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Ils sont allés voir « Sac la mort » au cinéma

Publié le 19 février 2017

Les impressions de ce groupe de Réunionnais à la sortie d’une séance parisienne. Tout en regrettant « seulement cinq créoles dans une salle par ailleurs bien pleine », ils encouragent à aller voir le film sur grand écran.

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Impressions de Betty Cerveaux Mayer : Sac la mort* est un sujet tabou dont on n’ose pas parler en public : « a ou na la chiasse si ou marche dessus ». Superstition ou pas, le sujet traité est évidemment délicat. Quelques légers petits fous rires réunionnais dû aux tournures de phrase et à la subtilité de notre créole dans un contexte qui ne prête pas à rire. Car c’est un film sur fond de drame, d’alcool, d’abus et d’incompréhension. Mais on ne cesse de se dire « ils ont osé mèt not créol en lèr ».

Les acteurs jouent tellement bien qu’on les croirait professionnels ! Ils ne le sont pas à part, Camille Bessiere-Mithra (Elie ou les forges de la liberté), qui devait parfois les « diriger pendant le tournage ». D’eux il dit : « ils étaient tellement dans leur rôle que tout se déroulait naturellement ». Le réalisateur Emmanuel Parraud confirme : « nous n’avons pas eu besoin de refaire les scènes tellement que leur jeu d’acteur était naturel. »

A la sortie, ce film semblait être une révélation pour les cinéphiles avertis présents ce 15 février. La plupart n’ont jamais mis les pieds sur l’ile mais les dialogues en créole réunionnais ne les ont pas "dérangé". Lors du débat après projection, des questions très pertinentes ont été posées pour disséquer et comprendre le sujet.

Alé war i vo lo kou enkouraz do moun i mèt a nou en gran ekran !


"Sac la mort" raconte le cheminement mental d’un personnage convaincu d’être l’objet d’une malédiction, dans un bourg de La Réunion écartelé entre les vieilles superstitions et le monde moderne.
Marine Quinchon, Les Fiches du Cinéma

Les critiques de Sac la mort sur Allociné 


* Un « sac la mort » est un sac plastique empli de maléfices (poule sacrifiée, sang, vêtements souillés) déposé à un croisement de routes afin qu’il porte malheur à celui qui roule ou qui marche dessus. Pour se débarrasser de ce mauvais œil, il faut faire confectionner un autre sac et le déposer sur une autre route. C’est donc une malédiction sans fin, qui se transmet dans le terrible besoin de passer sa douleur à un autre.



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