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Edmond Albius : L’enfant esclave et la gousse de vanille

Publié le 13 janvier 2010

Cela faisait longtemps que le botaniste Férréol Beaumont Bellier tentait en vain de trouver un procédé de fécondation artificielle de la vanille, quand un gamin de 12 ans lui montra sa trouvaille : une fleur de vanille transformé en gousse. Ce gamin était son esclave. Il répondait au nom d’Edmond. Orphelin de mère, il avait grandi dans le verger de son maître qui lui transmit la passion des plantes.


Nous sommes en 1841, à l’Ile Bourbon (la Réunion). Avant les botanistes du Muséum d’histoire naturelle de Paris et les scientifiques locaux, l’enfant prodige discerne, dans la même fleur, les organes mâles et femelles. Il réussit une fécondation qui fera rapidement de l’île le premier producteur mondial de vanille.

En dehors du Mexique, où elle est fécondée par une abeille endémique (la melipone), la vanille ne peut être fécondée que par l’homme. Le procédé d’Edmond se répand très rapidement dans la colonie, le propriétaire de la petite ville de Sainte-Suzanne n’hésitant pas à prêter son jeune esclave aux autres propriétaires de la colonie pour les initier à la culture de la vanille.

Malgré son ingéniosité, Edmond, qui reçoit le nom d’Albius en 1848 au moment de l’abolition de l’esclavage, n’a pas été récompensé par son maître ou par les autorités de la colonie. Il est mort dans la misère, le 9 août 1880, à l’hôpital communal de Sainte-Suzanne.

Sudel Fuma - Texte publié sur le site portal.unesco.org


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