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Samuel Vallée, stratège en marketing – spécial retour

Publié le 8 juin 2017

Après avoir voyagé et lancé plusieurs entreprises sur Internet, il est revenu s’installer à la Réunion et poursuit ses activités à distance. « Mes expériences m’ont conduite à créer un système marketing me permettant d’automatiser mes entreprises, pour que mes produits et services puissent se vendre, n’importe où et n’importe quand, sans ma présence constante. J’ai acquis une liberté financière et géographique ; revenir à la Réunion n’a donc eu aucun effet sur mon job ».


Racontez-nous votre parcours.

J’ai quitté la Réunion à l’âge de 11 ans pour suivre mes parents en métropole. Pendant toute mon enfance, la Réunion m’a permit d’acquérir des valeurs et le goût de la polyvalence dans différents domaines. 

Avez-vous des anecdotes de votre enfance ?

A l’âge de 5 ans déjà, je vendais 10 Francs (1,50 €) aux parents de mon quartier, des dessins que j’avais réalisés en classe et assemblés sous la forme de livres pour enfant. Pour entrer gratuitement au Cirque sur la place du marché à Saint-Paul, près de chez moi, j’échangeais au portier des places, contre des sacs de jujubes (petit fruits exotiques) que je ramassais dans le jardin de mes parents.

A 7 ans, je gagnais des bouteilles de vins en jouant aux tirs de fléchettes, à la fête foraine du quartier, que je revendais à mes voisins moitié prix. L’argent que je gagnais, me permettait d’acheter des jeux et des outils pour créer et construire des choses, en rapport avec mes passions. Avec le recul, je crois bien qu’être un stratège, a toujours fait partie de mon ADN. Dit autrement, j’aimais simplement l’idée de trouver seul des solutions, pour obtenir ce qui me passionnait et dont j’avais envie.

Et ensuite ?

J’ai continué mes études en métropole, je me suis formé dans différents domaines : l’informatique, le droit, la psychologie puis le marketing et j’ai créé plusieurs entreprises. L’une est internationale et m’a permis de voyager dans différent pays (USA, Norvège, Suède, Italie, Moscou...), notamment pour former des clients. J’ai rencontré ma femme en Lettonie et j’y ai vécu cinq ans. A 39 ans (en 2016), et après plusieurs mois de vacances passées à la Réunion, nous avons décidé de revenir nous y installer en famille, pour retrouver les valeurs réunionnaises de mon enfance, perdues en Métropole. Le climat et la diversité culturelle étant aussi un atout pour élever ses enfants. Nous résidons actuellement à Saint-Gilles.


Qu’est-ce qui vous manquait de la Réunion ?

Ce qui m’a le plus manqué c’est le climat et la relation avec la nature : soleil, air pur, mer, montagne, volcan... A l’étranger, j’apportais dans mes déplacements une petite roche volcanique et surtout de belles photos. Je ne manquais pas de me faire livrer régulièrement des colis pays pour retrouver le goût et les odeurs exceptionnelles des fruits de l’île ! La Réunion est une île intense comme elle est souvent et très justement décrite, mais aussi citée pour le respect des valeurs et de l’humain ; je parle du vivre ensemble local, comme modèle mondial. Mon regard n’a pas changé depuis plus de 30 ans. D’ailleurs je trouve que l’île et ses habitants, comme ses coutumes sont restées intègres, à l’image que j’avais vécu dans mon enfance. Les gens sont toujours aussi sympathiques, l’entraide, la solidarité existent toujours.

Comment avez-vous « rebondi » au niveau professionnel ?

Toutes mes expériences m’ont conduit à créer un système marketing me permettant d’automatiser mes entreprises, pour que mes produits et services puissent se vendre, n’importe où et n’importe quand, sans ma présence constante. C’est de cette façon, en cherchant à me libérer du temps pour ne plus être "esclave de mes entreprises", que j’ai acquis une liberté financière et géographique. Revenir à la Réunion n’a donc eu aucun effet sur mon job. L’optimisation des choses, de l’apprentissage, de la vente, de la façon de faire, est une discipline qui permet de dégager du temps pour se consacrer à d’autres choses, des choses plus importantes pour soi. J’ai du temps libre pour m’adonner à ma famille et à des passions comme le piano, l’écriture ou les voyages, et même financer des actions caritatives qui me tiennent à coeur comme l’association Stella Maria à Madagascar pour les enfants atteints de handicaps.


Quels sont vos projets ?

La Réunion est une île extraordinaire mais il manque des compétences évidentes aux entrepreneurs dans différents domaines. Dès mon arrivé en août 2016 j’ai donc déposé un projet culturel à la Région pour créer un centre de formation original. J’ai également créé Le Club des Agisseurs, un réseau de rencontres, d’ateliers et de cours en stratégie marketing de pointe pour les entrepreneurs et dirigeants réunionnais (notamment sur l’automatisation marketing).

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

Je pense que la Réunion a un énorme potentiel de développement, mais elle a pris un retard non négligeable dans divers domaines. L’île doit apprendre d’autres pays, comme la Finlande par exemple pour son modèle d’éducation et d’apprentissage, ou plus proche, comme de l’île Maurice qui sait développer et entretenir son économie touristique et son export. Pour moi, le chômage à la Réunion n’est pas lié à l’emploi (l’offre), mais aux manques de compétences des demandeurs, obligeant souvent les entreprises à refuser des postes à pourvoir. Je pense donc que la Réunion doit miser fortement sur la formation professionnelle dans les années qui viennent pour accroître ses compétences en interne, structurer son économie, et exporter son savoir-faire (et son savoir-vivre).

+ d’infos : http://leclubdesagisseurs.com / www.facebook.com/valleesamuel


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