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Claudy Huet : « les Kerguelen, mon deuxième pays »

Publié le 2 septembre 2016

En partance pour sa sixième mission dans les Terres Autrales, Claudy fait le bilan de cette expérience hors du commun.

Portrait 6 de la série « En mission dans les TAAF : Réunionnais (du bout) du monde »


sur le Marion Dufresne

Mon parcours.

Je viens de Saint-Joseph, Carosse, d’une famille de neuf frères et une soeur. J’ai 51 ans. Diplômé d’un CAP / BEP de maçonnerie, j’ai travaillé 28 ans dans une entreprise de BTP à la Réunion. En 2009 elle a fermé. Je connaissais les Kerguelen par des reportages à la télé. Je m’étais toujours dit que ce serait super d’y aller... Alors mon CV à la main, je me suis rendu au siège des TAAF à Saint-Pierre. Tout s’est passé très vite. Quelques semaines plus tard, j’étais sur le Marion Dufresne au Port, prêt à embarquer.

Mes premières impressions

Je n’avais jamais voyagé ni même quitté la Réunion auparavant, je n’étais jamais monté sur un bateau. J’avais l’impression de partir à l’aventure. Je découvrais tout avec excitation en me disant « j’y ai cru et j’y suis ». En arrivant à Crozet, j’ai regardé par le hublot. Il y avait plein de manchots. C’était grandiose...


Ma mission

Je suis parti en tant qu’ouvrier polyvalent puis je suis passé chef d’équipe. Le travail consiste à remettre à neuf les infrastructures, retaper les vieux bâtiments qui sont usés par les conditions climatiques. C’est un job très polyvalent : maçonnerie, carrelage, bardage… Parfois on donne un coup de main aux scientifiques qui sont aussi en mission sur la base. On s’entraide.

Une journée type

- 5h : Réveil puis douche
- 5h30 : Petit-Déjeuner – On discute
- 7h – 11h30 puis14h-17h : Travail
- 17h : si le temps le permet je vais courir ou à la salle de sport.
- 19h30 : Repas au restaurant « Ti Ker »
Après le repas : on reste à la vie commune, on joue aux dominos, à la belote, au billard… On met de la musique au bar baptisé « Totoche »

Les jours de repos, on s’occupe de notre chambre et de la lessive. Au club Antarctique, on se retrouve souvent entre Réunionnais pour faire cuire à manger. Puis on invite le reste de la base à partager notre repas. Un autre loisir que j’apprécie, c’est d’aller à la rivière le week-end pour pêcher. Et puis il y a la course à pieds dont je suis friand à la Réunion. J’ai déjà fait le Grand Raid, et je cours des 10 km, des semi-marathons et en championnat de montagne. Le sport m’aide à passer ma mission. Ici il faut toujours avoir la pêche, ne jamais se laisser aller.

Record de la plus grande truite !

La vie de famille

J’ai une petite amie et un enfant de 21 ans. Le téléphone pour la Réunion coûte très cher (1,20 euro la minute) mais j’ai fait mettre un combiné dans ma chambre. Je m’en sers trois fois par semaine. C’est important pour le moral de savoir que tout va bien à la maison.

Mon plus beau souvenir

Toutes les missions restent pour moi de bons souvenirs. La vie est parfois rude et hostile dans les TAAF mais si on est bien dans sa peau, ça se passe bien. Et surtout il faut être bien avec tout le monde. Quand je rentre à la Réunion, j’ai souvent envie de repartir. Je me dis « qu’est ce que je vais faire ici ? Il n’y a pas de travail ». Alors je rappelle le siège et je demande à être affecté sur la prochaine opération. Avec mon ancienneté (plus de 25 ans d’expérience professionnelle), la paye est intéressante pour moi. Aujourd’hui je peux dire que les Kerguelen sont mon deuxième pays.

Des moments inoubliables en cabane avec les camarades.

Quelques anecdotes

Une fois j’ai pêché une truite de 99cm de long, elle pesait presque 10kg ! Le plus impressionnant ce sont les éléphants de mer. Certains pèsent des tonnes. Je le dis souvent aux jeunes à la Réunion : les TAAF, c’est comme une porte. Ca permet de sortir pour voir quelques chose de plus grand...

Pour aller plus loin...

www.taaf.fr / www.facebook.com/TAAFofficiel


Plus d’actus / portraits / offres d’emploi dans les TAAF

Article paru dans Le Quotidien du 4 septembre 2016
sur le Marion Dufresne
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