Ecole Nationale de l’Aviation Civile. Fort de ce Master 2, il est actuellement, à 24 ans, à la recherche d’un emploi à la Réunion.

Sylvain Clain

Racontez-nous votre parcours.

Mes parents sont originaires du sud : Mont Vert et Petite île mais j’ai toujours vécu à La Montagne (Saint Denis). J’ai effectué toute ma scolarité dans cette ville (collège de la Montagne, lycée Bellepierre). Après un baccalauréat scientifique, j’ai décidé de passer un DEUG MIAS à l’université de la Réunion. J’ai choisi cette formation pour m’orienter vers les sciences et plus particulièrement les mathématiques et l’informatique. Après avoir hésité entre une carrière dans l’enseignement (CAPES de mathématiques) et une carrière dans l’informatique, j’ai choisi la seconde option.

Et ensuite ?

Mon année de licence a été déterminante pour la suite de mes études. En effet ne sachant pas réellement ce que je désirais faire par la suite - devenir ingénieur informaticien en entreprise ou embrasser une carrière dans la recherche et l’enseignement -, j’ai eu l’opportunité d’effectuer deux licences durant la même année. Je me suis donc inscrit dans la licence informatique (plutôt théorique) et dans la licence Sciences et Technologies de l’Information et de la Communication (plutôt professionnel, cette licence ayant remplacé l’IUP STIC de l’université de la Réunion). Cette année fût une excellente expérience. En effet, nous étions une petite dizaine d’étudiants à faire ce pari, c’était un réel challenge qu’on a réussi ensemble ! Après cette année il me fallait faire un choix pour mon avenir. J’avais la possibilité de continuer à la Réunion et m’inscrire dans un master qui aurait été sans surprise, ou bien continuer mes études en métropole !

Qu’avez-vous fait ?

Durant ma licence, j’ai eu une initiation au développement logiciel, au développement d’interface graphique et à l’ergonomie web. Cet aspect de l’informatique m’a beaucoup intéressé et je me suis renseigné sur les possibilités d’études dans ces domaines. Je me suis très vite orienté vers le Master 2 Interaction Homme Machine enseigné à l’Ecole Nationale de l’Aviation Civile. Cependant pour pouvoir espérer intégrer cette formation il me fallait effectuer le Master 1 Informatique de l’Université Paul Sabatier situé à Toulouse. Nous étions quatre amis de la licence d’informatique à tenter le voyage, et le départ ne fût pas facile. Quitter la famille, les amis, les repères ne s’est pas fait sans mal…

Comment cela s’est-il passé ?

Après avoir pris mon courage à deux mains et avoir écouté les conseils de mon entourage j’ai pris l’avion un matin du début du mois de septembre. Sans comprendre totalement ce qui m’arrivait j’ai débarqué à Toulouse, et j’ai compris que ça n’allait pas être facile. Par chance j’avais déjà des amis qui habitaient Toulouse, une en particulier qui m’a aidé à m’installer. Je la remercie encore ! Après mon arrivée tout s’est enchaîné très rapidement et l’hiver était là : le soleil qui se couche tôt et se lève tard… Par chance nous étions un groupe de quatre réunionnais, tout le temps ensemble ! Il nous est arrivé beaucoup d’histoires qui nous font encore rire aujourd’hui.

Avez-vous atteint vos objectifs ?

Après notre arrivée nous avons compris qu’il fallait se mettre au plus vite au travail si nous voulions réussir. En effet ce Master 1 était réputé comme très difficile. Cette année m’a permis de découvrir de nombreuses choses au point de vue professionnel et personnel, et malgré les difficultés je ne regrette pas d’avoir franchi le pas ! Après mon Master 1 j’ai donc intégré le Master 2 Interaction Homme Machine à l’Ecole Nationale de l’Aviation Civile. J’ai été diplômé en septembre 2009.

Beluga, un grois zoizeau D’Airbus

Que vous a apporté cette expérience de mobilité ?

La mobilité m’a enrichi d’un point de vue professionnel et personnel. D’une part j’ai pu acquérir des compétences techniques grâce à mes études et aux intervenants qui ont une très bonne expérience ici. D’autre part mon départ m’a permis de murir et d’avoir une ouverture d’esprit par rapport aux autres. J’ai développé des capacités d’adaptation suivant les situations et un point de vue différent par rapport au monde. Et surtout, j’ai appris que rien n’est acquis et qu’il ne faut jamais baisser les bras. J’ai aussi appris que la mobilité forge la volonté mais malgré tout la famille et les amis sont très importants car ils sont là pour vous soutenir. J’ai pris conscience de la chance que j’aie d’être Réunionnais car nous possédons une diversité culturelle et climatique unique. Les paysages sont grandioses et nous en avons l’habitude ; il faut partir pour s’en rendre compte. Les métropolitains ne comprennent pas ce contraste et notre vision des choses.

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

Le fait d’être réunionnais m’a permis de nouer des contacts plus facilement. En effet, les gens étaient curieux vis-à-vis de notre île et souhaitaient avoir diverses informations. De plus, les Réunionnais ont une certaine ouverture d’esprit qui incite à aller vers les gens et cela nous permet d’avancer.

Quels sont vos projets ?

Mes projets à l’heure actuelle sont tout simplement de trouver un travail où je pourrais appliquer mes connaissances. J’aimerais travailler en métropole ou à la Réunion. A mon avis, il y a des possibilités de développement dans le domaine informatique à la Réunion.

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

Comme la plupart des Réunionnais expatriés : la famille me manque (surtout ma mère qui a toujours cru en moi et qui m’a toujours encouragé à me surpasser), les amis qui ne sont pas avec moi pour sortir, les paysages, le contraste qui existe entre la plage, la mer et la montagne… et bien entendu la nourriture : rougail saucisse, rougail boucané, cari poulet feu de bois, etc.

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

Je pense que l’île doit développer les activités autour des NTIC. En effet, l’agriculture ne rapporte plus assez et l’industrie est assez difficile à développer puisque nous manquons de matière première et l’import est très couteux. Il faut sauter sur les opportunités qu’offrent les NTIC car l’île a un énorme potentiel autour de ce secteur. Il faut s’ouvrir au monde (clin d’œil au slogan de l’université de la réunion) et essayer de s’imposer sur un marché international. L’île est éloignée de part sa position géographique mais grâce au développement des réseaux hauts débits et de la fibre optique, nous pourrions nous rapprocher de tout, développer des services informatiques et s’intégrer au marché mondial. Il y a donc des opportunités dans ce secteur, il faut toutefois disposer du savoir faire et des acteurs qui souhaitent investir.

Après les bronzés : les Réunionnais font du ski....

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

Les Toulousains connaissent généralement la Réunion, même si certaines personnes nous localisent encore vers les Antilles. Personnellement, je n’ai jamais eu de mauvaises images de la Réunion, bien au contraire on nous envie souvent.

Vous même, quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

Toulouse est une très belle ville, son architecture et les paysages sont très beaux. De plus le climat est relativement doux et l’hiver est supportable malgré tout. Les Toulousains aiment s’amuser et cela s’apparente quelque fois au gout des Réunionnais pour la fête. En résumé Toulouse est une ville accueillante pour un Réunionnais qui quitte son île.

Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

Oui nous sommes une dizaine de Réunionnais et nous essayons de nous voir régulièrement. On peut parler créole et rigoler ensemble. On partage aussi nos expériences et on s’entraide. J’ai eu aussi l’occasion de rencontrer un étudiant mauricien dans mon master et cela me permet de confronter mon expérience à la sienne.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

J’encourage les gens à partir pour avoir la chance de voir autre chose ! C’est dur mais la mobilité est une expérience enrichissante autant professionnelle que personnelle. Il faut partir pour ne rien regretter, pouvoir revenir et être fier de ce qu’on a pu réaliser.

Que pensez-vous du site www.reunionnaisdumonde.com ?

Je le consulte souvent, c’est vraiment une bonne initiative. Il me permet de rester connecté à mon île et suivre les infos locales. Moi-même étant dans l’informatique, j’aurais aimé participé à une telle aventure. D’ailleurs si vous avez besoin d’un coup de main pour votre site ou si vous pensez que je peux vous être utile pour tout autre projet informatique je me tiens à votre disposition !

Voir le profil de Sylvain Clain

Quelques photos de Toulouse

Une vue de Toulouse
Le Capitole à Toulouse
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