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Li-An, auteur de BD autodidacte et enseignant en disponibilité

Publié le 25 février 2008

Grand voyageur, Li-An est un auteur de BD particulièrement attaché à la Réunion où il a vécu à trois reprises. Après avoir participé à la création du magazine Le Cri du Margouillat, il se lance dans la réalisation de plusieurs albums comme "Fantômes blancs" dont l’action se déroule sur l’île. Professeur de mathématiques, il obtient une mise en disponibilité pour plancher à plein temps sur sa série "Le Cycle de Tschaï".

Racontez-nous votre parcours.

"Je ne suis pas né à la Réunion, mais j’ai fait plusieurs séjours sur l’île, d’abord comme fils de militaire et ensuite comme enseignant. J’ai donc habité au Tampon où j’ai été collégien et lycéen, puis à St Denis où j’ai fait un DEUG de sciences. Mon dernier séjour m’a vu enseignant au lycée du Tampon. Je me suis marié et mon fils est né à la Réunion".

Dans quelles conditions avez-vous été amené à quitter l’île ?

"Ma femme est zoreille et voulait se rapprocher de sa famille. Personnellement, j’avais l’impression qu’il serait plus facile de devenir un auteur de BD professionnel en rentrant en métropole".

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

"Que des avantages : Si il était quasi impossible de vivre du dessin et de réaliser mes projets en restant à la Réunion, j’ai rencontré là-bas des gens qui m’ont donné confiance dans mes envies et mon dessin (avec notamment la création du Cri du Margouillat) et j’ai vécu des choses qui ont enrichi mon univers personnel".

Quels sont vos projets ?

"Plusieurs albums sont en projet et je finis en ce moment un album d’adaptation de la nouvelle de Maupassant, Boule de Suif. J’espère refaire un jour un album se déroulant à la Réunion après "Fantômes Blancs" sc. Appollo - éditeur Vents d’Ouest".

Li-An
Planche extraite de "Fantômes Blancs" sc. Appollo - éditeur Vents d’Ouest

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

"Je suis arrivé à la Réunion comme préadolescent après trois années d’internat militaire. La Réunion est pour moi associée à la liberté, au soleil, aux amis... Je suis à moitié chinois et j’ai toujours l’impression de me fondre dans le melting pot réunionnais, ce qui est agréable. Mais je crois que ce qui me manque le plus, c’est la nourriture. J’y retourne à chaque fois avec plaisir rien qu’à l’idée de retrouver certains snacks..."

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

"Je manque de recul pour en parler. De mon petit point de vue, j’ai l’impression d’une grande envie de modernité, de trouver sa place dans le monde à tout point de vue".

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

"Une île tropicale typique (plage, cocotiers et un volcan qui crache). Le Chikungunya a marqué les esprits et les gens en parlent encore. Sinon, dans le cadre de la BD, c’est l’île où a été créé le Cri du Margouillat et où se déroule un festival magnifique".

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

"D’avoir confiance en leur culture et leurs capacités. De voyager si ils ont en l’opportunité pour ne pas se réfugier dans un insularisme qui peut être oppressant et réducteur".

Que pensez-vous du site www.reunionnaisdumonde.com ?

"Une initiative intéressante qui mérite d’être poursuivie (en améliorant un peu le design :-)"
Voir le blog de Li-An

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