Publicité

Pique-nique réunionnais : la tradition en danger ?

Publié le 26 janvier 2017

Une étude de l’Institut de Sondages Ipsos confirme l’intérêt pour cette habitude traditionnelle à la Réunion, dans l’univers familial plus qu’amical. Mais la pratique est en retrait lorsqu’il s’agit de l’implication des jeunes adultes pour l’organiser...

Si le pique-nique est en légère perte de vitesse sur l’île, ça ne semble pas être le cas pour les expatriés. Ici en 2014 à Montréal.

« Attrape le zembrocal, rougail saucisses, carry volaille Ni sar pic-nic chemin volcan… ». Qui n’a jamais fredonné cette chanson populaire, en référence à la tradition locale bien connue ? Si celle ci reste bien ancrée dans les habitudes des Réunionnais, notamment des plus jeunes, elle souffrirait néanmoins de certains aspects de plus en plus contraignants.

C’est un des résultats d’une étude réalisée par Ipsos pour les Brasseries de Bourbon, qui s’intéresse aux modes de vie des Réunionnais, en particulier des jeunes adultes : s’ils restent attachés au traditionnel pique-nique familial, ces derniers ont tendance à moins le pratiquer entre amis, faute d’initiative. Comment l’Institut de sondages est arrivé à cette conclusion ? En posant une série de questions à un échantillon de 300 personnes, courant décembre 2016.


Plus d’infos sur les pique-nique réunionnais dans le monde


Le pique-nique, une véritable institution à La Réunion

Le pique-nique est la tradition réunionnaise par excellence. Après les repas familiaux, les soirées entre amis et les sorties au restaurant, le pique-nique est plébiscité par 90% des personnes sondées ! Cela se voit dans les résultats : 34% des gens pique-niquent au moins une fois par mois, et 38% plusieurs fois par an…

Un bon pique-nique est un moment privilégié de convivialité et de partage : 97% des pique-niqueurs en font une occasion de se retrouver en famille. Ils sont moins nombreux à vouloir partager ces moments privilégiés entre amis. La pratique est motivée par cette recherche de la nature, pour « changer d’air et de paysage », « partager un repas, parfois traditionnel ». C’est tout cela l’âme du pique-nique...

Si ce loisir est apprécié de toutes les générations, on s’aperçoit cependant que 44% des Réunionnais interrogés affirment aller de moins en moins souvent pique-niquer. Le pique-nique traditionnel serait-il en perte de vitesse ?


Les contraintes de mise en place du pique-nique rebutent certains

Se lever tôt… ça démotive !
Selon l’étude, 9 sondés sur 10 citent au moins un élément négatif. Principal grief : l’obligation de se lever tôt le matin pour être sûr de se trouver une place sur son aire de pique-nique… Une source de démotivation importante pour la moitié des sondés.

Un vrai casse-tête pour trouver le lieu idéal
48% des sondés avouent qu’ils sont parfois découragés par la difficulté de trouver un bon emplacement. Parmi les inconvénients que l’on peut encore citer : le fait que les endroits sont mal ou peu équipés (32% regrettent le manque de kiosques, de tables, de fontaines à eau et l’absence de sanitaires) ou encore que l’environnement est parfois peu accueillant (28% des réunionnais sont gênés par le bruit et la promiscuité).

Une organisation jugée de plus en plus contraignante
Le fait de tout prévoir et d’avoir des choses à transporter jusqu’au site (matériel, nourriture, boissons…) font aussi partie des contraintes les plus souvent citées par les personnes interrogées (35%). Pas évident, en effet, lorsqu’il s’agit de charger sur la voiture matelas, couvertures, ustensiles divers et victuailles, sans oublier de quoi occuper les enfants !

Résultat, le pique-nique résiste indéniablement au rang des traditions, mais la lourde logistique qu’il impose décourage près de la moitié des 30-44 ans. Convivialité en famille, oui, s’impliquer dans l’initiative de ce loisir, pas vraiment, surtout en ce qui concerne les jeunes adultes.

Comment réimpulser cette tradition auprès des jeunes adultes ?

Pour 45% des sondés, parmi lesquels les jeunes adultes en recherche de fonctionnalité, le pique-nique devrait être « plus fun » pour perdurer. La convivialité est, on l’a vu, un bénéfice fort et central dans cette pratique. Une ambiance plus festive, des lieux de pique-nique hors du commun ou des activités ludiques, voilà qui pourrait remotiver les jeunes et leur faire oublier les efforts endurés.


Plus d’infos sur les pique-nique réunionnais dans le monde

Publicité