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Guitto Leperlier, boulanger pâtissier des Kerguelen

Sur la base de Port-aux-Français dans les Terres autrales, il prépare le pain, les viennoiseries et les desserts. Un métier central pour apporter du réconfort à la quarantaine d’hivernants, mais aussi une véritable démarche spirituelle pour ce Saint-Pierrois de 39 ans.

Lire aussi : Visite guidée de Notre-Dame-des-Vents, l’église de Kerguelen


Portrait 10 de la série « En mission dans les TAAF : Réunionnais (du bout) du monde »


Mini CV :

- CAP au lycée hôtelier de Saint-Paul
- Mention complémentaire pâtisserie en région parisienne
- Brevet Technique des Métiers puis Brevet de Maîtrise Pâtisserie
- Travaille 5 ans en métropole en pâtisserie
- De retour à La Réunion en 2001, travaille dans différentes entreprises du sud
- S’installe en 2005 en tant qu’artisan : tient la pâtisserie de Ravine des Cafres (Mont-Vert) avec deux employés jusqu’en 2014
- Transforme les locaux en local de formation pour les CAP, en collaboration avec la Chambre des Métiers.

Ma rencontre avec les TAAF

J’ai entendu parler des Kerguelen et de son environnement par un ami qui venait travailler ici. A La Réunion, je n’en pouvais plus des contraintes professionnelles et des complications administratives liées à ma vie d’artisan. Servant d’autel à l’église de la Ravine des Cafres à Saint-Pierre, je suis par ailleurs engagé dans une démarche pour devenir diacre. Alors les Terres australes m’ont paru l’endroit idéal pour m’éloigner du bruit, de l’agitation et des sollicitations de la société moderne. Je suis allé au siège des TAAF à Saint-Pierre pour déposer ma candidature. Ils m’ont rappelé et je suis arrivé ici en janvier 2016, pour une période de 11 mois. « Ker » est le seul endroit des TAAF avec un boulanger à plein temps. Ici je suis au calme. J’ai le temps et la sérénité nécessaires pour accomplir mon cheminement personnel.

Ma journée type

Je me réveille à 3h du matin. Jusqu’à 6h, je fais le pain et les viennoiseries. Puis je reprends le travail à 16h pour la préparation des desserts. Au final j’ai beaucoup de temps libre mais je travaille tous les jours : tout le monde est content d’avoir du pain tous les jours ! Au niveau des loisirs, je fais pas mal de sport à la salle (musculation). Je suis un peu en retrait par rapport aux fêtes et aux soirées mais j’aime bien me retrouver parfois avec les quatre autres Réunionnais de la base : Michel, Georget, Claudine, Eric. On organise des barbecues, on fait vivre le « club Réu », un petit bâtiment où on cuisine créole et on invite les gens à goûter nos plats. Et bien sûr, je passe beaucoup de temps à la Chapelle Notre-Dame-des-Vents : je prie, je chante (elle a une superbe acoustique !) et je l’entretiens*.

* Lire aussi : Visite guidée de Notre-Dame-des-Vents, l’église de Kerguelen

La vie de famille

Je suis marié et j’ai trois enfants : de 9, 11 et 14 ans. Je les appelle deux fois par mois depuis ma chambre. La communication est chère (1,20 euros la minute) mais nous restons au téléphone une demi-heure le dimanche. J’appelle aussi ma sœur et communique un peu sur Internet. Même si l’éloignement est difficile, ils ont bien compris que j’allais revenir. Je profiterai d’eux au retour...

Mon conseil aux Réunionnais qui voudraient se lancer

Pour vivre ici, il faut avoir un projet en tête et un minimum d’expérience, pouvoir être autonome tant au niveau professionnel que personnel. Même au niveau salaire c’est une expérience profitable. J’ai une vie simple ; à part le téléphone, je n’ai aucune dépense ici.

Pour aller plus loin...

www.taaf.fr / www.facebook.com/TAAFofficiel


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Les Réunionnais de la base de Kerguelen fêtent Pâques


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