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Pierre-Yves Calpetard, développeur informatique Montréal

Publié le 27 janvier 2017

Parti dans le cadre de ses études à Supinfo, Pierre-Yves a pris racine au Québec, comme beaucoup de Réunionnais qu’il fréquente quasi quotidiennement.


Pouvez-vous vous présenter ?

J’ai 28 ans et je suis développeur chez Wiseleap, une petite entreprise de Montréal qui conçoit des logiciels de gestion d’inventaire pour compagnies aériennes. Je suis en charge des aspects techniques de la plateforme web, de la gestion des bases de données, de la configuration du serveur et de la qualité du service.

Racontez-nous votre parcours.

Je viens de Saint-Denis et j’ai suivi une scolarité classique jusqu’au bac. Puis je suis entré à Supinfo Réunion. Avant de partir, ma seule expérience à l’étranger était d’avoir passé deux mois en Chine lors d’un échange scolaire. Pendant longtemps, je n’ai pas songé à quitter l’île. Mais les avis de mes camarades de classe partis étudier à Supinfo Montréal m’ont fait réfléchir. Ils s’étaient bien acclimatés au Canada et trouvaient la vie agréable là bas. On m’a dit : "vas-y fonce, si ça ne te plaît pas, tu peux revenir". Alors j’ai suivi ce conseil. Dans l’idée, j’allais à l’étranger un an, pour tester. Au pire, cela me ferait une expérience en plus…

Comment cela s’est-il passé ?

Je suis arrivé au Canada avec un visa étudiant, avant ma dernière année de master, dans le cadre d’un échange avec Supinfo Montréal. Je ne m’étais pas spécialement préparé, notamment au niveau des vêtements d’hiver. Pour un Réunionnais qui n’a jamais connu l’hiver en dehors de son île, le froid canadien c’est quelque chose !


Parlez-nous de votre vie au Québec.

Je trouve Montréal agréable à vivre. Les gens sont courtois et en général moins stressés que dans d’autres grandes villes. Comme il y a beaucoup de communautés étrangères, il y a un "vivre ensemble" qui me rappelle beaucoup la Réunion. Pas de problème ici de venir d’un pays étranger ou d’avoir un accent...

Que vous apporte l’expérience de la mobilité ?

La mobilité apporte une plus grande ouverture d’esprit et une façon un peu différente de penser. C’est un atout dans la vie et pour la carrière. Pour moi, une des grandes forces d’avoir grandi à la Réunion, c’est d’avoir eu de bonnes valeurs, une bonne éducation et d’avoir connu le « vivre ensemble ». Le plus gros inconvénient, c’est le manque de pratique de l’anglais. A l’école, on avait surtout travaillé l’anglais écrit. Mais ici, j’ai dû commencer à parler en anglais dans un cadre professionnel. Mon accent et mon élocution étaient vraiment mauvais. Heureusement ça s’améliore avec la pratique !

Quels sont vos projets ?

Pour l’instant ce sont surtout des défis professionnels à relever. Le reste viendra en temps et en heure, je ne me fais pas trop de soucis.

Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

Oui j’ai énormément de contacts. La majorité de mes amis ici sont réunionnais : soit des amis d’enfance, soit des personnes croisées au fil de mes aventures. On mange souvent ensemble, on fait des sorties...


Quel est votre regard sur la situation socio-économique de la Réunion ?

En général je me tiens pas très au courant de la situation économique de l’île. Du coup j’ai été bien surpris la dernière fois que je suis venu en vacances. J’ai pu apercevoir le chantier de la nouvelle route du littoral, des nouveaux quartiers et des nouveaux édifices...

Qu’est-ce qui vous manque de votre île ?

La famille. Je garde contact de Montréal mais ce n’est pas pareil que d’être directement avec mes proches. C’est pour ça que j’essaie de revenir à la Réunion autant que possible, autant que le temps libre laissé par mon travail le permet… L’autre chose qui me manque c’est la nourriture ! Les bons plats réunionnais, les bons produits, les épices, les fruits sucrés… Ici tout ça se trouve, dans les restaurants chinois, indiens, réunionnais même… Mais ce n’est pas comme à la Réunion, où on peut trouver à tous les coins de rue une barquette de rougail saucisses ou un pain bouchon.

Qu’est-ce qui pourrait vous convaincre de revenir habiter à la Réunion ?

La plus grosse contrainte est professionnelle, il me faudrait une activité stimulante… A Montréal il y a plein d’opportunités, je sais qu’à n’importe quel moment, je peux trouver ce qui m’intéresse. A la Réunion, en informatique en tous cas, le choix est forcément plus limité. Une des solutions est de monter sa propre boite, mais ai-je vraiment l’esprit d’un entrepreneur ?


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