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Laurie au pays de l’or noir

Publié le 15 octobre 2005

Interview de Laurie Michnick, 28 ans, ingénieur pétrolier à la Burren Energy Ltd (Londres)

Admise en prépa Maths Sup au Lycée Saint Louis à Paris, Laurie quitte la Réunion le bac en poche, au milieu des années 90. Après un sans-faute dans les études (diplômée Ingenieur géologue de l’ENSPM -Ecole de Géologie, Nancy- et double mastère en ingénierie et géosciences des réservoirs pétroliers de l’Ecole des Pétroles et Moteurs, Paris et de Texas A&M University), elle arrive dans la vie active armée de deux mastères, un DEA et un diplôme d’ingénieur.
Laurie Michnick occupe actuellement le poste d’Ingénieur réservoir pétrolier dans une compagnie internationale anglaise, la Burren Energy Ltd, basée à Londres. Elle peut justifier de plus de cinq ans d’expérience dans le milieu pétrolier.

Laurie Michnick
Laurie Michnick en visite de travail dans un champ pétrolier onshore au Turkmenistan.

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

"L’épanouissement total, les rencontres et événements professionnels de par le monde, le boost de ma carrière et une vie sociale abondante ! Le fait de partir a l’étranger m’a aussi permis de comprendre et d’adopter des philosophies et modes de vie complètement differents des miens, ce qui m’est profitable a présent dans mon milieu professionnel et dans ma vie privée. Je suis devenue plus tolérante en général, curieuse, ouverte envers les gens, avec plus de recul sur la vie".

Laurie Michnick

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

"Si je passe le côté paradis tropical que je continue à vanter à quiconque s’intéresse à notre île, notre département est souvent mal perçu par les métropolitains du fait de son hyper-dépendance du budget public francais… Les Réunionnais sont à tort percus comme des paresseux et j’essaie de rétablir l’ordre moral quand je suis en face de tels comportements. Nous avons peut-être gagné en matière de cohabitation et de mixité raciale, mais il y a malheureusement encore beaucoup d’idées recues sur notre petit département…"

Envisagez-vous un retour à la Réunion ?

"Mon enfance et ma jeunesse insouciante occupent mes pensées ; ma famille aussi. Il m’est de plus en plus difficile de me partager entre ma carrière et le besoin d’être auprès de ceux que j’aime. Après 11 ans d’exil, je suis en train d’envisager sérieusement mon retour définitif sur l’île, au risque de mettre ma carrière de côté. Travaillant en effet dans le domaine pétrolier, mes chances de trouver un emploi à la Réunion dans ce secteur sont nulles. Reste Madagascar, mais les Américains y sont implantés et ils n’embauchent pas facilement les Français en ce moment".

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