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En mission dans les TAAF : Réunionnais (du bout) du monde

Ils sont embauchés comme contractuels, isolés pendant plusieurs mois dans des territoires hostiles, mais à la beauté à couper le souffle. Professionnels de l’environnement, du bâtiment ou de la restauration, ils quittent régulièrement La Réunion et leur famille pour partir à l’aventure en équipe à bord du Marion Dufresne. Quelle est leur histoire ? Leur motivation ? C’est le fil rouge de la nouvelle série de portraits lancés en partenariat avec les TAAF.

Lire les portraits de : Simon Gutierrez - Patrick Payet - Nicolas Vidot - Jean-Marc Malbrouck - Luc Baudot - Claudy Huet - Claudine Boyer - Francis Huet - Mathieu Dalia - Guitto Leperlier - Georget Nais - Mickaël Lallemand - Yannis Sautron - Visite guidée de Notre-Dame-des-Vents

Fête du Midwinter le 21 juin 2016 sur l’île de Crozet

Ils ont fait le choix de partir. En se frottant aux éléments, ils ont développé une expérience et un savoir-faire uniques, chacun dans sa spécialité. Ils ont forgé un regard sur les grands espaces et la nature... La parole est aux acteurs des TAAF. Gérés par une administration basée à la Réunion (Saint-Pierre), cet ensemble de territoires recrute régulièrement pour des missions de huit mois des personnels dans les métiers de l’environnement, de la biodiversité, du bâtiment, de la pêche et la restauration. Présentation.


Les Terres australes et antarctiques françaises sont formées par l’archipel de Crozet, l’archipel des Kerguelen, les îles Saint-Paul et Amsterdam, Terre Adélie et les îles Eparses. Ces dernières rassemblent les îles tropicales de l’archipel des Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas da India dans le canal du Mozambique et Tromelin au nord de La Réunion. L’ensemble de ces terres procure à la France une Zone Economique Exclusive (ZEE) de plus de 2 300 000 de km² riches en ressources marines, qui contribuent à donner à la France la deuxième emprise maritime au monde après les Etats-Unis.

Un trésor de biodiversité

Peu d’endroits au monde abritent encore des populations animales de l’importance de celles des TAAF : manchot empereur, grand albatros, manchot royal, éléphant de mer, otarie d’Amsterdam, pétrel géant, skua, gorfous, sternes…qui se comptent par milliers suivant les saisons et les espèces. Les Taaf ont créé en octobre 2006 une réserve naturelle couvrant une superficie d’environ 700 000 hectares dans les îles subantarctiques. Cette réserve est de très loin la plus grande de France. En protégeant les écosystèmes terrestres et marins exceptionnels des Kerguelen ou de l’archipel Crozet, elle permettra aux chercheurs de continuer à mener des travaux essentiels pour la connaissance et la protection de la biodiversité.


Une présence permanente

Les districts subantarctiques et Terre Adélie accueillent selon les bases entre 20 et 100 personnes (scientifiques et personnels techniques) qui y séjournent de quelques mois à un an. Dans les îles Éparses, les détachements militaires et les agents TAAF sont relevés tous les 45 à 60 jours. Des scientifiques y sont présents de manière régulière. Les îles Eparses et les trois districts austraux sont desservis par le Marion Dufresne au départ de l’île de La Réunion. L’Astrolabe permet de rejoindre Terre Adélie depuis Hobart, en Australie.



Basé au Port, le Marion Dufresne est un navire unique. A la fois cargo, pétrolier, porte-hélicoptère et bâtiment de recherche scientifique, il assure le ravitaillement des TAAF avec ses moyens nautiques et aériens.

Des territoires gérés… depuis la Réunion


L’administration des TAAF est installée depuis 2000 à Saint-Pierre de La Réunion où elle regroupe près de 50 personnes, le bureau du préfet, le secrétariat général et les différents services : la direction des services techniques, la direction des affaires administratives et financières, la direction de la conservation du patrimoine naturel, le service des affaires juridiques.

L’adresse : Rue Gabriel Dejean 97 410 Saint-Pierre - Tél : 02 62 96 78 78
www.taaf.fr / www.facebook.com/TAAFofficiel


Plus d’infos / portraits / offres d’emploi dans les TAAF

Recrutement dans les TAAF

Les TAAF recrutent régulièrement des personnels pour des missions dans les territoires austraux, dans les métiers de l’environnement, de la biodiversité, du bâtiment (maçon, peintre, plaquiste, menuisier, électricien, plombier, carreleur, charpentier…), ou encore de la restauration (cuisinier, boulanger, pâtissier, boucher…) et du service (personnel de salle). Les missions durent en général entre 4 et 8 mois, sans possibilité de retour en cours de séjour. Ces recrutements s’effectuent principalement dans le bassin d’emploi de l’île de La Réunion, mais pas exclusivement.

Les TAAF recrutent également des personnels pour embarquer à bord des navires de pêche lors des campagnes de pêche au thon (dans le canal du Mozambique) ou à la légine (grande pêche australe). Les fonctions à pourvoir sont celles d’observateur de pêche ou de contrôleur de pêche, pour des missions éphémères, embarquées (de quelques jours à 3 mois consécutifs).


Des conditions de travail et de vie particulières

Tous les personnels qui se rendent dans les districts le font dans un cadre professionnel. Il n’y a donc pas de famille, ni d’enfants présents sur place. Chacun est recruté sur la base d’un profil particulier et doit faire preuve de polyvalence et d’un esprit d’entraide permanent.

Le contexte des missions implique une excellente faculté d’adaptation : les événements de la vie de la mission, les conditions météorologiques influencent très régulièrement les activités quotidiennes. Chaque candidat pour un séjour dans les TAAF doit se soumettre à un contrôle médico-psychologique complet : le résultat des tests et examens conditionne le départ ou non... Une bonne condition physique est de mise !

Même si chaque hôpital est doté de moyens médicaux importants la couverture médicale reste limitée et l’isolement géographique interdit pratiquement toute évacuation sanitaire. Une équipe de secours incendie ainsi qu’une équipe médicale sont formées afin de pouvoir assurer d’éventuelles opérations de sauvetage et de secours.

Soutien des hivernants de la base Dumont d’Urville en Terre Adélie aux victimes des attentats de Paris (2015)

À tour de rôle, chacun effectue des tâches collectives : nettoyage des locaux et de la base, rangement, gestion des déchets, service de table, vaisselle... et tout le monde participe à l’accueil des navires visiteurs. Les bases sont dotées de moyens de communications modernes : les appels téléphoniques et les courriels d’aujourd’hui sont bien différents des messages en morse des premières missions. Mais comme autrefois, le bateau reste le seul moyen d’acheminer le
courrier.

L’isolement géographique, l’éloignement de la famille, le climat, la promiscuité liée à la vie en communauté peuvent constituer des contraintes difficiles à supporter. Chacun doit donc adopter une attitude positive et respectueuse des autres afin de maintenir un équilibre harmonieux au sein de la mission. L’expérience humaine d’un séjour au sein d’un environnement unique et extraordinaire confère à cette vie du bout du monde un caractère exceptionnel !

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