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Dérives sociales dans le bâtiment réunionnais

Publié le 25 janvier 2010

Ou comment des patrons voyous du BTP à la Réunion exploitent la crise et l’argent du contribuable pour faire du profit... Dans cette période de crise où beaucoup de salariés perdent leur emploi et se retrouvent en très grande difficulté pour assurer le minimum vital pour leur famille, il y a des pratiques inacceptables qui se développent en silence et qu’il faut dénoncer !

En effet des salariés d’une PME du bâtiment du Tampon ont interpellé la CFDT pour dénoncer des pressions faites par le chef d’entreprise sur le personnel pour que ses salariés démissionnent de leur poste de maçons, de chefs de chantier, … et se mettent sur proposition de leur employeur, en statut « d’ auto-entrepreneur ».
Comme si ce statut était la panacée et allait comme par miracle résoudre les problèmes économiques d’une entreprise !

A peine six mois après avoir reçu une aide en subvention de la part de l’état et obtenu un marché dans le logement social, c’est la seule solution que le gérant de cette PME a trouvé comme méthode de gestion innovante pour son entreprise.

Pour ce faire il pousse ses salariés par des pressions morales multiples et des remarques quotidiennes désobligeantes à s’installer en auto-entrepreneur et à devenir par là-même sous traitant de leur ex-employeur, c’est-à-dire de lui-même…

Nous rappelons, pour mémoire, que d’après un arrêt de la Cour de Cassation en date du 10 novembre 2009, « Peuvent caractériser un harcèlement moral les méthodes de gestion mises en œuvre par un supérieur hiérarchique dès lors qu’elles se manifestent pour un salarié déterminé par des agissements répétés ayant pour objet ou pour effet d’entraîner une dégradation des conditions de travail susceptibles de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel ». Nous sommes en plein dedans !
Les salariés de cette PME, malgré leur réticence, sont pour certains d’entre eux déjà passé à l’acte… Sous des pressions quotidiennes telles, qu’ils ne pensaient plus avoir d’autre choix…

De plus, se pose la question de savoir, si leur emploi est menacé en tant que salariés, pourquoi ne le serait-il plus en qualité d’auto-entrepreneur ?
Par cette pirouette, ce chef d’entreprise sans scrupule a surtout évité des licenciements économiques, à moins que la bonne santé de son entreprise ne le permette même pas !

Cette démarche est-elle une initiative de quelques individus ou est-elle une consigne du MEDEF réunion ?

Le principe même de telles pratiques dans sa forme et sur le fond est inacceptable …mais elle est d’autant plus insupportable quant elle se réalise dans une entreprise qui durant l’année 2009 avait bénéficié du soutien économique de l’Etat pour assurer son activité et l’emploi de son personnel.

Les difficultés que connait actuellement la profession ne doivent pas servir de prétextes à des responsables d’entreprises pour s’extraire de leur responsabilité sociale en ne retenant que leurs droits et pas leurs devoirs.

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