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Une petite Chine à l’île de la Réunion

Publié le 8 mars 2010

Ouverture d’un consulat de Chine et d’un Institut Confucius à la Réunion, semaine de la Réunion à Shanghaï... Les liens entre notre petit territoire et le géant chinois se resserrent. La journaliste Céline Tabou revient sur les différentes étapes de ce rapprochement.

Entre 1843 et 1844, l’île a connu une recrudescence d’engagés chinois à La Réunion. Venus de Singapour, mais également du continent, notamment les provinces du Fujian et du Guangdong (Canton), ils ont grossi le nombre d’engagés indiens présents, en cette période coloniale. Aujourd’hui, les Chinois sont devenus l’une des communautés les plus importantes de l’île. En 2006, l’île comptait plus de 30 000 français d’origine chinoise, dont une majorité originaire des provinces du Fujian et du Guangdong (Canton).

Les « engagés chinois » à La Réunion

Les premiers Chinois à avoir foulé le sol réunionnais le firent au milieu du 19ème siècle, au moment de l’expansion de l’industrie sucrière aux Mascareignes. Principalement venus pour aider les planteurs et combler le manque de main d’oeuvre dans le secteur des travaux publics, ils possédaient un statut particulier leur permettant de faire des aller-retour entre l’île et le continent chinois. Cependant, en 1862, le statut change pour prendre le nom de « passager libre d’engagement ».

En 1848, sur les 728 chinois présents dans l’île, seuls 415 restent. Ils évitent ainsi les règles imposés par le Traité de Pékin, qui mit fin à la seconde guerre de l’opium en 1860. Ce traité obligeait la Chine à céder une partie de son territoire aux français, anglais, russes et américains. Ces nouvelles législations ont créé une vague de migration chinoise vers les voisins proches, en Asie, Afrique et Océan Indien.

Les chinois de l’île travaillent bien, à tel point que la satisfaction des colons vis à vis de leur travail a été inscrite dans les registres de l’administration coloniale. Selon un rapport datant de 1844, « Les habitants qui emploient des Chinois en sont généralement satisfaits. Cette race d’hommes est appropriée à presque toutes les natures de travaux. A une force physique très suffisante, elle joint une extrême dextérité. Intelligente, façonnée à la civilisation, reconnaissant par une habitude nationale l’utilité du châtiment, aimant l’argent, apte surtout aux besoins factices, elle offre pour le travail des qualités précieuses... ».

Plus tard, les chinois devenus libres, après l’abolition de l’esclavage, devinrent commerçants, artisans, agriculteurs ou encore domestiques, et se mêlèrent aux autres communautés de l’île, accentuant ainsi le métissage de l’île. Parmi les personnalités chinoises les plus connues de l’île, l’homme politique UMP, André Thien Ah Koon, est considéré comme un représentant de la communauté chinoise réunionnaise. Sa famille, originaire de Canton, est arrivée à la Réunion dans les années 1930.

Un Consulat tant attendu

En août 2009, le consul de Chine, Zhang Guobin, était en visite à la Réunion pour annoncer l’ouverture d’un consulat général de Chine à St Denis (chef lieu). Ce sera le second consulat d’Outre mer française, après Tahiti.

Cette annonce a répondu aux attentes de plusieurs générations d’immigrants et de leurs héritiers. Ces derniers demandaient depuis des années des facilités pour se rendre en Chine et pouvoir renouer avec leurs familles restées là-bas. La Fédération des Associations Chinoises (FAC) de la Réunion avait également manifesté son souhait de voir s’accentuer les relations entre la Région Réunion et la Chine.

Le nouveau Consulat Général, qui a ouvert ses portes en octobre 2009, va faciliter l’accès aux formalités et obtentions des visas dans les deux sens. Le défi de l’île en 2010 sera d’obtenir le statut de Destination Touristique Autorisée (DTA) pour La Réunion, qui ne fait pas partie de l’espace Schengen, afin de favoriser l’arrivée de Chinois à La Réunion.

Cette institution va également permettre d’accentuer les relations sino-réunionnaises tant au plan économique que culturel. D’autant que les relations sino-réunionnaises remontent à des années, comme l’a indiqué Kong Quan, ambassadeur de Chine à Paris, qui a lors de son discours d’inauguration du Consulat, insisté sur la longévité des relations bilatérales.

Céline Tabou
Journaliste
http://celinetabou.wordpress.com

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