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Georget Nais, ouvrier polyvalent à Kerguelen

C’est par manque de travail à La Réunion que Georget a postulé dans les TAAF en 2013. Trois missions plus tard, il a progressé au niveau professionnel et vécu des expériences hors du commun. Rencontre avec ce père de famille portois de 49 ans.

Portrait 11 de la série « En mission dans les TAAF : Réunionnais (du bout) du monde »


Mon parcours

Titulaire d’un CAP en Métallerie, j’ai été apprenti puis embauché 13 ans à la SIM : Société Industrielle Métallerie. En 1999 l’entreprise a fermé. Après un an de chômage j’ai été embauché dans une autre entreprise de métallerie qui a fermé en 2010. C’est après deux ans chômage, en 2012, que j’ai postulé aux TAAF. Au bout de trois mois, ils m’ont appelé pour une première mission en tant qu’ouvrier polyvalent. C’était parti !

Un départ mouvementé

C’est la première fois que je mettais les pieds sur un gros bateau comme le Marion Dufresne. Le départ a été très mouvementé ! D’abord nous avons fait demi-tour après deux jours de mer à cause d’une avarie. Puis nous avons tout fait pour éviter une grosse tempête… avant de foncer en plein coeur du mauvais temps pour secourir un navire de pêche en détresse. Finalement nous avons mis 25 jours pour arriver à Amsterdam !

Les marins du Marion Dufresne secourent le navire de pêche en perdition

L’arrivée dans les TAAF

Je ne me sentais pas trop dépaysé. Amsterdam est une île volcanique qui ressemble par certains côtés à une « Réunion en miniature ». J’adore faire du sport et courir ; j’étais dans mon élément. Mes deuxième et troisième missions se sont passées dans un climat plus rude, à Kerguelen, où séjournent une quarantaine d’hivernants. Le vent et le froid sont bien présents, surtout quand on travaille dehors...

Le travail

Je remplis principalement une mission de bardeur mais il y a aussi beaucoup de travail collectif de maçonnerie. Quand on vient ici, on apprend d’autres métiers et d’autres techniques. J’ai aussi suivi une formation pour conduire le « Manitou » et les TAAF m’ont financé la formation CACES pour manier la grue.

Ma journée type

4H : réveil puis salle de sport
6h30 : douche, petit déjeuner
7H30 – 16H30 : travail avec 1h30 de pause pour le déjeuner
Détente en salle commune, douche, ordinateur, billard au bar « Totoche »
19h30 : repas

Hivernants réunionnais devant le bar TOTOCHE

Les loisirs

Régulièrement, on va prendre le café ou l’apéro dans les bâtiments, on se visite. On fait aussi vivre aussi le « Club Réu », où on se retrouve de 5 à 8 Réunionnais à cuisiner créole. Bien sûr on fait gouter notre « riz grain carri » au reste de la base ! Les jours de repos, je pars en « Manip » avec les VSC (Volontaire Service Civique) ou à la pêche en rivière avec deux ou trois camarades. On pêche la truite (cf. record de la plus grosse truite de Claudy), on dort en cabane. C’est super pour décompresser ! La nature est grandiose, parfois il fait tellement beau qu’on reste pêcher jusqu’au soir.

La famille

J’ai quatre enfants, de 21 à 27 ans et ma femme qui vit rue Saint-Ange Doxile au Port. C’est dur pendant la période des fêtes mais je leur téléphone deux fois par semaine. A 1,20 euros la minute ça défile vite !

Mon plus beau souvenir

Une fois à Amsterdam, le navire Austral* a fait escale. Je suis monté à bord, ça m’a fait plaisir de voir tous les marins de ma ville. L’Austral nous a amené sur l’île de Saint-Paul pour rénover une cabane. Pendant dix jours nous avons vécu à six personnes dans cet endroit coupé du monde, posé sur un cratère. C’est un souvenir inoubliable, pour les moments que nous avons partagés ensemble et pour ce sentiment d’aller là où personne ne va.

Rénovation de la cabane de Saint-Paul

Le plus insolite

Une journée qui m’a marqué, c’est le 20 décembre à Amsterdam ! Je célébrais la Fet Kaf avec un camarade dans ma chambre quand on a entendu du bruit dans le couloir… Le Chef infrastructure et deux collègues s’étaient peints la peau tout en noir pour le 20 décembre, pour nous... Ils sont restés toute la journée comme ça !

Le plus intense

J’ai vu des orques de très près... Un dimanche alors que nous étions un groupe en mer, le zodiac est tombé en panne. Le temps qu’on vienne nous secourir, cinq ou six orques curieux se sont mis à nous tourner autour ! Leur nageoire dorsale dépassait d’un mètre de l’eau. Je vous avoue qu’on a prié pour notre vie ce jour-là mais au final ce fut un moment très beau et très intense !

Mon conseil aux réunionnais qui voudraient se lancer

Chacun sait qu’il n’y a pas de boulot à La Réunion et que les TAAF sont un employeur fiable ; je ne peux que conseiller aux jeunes de venir ici. En plus on apprend beaucoup et on voit des choses que peu de gens voient. Pour être bien ici, il faut se sentir bien dans sa peau et s’entendre avec tout le monde. Moi j’ai plutôt une bonne nature, dès le matin je rigole. Si j’en ai l’occasion, je continuerai à travailler ici. Cette alternance (8 mois de mission dans les TAAF – 4 mois à La Réunion) me convient.

Basé au Port et armé par la SAPMER, le chalutier-langoustier l’Austral est le seul navire autorisé à pêcher la langouste rouge, une des espèces les plus prisées au monde, dans la zone économique exclusive de Saint-Paul et Amsterdam. 

Pour aller plus loin...

www.taaf.fr / www.facebook.com/TAAFofficiel


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