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Le ministre comorien Ahmed Djaffar : « Il n’y aura pas de tournante en mai 2010 »

Publié le 17 février 2010

C’est un Ahmed ben Said Djanffar déchainé et remonté qui a fait face à la presse ce jeudi 11 février 2010. Le ministre des relations extérieures des Comores n’a pas pris de gants pour commenter l’actualité nationale et surtout répondre aux attaques de tout genre d’une opposition revigorée depuis un certain temps. Le monsieur diplomatie des Comores a profité de son retour de la conférence de l’Union Africaine d’Adis-Abeba pour envoyer ses premières flèches à l’endroit de l’opposition.

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« On a dit beaucoup de mensonge par rapport à la conférence de l’UA. Des leaders politiques qui cherchent à diriger un pays ne doivent pas mentir », annonce d’entrée en faisant allusion à l’opposition qui avait envahi la presse locale pour parler de cette conférence des chefs d’Etat du continent noir. « Le président de la commission de l’UA a approuvé et loué les efforts de démocratisation engagés par notre gouvernement. Jean Ping a parlé même de la réunion du congrès qui doit fixer la date de l’harmonisation des élections. Et à ma grande surprise, à mon retour j’entends que l’UA nous a sommé de partir, que Sambi n’a pas été reçu par certains chefs d’Etat. Tout cela est du mensonge », martèle avec force le patron du Mirex.

Ahmed Saïd Djanffar ne pouvait pas manquer la question qui anime toutes les discussions actuellement à savoir la tournante. A quatre mois de la fin du mandat du président de la république et à quelques jours de la réunion du congrès, l’unique ministre des affaires étrangères de l’ère Sambi insiste que « la tournante de Mohéli est comme la mort. Elle va avoir lieu obligatoirement. Quant à la date, il revient au congrès de décider ».

Par contre, devant les objectifs de la presse locale, Ahmed Djanffar assure « qu’il n’y aura pas de tournante en mai 2010. Les conditions financières et matérielles ne permettront pas d’organiser des élections ». Les sorties parfois virulentes de l’opposition et ses manifestations par rapport à la tournante sont aussi mises au pilori.

L’autre dossier ouvert sans réserve par le diplomate est relatif à l’éducation et la grève qui paralyse ce secteur depuis un mois jour pour jour. Les multiples rencontres entre l’intersyndical des enseignants et le gouvernement sont analysées par le chef de la diplomatie comorienne. « Le gouvernement est prêt à assumer les incidences financières qui peuvent découler de l’acceptation des propositions du syndicat. Mais comme le budget est presque voté, on demande du temps. On veut commencer par accorder les intégrations au niveau du primaire d’abord et évoluer vers le collège et lycée après », raconte Ahmed Saïd Djaffar très remonté contre les enseignants.

Dans ce dossier, le langage est mis de coté. Cet enseignant de carrière s’est attaqué à ses collègues avec force. « Je ne comprend rien de ces enseignants. Ils sont les plus nantis de la fonction publique. Avec les 50% de plus dans leurs salaires, ils perçoivent plus qu’un médecin qui a fait 7 ans d’étude au moins. En plus, ils ont des vacances de noël, pâque, et autre de 3 mois. Malgré tout cela, ils exigent toujours plus », dixit Ahmed Djaffar qui soupçonne des manipulations politiques dans cette grève.

Soilah Naouir Eddine

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