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Didier Alanoix, ingénieur en ressources naturelles à Perth

Publié le 23 juin 2017

Il a tout quitté pour suivre sa copine (Réunionnaise elle aussi) en Australie. A 29 ans, Didier est aujourd’hui scientifique de l’environnement chez Bioscience Pty Ltd et profite en tant que sportif de toutes les ressources offertes par Perth et ses environs.


Pouvez-vous vous présenter ?

Didier Alanoix, 29 ans. Je suis originaire de Saint-Pierre, où j’ai grandi jusqu’à mes 18 ans. J’ai ensuite passé trois ans sur Saint-Denis pour passer une licence de Biologie. Mon diplôme en poche, je me suis envolé en 2009 pour la capitale de l’Australie Occidentale : Perth.

Pourquoi l’Australie ?

Deux choses peuvent vous donner des ailes sur Terre : la Redbull et l’amour ! Pour ma part j’ai décidé de m’envoler pour l’Australie après avoir bu une Redbull de trop au Zaza Club ! Ah ah, trêve de plaisanterie : je n’avais qu’une seule et unique raison pour quitter l’ile à cette époque. Amoureux et sans peur de l’avenir, rejoindre ma copine était mon objectif. Les études sont la raison que j’ai donné à mes parents. Pour la petite histoire, en juin (ou juillet) 2017, Bénédicte et moi fêterons nos 9 ans ensemble ! J’ai oublié de préciser, Bénédicte est aussi de la Réunion.

Quel a été votre parcours australien ?

Au cours des deux années qui ont suivi mon départ de la Réunion, j’ai passé un Master en Gestion des Ressources Naturelles à Edith Cowan University. Puis j’ai eu la chance de peaufiner mes acquis dans le célèbre centre de recherche australien : CSIRO. Cette expérience fut sans aucun doute un tremplin vers la vie active. En 2013, j’ai décroché un job en tant que rédacteur technique dans une entreprise de télécommunication travaillant sur un des plus gros projets gaziers d’Australie. Cette expérience intense et stressante qui dura huit mois m’a permis de développer non seulement une excellente discipline professionnelle mais aussi des nerfs d’acier. Trois mois après mon départ, je suis embauché par Bioscience.

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Cela fait plus de trois ans que je travaille chez Bioscience Pty Ltd, une boite de conseil en environnement. Spécialisé en hydrogéologie, j’interviens principalement dans les enquêtes de sols et de nappes phréatiques pour les développements ruraux et urbains. J’adore Perth ! J’aime son côté « chill » mais à la fois dynamique. Je pourrais passer des heures à développer ces termes, mais pour faire simple : Perth n’est pas une ville aussi bondée que Sydney et offre des centaines de choses à faire ! Golf sur un parcours digne du standard PGA le samedi, kayak au long de la rivière (avec vue sur la ville) le dimanche, visite de vineries les jours fériés, j’en passe et des meilleures... La vie est belle à Perth ! Tout ça pour dire qu’après huit ans sur ce « continent », je me suis complètement immergé dans la culture australienne.


Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion ?

Les inconvénients du fait de venir de la Réunion furent peu nombreux voire inexistant. Mon niveau d’anglais était un souci à mon arrivée My bad ! Mon métissage en revanche, reste l’atout majeur de mon parcours. Au cours de mes années en Australie, j’ai pu m’intégrer facilement à différentes ethnies. J’ai eu l’occasion de visiter les endroits phares de l’Australie et certains pays d’Asie, dont récemment la Corée du Sud. Je suis un grand gourmand. La mobilité me permet de découvrir la culture culinaire des endroits visités. Quoi qu’il en soit, rien ne vaut un civet canard, sur son lit de riz jasmin accompagné de ses grains rouges et de son meilleur ami le rougail mangue !

Qu’est-ce qui vous manque de votre île ?
 
Les pains américains, les samoussas, bouchons et bonbons piments du front de mer de Saint-Pierre ! Mon petit tour hebdomadaire au marché forain ! Le civet de canard, grains rouges et rougail mangue de maman ! Mes potes, Casabona, le Decathlon ... et j’ai failli oublier : mes parents et le rougail bringelle !

Qu’est-ce qui pourrait vous convaincre de revenir habiter à la Réunion ?
 
Si on m’offrait le même job, le même salaire et les mêmes conditions de travail je reviendrais sans hésiter ! Mais mes perspectives pour le moment sont ici. D’un point de vue professionnel, je compte continuer à travailler pour Bioscience avec trois objectifs :
- développer de robustes compétences dans l’hydrologie (discipline bien différente de l’hydrogéologie) et d’être capable de concevoir des systèmes de management d’eau pluviale pour les sous-divisions de larges terrains
- développer un sens des affaires digne d’un diplômé en MBA
- (soyons fous) sur le long terme devenir directeur !

Avez-vous d’autres projets ?

Ils sont nombreux ! Sans projets, je sombrerais clairement dans la dépression. Dans moins de deux ans, j’aimerais pouvoir jouer scratch au golf et ainsi battre mon beau père et beau-frère sur un 18 trous. Devenir Pitcher (Baseball) avec un niveau AAA est aussi l’un de mes objectifs. Ce but me permet de rester « fit ». Pas un jour ne passe sans que je lève des poids ! Je prépare aussi ma retraite. Maitriser le langage informatique C++ (entre autres) est un objectif de deux ans que je me suis fixé. D’ici 10 ans je finirai mon programme d’investissement qui me paiera ma pension (du moins je l’espère…). Ambitieux certes, mais je finis toujours par réaliser ce que je me suis fixé !


Que vous apporte l’expérience de mobilité ?
 
La mobilité m’a permis de réaliser notre potentiel d’adaptation. En lisant les différentes interviews sur Réunionnais du monde, j’ai remarqué que cette réponse était redondante. Peu importe où on atterrit, nous nous adaptons rapidement à la culture du pays, à sa langue et ses habitants. Est-ce une compétence particulière aux réunionnais ? Notre « melting-pot » serait alors la source de cette particularité ? Ou est-ce simplement une capacité innée chez l’Homme ? ... Vous avez trois heures, une copie double minimum !

Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?
 
Oui j’ai des contacts avec des Réunionnais vivant sur Perth : ma copine pour commencer. Nos contacts sont dignes des chroniques de Kamasucre. Je plaisante. J’espère que je ne serai pas censuré. Mis à part Bénédicte, je côtoie une poignée de Réunionnais. Je les vois à l’occasion au cours de soirées arrosées.

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?
 
« Where are you from ? »
« Reunion Island »
« Where is that ? »
« In the Indian Ocean, near Mauritius Island »
« Oh, Mauritius ! I know Mauritius, I have been there a few times. So, you are not French, you are Mauritian, right ? »
 
.... mes débuts de discussion dans 90% des cas.

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?
 
N’ayant jamais travaillé à la Réunion, je n’ai ni le recul, ni l’expertise nécessaire pour répondre à cette question avec précision. Pour répondre naïvement, je dirais que la Réunion possède une situation socio-économique bien inférieure à celle de Perth ou même de la France métropolitaine. Je base bien évidemment mon opinion sur le taux de chômage local, qui est pour ma part bien inquiétant. Certains diront qu’il est « normal » d’avoir un taux si élevé en milieu insulaire, ou la diversité des industries est limité. Hum, je ne penche pas en faveur de cette opinion. Regardez donc Bali.


Voir le profil de Didier Alanoix / www.reunionnaisdumonde.com/r/15/Australie-Oceanie (206 inscrits)

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