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Lorizine nout’ zenès : « In vi » - chronique maloya de Benjamin Lagarde

Publié le 23 janvier 2010

Deuxième album de ce jeune groupe de St-André lié à l’association Zenès Bélo qui apprend aux écoliers de Rivière du Mât et d’ailleurs à confectionner les instruments traditionnels, « In vi » (Une vie), présente, sans surprise, 8 morceaux en une demi-heure.

Lorizine nout’ zenès

Remerciements : Benjamin LAGARDE. Doctorant en anthropologie à L’Université de Provence – France, il a publié en collaboration avec G. Samson et C. Marimoutou "L’univers du maloya. Histoire, ethnographie, littérature en 2008" (Océan éditions, La Réunion). L’album « In vi » de Lorizine nout’ zenès est paru en novembre 2007, CD Run / Auto production.

Le son très énergique (écouter le tempo et le jeu de roulèr !) et les prestations scéniques très animées rappellent plusieurs formations de l’est, notamment Destyn et Kiltir. Toutefois les allusions s’arrêtent là car il y a une véritable identité musicale propre à ce jeune groupe d’une très bonne cohésion.

Chaque morceau est inédit même si, parfois, sont reprises des mélodies ou des phrase en malgache et en langaz tirées des « services malgas », nous donnant par là une nouvelle illustration de l’oralité kréol si mouvante et de ses inépuisables registres. Comme chez Lindigo sont rajoutés aux instruments classiques du maloya, charley et caisse claire. On pourra regretter que les morceaux affichés ne correspondent pas à ceux enregistrés, du moins l’auditeur doit les remettre dans l’ordre, mais Cascade maloya ou d’autres enregistrements nous y ont déjà habitué ! Peut-être faudrait-il voir là encore une influence des services où chaque morceau est enchaîné à un autre sans décision préalable à moins que cela ne tienne à des choix de dernières minutes au niveau de la réalisation ?

Les thèmes de l’album portent sur la bénédiction de l’eau, les services, la sorcellerie et l’amour, qu’il soit heureux ou non. Des ravines où coulent des eaux neuves aux cases en tôles où se célèbrent les cultes ou encore aux podium de l’île où s’expose le maloya (voir les photos de l’album), nul doute que cette musique/danse est une fontaine de jouvence d’où est puisée l’origine de la jeunesse !

Lire aussi :

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Musiques réunionnaises et quête d’authenticité

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Benjamin Lagarde nous livre une revue de quelques-uns des albums de maloya sortis fin 2007. La plupart sont facilement trouvables… à La Réunion ! Pour les Métropolitains ce sera un peu plus dur. L’année 2007 a été marquée par l’envol de Lindigo (avec « Alotika » qui s’écoute partout, des radios aux sonneries de portables, des boîtes de nuit aux cases en tôles) et de Davy Sicard, qui a fait un très beau show à Québec (février 2008). « Pèp maloya », le troisième opus de Kiltir s’est aussi fait une place de choix dans cette discographie. Mais ces représentants de la musique réunionnaise ne doivent pas pour autant faire oublier d’autres, tout autant dynamiques !

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