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Méry Marimoutou, post-doctorante à Washington

Publié le 23 novembre 2017

Après un doctorat en biochimie à l’UR, elle décroché un poste de chercheur au « National Institute of Health » aux Etats-Unis. « Il n’y a pas d’inconvénient à venir de la Réunion. On part plutôt avec un bon bagage, une tolérance et une ouverture d’esprit nécessaires pour évoluer au milieu de toutes ces cultures... »


Pouvez-vous vous présenter SVP ?

Méry Marimoutou, 32 ans, originaire de Saint Benoit. Mon père était artisan garagiste et ma mère était femme au foyer. J’ai un doctorat de biochimie obtenu à l’université de La Réunion, comme mes autres diplômes. Pour poursuivre dans le milieu de la recherche je suis actuellement « Postdoc fellow » au NIH (National Institute of Health) aux Etats-Unis. Pour faire simple, je suis chercheur dans un institut de recherche situé près de Washington DC.

Racontez-nous votre parcours de "mobilité".

J’ai toujours voulu partir à l’étranger. Après le doctorat, l’envie s’est faite plus ressentir ; je voulais découvrir autre chose que ce soit personnellement ou professionnellement. Etant donné mon secteur d’activité, la recherche, il est difficile de trouver des postes à la Réunion. On nous a toujours dit qu’il était préférable d’acquérir de l’expérience à l’étranger pour pouvoir prétendre à des postes comme Maitre de conférences ou autres à La Réunion ou en France métropolitaine. Après mon doctorat, j’ai donc postulé un peu partout dans le monde. Le doctorat est un diplôme international, c’est l’equivalent du PhD et je l’ai donc utilisé comme un passeport. J’ai d’abord travaillé à Monaco en tant que responsable scientifique dans une compagnie de compléments alimentaires. Et puis je suis retournée à mes premiers amours, la recherche…

Quels sont vos impressions de la vie américaine ?

J’ai découvert ce que c’est que de vivre dans un pays comme les Etats-Unis, avec sa grande influence dans le monde. Je travaille également avec d’autres d’étrangers, ce qui est vraiment enrichissant de par la découverte des autres cultures. A Washington DC vivent des gens d’origines et de nationalités très diversifiées, un peu comme à Paris. C’est peu représentatif des autres états, il y a très peu de racisme ici. En tant que capitale, il y a beaucoup d’ambassades, d’institutions, la Maison Blanche… des gens “well-educated”. C’est une ville très culturelle où les musées sont gratuits, plus calme que New York et surtout propre et où on se sent en sécurité.


Est-ce que vous vous êtes bien adapté ?

Je trouve qu’on a une forme de liberté ici. On peut être comme on veut, les gens ne vous regardent pas. Je trouve cela moins stressant qu’en France où on juge beaucoup sur l’apparence. On ne se sent rend pas vraiment compte mais c’est assez pesant. Et puis je pensais que le ladilafé était un phénomène international mais les gens parlent peu les uns des autres. Ils sont occupés à penser à leur propre vie, leur carrière, leur famille, leurs impôts... C’est l’impression que j’ai d’ici et elle est plutôt positive.

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

Il n’y a pas d’inconvénient de venir de la Réunion. On part plutôt avec un bon bagage, une tolérance et une ouverture d’esprit nécessaires pour vivre au milieu de toutes ces cultures. On se sent unique, parce qu’on vient d’une île inconnue pour les Américains ; c’est assez intrigant. Avoir une tête d’Indienne avec un accent français, ce n’est pas vraiment commun ici...

Quels sont vos projets ?

Je ne sais pas encore. Je suis éventuellement intéressée par un autre postdoc, en Asie ou en Europe. Je suis assez ouverte et j’aime travailler à l’étranger ! Ce qui pourrait me convaincre de revenir habiter à la Réunion ? Une belle opportunité professionnelle, sans doute.


Qu’est-ce qui vous manque de votre île ?

La nourriture, la diversité des fruits, les rougails, les carris et les massalés. La famille et les amis bien évidemment et les plages… Beaucoup de choses me manquent je crois ! En voyageant, on se rend compte qu’on ne vit pas si mal à la Réunion ! A la Réunion, il y a une meilleur vivre ensemble je trouve et une forme de compassion pour l’autre.

Quels objets de la Réunion avez-vous apporté dans vos valises ?

Juste des photos de ma famille et un mug de La Réunion. Tous les matins, j’ai une pensée pour la Réunion en buvant mon café...

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

Aucune image, puisque personne ne connait La Réunion ici, en tout cas très peu d’Américains... J’en profite pour façonner et promouvoir une jolie image de l’île. Les Français, certains Européens et certains Africains connaissent l’île et en ont une bonne image. On me demande souvent les raisons pour lesquelles j’ai quitté un endroit paradisiaque !


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