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Elodie Périanin, kinésithérapeute à Saint-André – Spécial retour

Publié le 26 mai 2017

Nombreux sont les Réunionnais à prendre le chemin de la Belgique pour se former dans les professions médicales et paramédicales. Le diplôme obtenu, comment rentrer et se faire une place sur le marché du travail ? A 28 ans Elodie Périanin exerce en tant que masseur- kinésithérapeute libérale à Saint-André. Cerise sur le gâteau, elle a trouvé un équilibre qui lui permet de voyager chaque année.

Témoignages de Réunionnais qui ont choisi de partir se former pour mieux revenir travailler au pays : Article publié dans Objectif Emploi, supplément du Quotidien de la Réunion – 25 mai 2017 (cliquer pour lire)


Ils sont nombreux à se rendre en Belgique pour se former dans les professions médicales. Mais une fois diplômé, comment rentrer sur l’île ? Le marché du travail est

Aller...

Depuis assez jeune, je savais que je voulais partir, apprendre à être indépendante loin de ma famille. Mon père, qui travaille dans les ressources humaines, a toujours insisté sur l’utilité de partir de la Réunion, pour mûrir, aller voir comment la vie est faite ailleurs et acquérir de l’expérience. Tout au long de l’année du bac, avec mes parents, nous avons beaucoup surveillé la mise en place du tirage au sort pour les étrangers désirant entrer dans les écoles médicales et paramédicales en Belgique. Il a fallu s’organiser pour obtenir l’équivalence du bac, le bureau des équivalences fermait début juillet.

Nous nous sommes rendus à Bruxelles fin août pour découvrir la ville, participer au tirage au sort et trouver un logement. Une autre Réunionnaise du sud était avec nous dans le TGV et le hasard a fait qu’elle aussi a participé au tirage au sort dans la même école que moi. La réponse a été mise en ligne quelques jours plus tard, positive pour toutes les deux, et nous avons pu entamer mon installation avant la rentrée de mi-septembre. Bruxelles étant une capitale à taille humaine, le logement et le transport coûtent beaucoup moins cher que dans les grandes capitales européennes.

Les aides à la mobilité

Honnêtement, tout a marché à peu près comme il faut, même si la bourse de Ladom n’est arrivée qu’en décembre. Cette bourse mensuelle, accordée pour financer les études paramédicales non existantes à la Réunion, elle m’a bien servi. J’ai aussi reçu une prime de première installation, un billet d’avion aller simple la première année, un billet vacances au milieu des trois ans et le billet retour définitif. De plus, tous les étudiants de la partie francophone de la Belgique avaient droit à 100 euros de réduction sur l’abonnement de transports urbains de Bruxelles, donc franchement on peut dire que j’ai eu beaucoup d’aides financières !


La vie étudiante

Je cherchais un peu mon indépendance et une ville accueillante, et c’est ce que j’ai trouvé. Les Belges sont adorables et pas stressés, pour une capitale c’est le top ! De plus, la Belgique est réputée pour la thérapie manuelle et la qualité des études était vraiment bonne, pour un coût bien moins élevé qu’en métropole, « tout bénef » ! Je garde de très bons amis et de très bons souvenirs de cette époque, sans parler de la gastronomie : gaufres de liège, frites, bière, chocolat, spéculoos... Etre réunionnaise a toujours été un « plus » qui m’a aidé. Cela me donnait toujours un sujet de discussion qui plaisait aux autres, envieux d’une vie sous les tropiques !

Le froid

Soyons clairs : je n’aime pas le froid et encore moins le manque de luminosité. Alors ça a été très dur de ne pas voir le soleil tous les jours, de supporter le ciel gris et le crachin pendant des mois et des mois d’affilée… Mais bon, je savais que ce n’était que pour un temps et que le jeu en valait la chandelle. Et là-dessus, je ne me suis pas trompée ! Ma plus grande chance a été de partir et d’avoir été tirée au sort. Je n’en serais pas là autrement.

Retour gagnant

Diplômée en juin 2011, j’ai eu mon équivalence française rapidement et mon permis dans la foulée pour pouvoir travailler. J’ai travaillé en tant qu’assistante et remplaçante dans l’Est de la Réunion mais aussi en métropole dans le sud de la France et en Corse. Tous les ans je continue à me former sur des méthodes complémentaires à mon travail que j’exerce exclusivement en libéral et que j’aime beaucoup. Mais par-dessus tout, j’aime voyager. La liberté que m’apporte mon travail me permet d’y consacrer quelques mois par an.

Bilan

En 2006, l’école de kinésithérapeutes de Saint Pierre n’existait pas et si je n’étais pas partie je n’aurais jamais eu la vie que j’ai aujourd’hui et qui me permets d’accomplir mes rêves. De plus, cela m’ a permis de visiter un peu l’Europe, de profiter des avantages des capitales comme les grands concerts, les musées et de découvrir la culture belge plus en profondeur. J’ai rencontré des gens exceptionnels et des amis précieux avec qui j’ai toujours des contacts et qui me donnent une bonne raison pour repartir de temps en temps à Bruxelles. Enfin, partir de la Réunion m’a fait prendre conscience à quel point nous avons de la chance d’être nés sur une île aussi belle, variée, multiraciale et tolérante. Une île où le soleil, la gastronomie, la musique et le patois sont ancrés en moi et me façonnent.

Conseils

Comme tout ce qui est nouveau dans la vie, partir fait peur. Mais dites-vous que si certains l’ont fait auparavant, il n’y a pas de raison pour que ça ne fonctionne pas pour vous ! Il faut se lancer, avoir des objectifs réalistes et se donner les moyens. On découvre sur la route des petites embûches mais il faut garder en tête l’objectif et ce que notre vie sera après cette étape.


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