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Laurent Monjole, conseiller en charge de l’Enseignement supérieur au Ministère

Publié le 25 mars 2006

Diplômé en droit social, Laurent s’est frayé un chemin dans les hautes sphères de l’état, où il assouvit sa passion de la politique. A 28 ans, il est conseiller en charge des questions d’enseignement supérieur au cabinet du Ministre délégué à l’Enseignement supérieur et à la Recherche.

Laurent Monjole

Racontez-nous votre parcours.

"Je suis originaire de Saint-Denis, où j’ai passé une grande partie de ma jeunesse. J’ai quitté l’île en 1992 à l’occasion d’une mobilité professionnelle de mes parents. Je n’y suis plus retourné que pour les vacances ou pour quelques séjours professionnels. A présent, mes parents se sont installés dans l’Est de l’île".

Comment s’est passée votre arrivée en métropole ?

"Je crois que c’est le parcours classique du jeune réunionnais qui débarque : Incompatibilité que l’on croit définitive avec la température extérieure... Je suis arrivé au début du mois de décembre dans une ville qui se trouvait au pied des Pyrénnées. Incompatibilité avec ses nouveaux congénères dont on ne comprend pas quel plaisir ils trouvent à passer une journée à se rouler dans la neige. Mais très vite, tout ceci est oublié quand on se fait des amis. Alors, on finit par se faire une raison ; plutôt que d’aller passer le samedi à Boucan, on passe une après-midi à bronzer sur les terrasses des cafés ou au ciné... Sinon, mon parcours est classique : lycée, puis études supérieures à l’université de Toulouse 1 puis à Paris 2 Assas où j’ai parachevé cinq (longues) années de droit".

Quels sont vos projets ?

"Difficile de ne pas vivre au jour le jour dans la fonction que j’exerce mais, au moins pour le temps qui me reste dans ce ministère : améliorer chaque jour le service public de l’enseignement supérieur. Pour le long terme, à l’exception de fonder une famille, je n’ai pas de projet professionnel bien arrêté. Cela dépendra surtout des échéances électorales à venir ! Et l’humilité impose que je reste peu affirmatif".

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

"Une vie encore plus trépidante que je n’aurais espéré mais aussi un épanouissement professionnel et personnel. J’ai trouvé en métropole l’âme soeur et je suis comblé. J’ai la chance de faire un métier en relation avec ma passion : la politique. Alors que demander de plus ? "

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de la Réunion ?

"La Réunion est un territoire qui, en dépit des apparences, a encore besoin de se développer. La jeunesse constitue une part importante de la population et, paradoxalement, on a le sentiment qu’il y a là un vivier encore insuffisamment utilisé. L’île doit mieux former ses jeunes pour les préparer à être les acteurs économiques, les créateurs d’emploi de demain. Nous n’avons, à ce stade, qu’une seule question à nous poser : pouvons-nous nous payer le luxe de ne donner aux jeunes Réunionnais que la perspective du chômage ? La réponse est non, bien sûr et il appartient à chacun de prendre ses responsabilités, état comme collectivités".

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

"Je n’ai jamais rencontré aucune difficulté parce que je viens de la Réunion, bien au contraire. Sans tomber dans les clichés de l’exotisme, les jeunes réunionnais ont quand même un supplément d’âme par rapport à leurs petits camarades qui, toute leur vie, sont restés en métropole... pour ne pas dire dans leur région ! C’est une chance incommensurable que d’être d’une culture aussi métissée. Cela donne une certaine sagesse et du recul par rapport à de nombreux sujets encore épineux ici en métropole. Ces qualités intrinsèques savent être reconnues par des employeurs, notamment ceux qui cherchent à casser le profil un peu standardisé de leurs collaborateurs, y compris dans les plus hautes sphères de l’Etat comme vous pouvez le constater".

Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

"Evidemment ! Je rencontre avant tout de nombreux Réunionnais dans mes fonctions. Je ne soupçonnais pas le nombre de Réunionnais qui occupent des postes à responsabilité dans l’administration mais aussi dans le monde de l’entreprise. Cela réchauffe le coeur et mériterait d’être mieux connu. Trop de jeunes se disent : "ça, ce n’est pas pour moi !" Moi, j’ai envie de leur dire : "pourquoi pas toi ?". En plus, l’épreuve, parce que c’en est une, de quitter son île pour venir étudier, travailler en métropole nous donne une force morale incomparable et ensuite très utile pour le reste de la vie ! "

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