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Marie-Andrée Louise, secrétaire dans un Ministère à Paris

Publié le 14 octobre 2007

Arrivée en métropole avec un CEP et un diplôme de dactylographie pour bagages, Marie-Andrée est aujourd’hui agent fonctionnaire de l’Etat, secrétaire dans un Ministère à Paris.


"A mon arrivée dans l’hexagone en 1973, j’ai eu la chance d’être accueillie par ma soeur qui était déjà installée dans le Jura. Je me souviens mon premier hiver. En allant au travail un matin, j’ai vu les squelettes des arbres et le passage d’un corbeau qui coassait à tue-tête. J’étais triste et je me suis mise à pleurer à grosses larmes, c’est ma soeur et son mari qui m’ont consolé. Là vraiment, j’ai regretté la végétation luxuriante de mon île".

Racontez-nous votre parcours.

"Je suis née à Saint-Denis où j’ai vécu jusqu’à l’âge de 7 ans, avant d’aller avec mes parents à Saint-Benoît. Je suis issue d’un milieu plus que modeste. J’ai quitté l’île à l’âge de 19 ans en 1973, ne trouvant pas de travail à la Réunion, puisque n’ayant aucune formation. Le Bumidom m’a tendu une perche cette année-là, je l’ai saisie et j’ai quitté l’île pour la métropole".

Comment cela s’est-il passé ?

"A mon arrivée dans l’hexagone en 1973, j’ai eu la chance d’être accueillie par ma soeur qui était déjà installée dans le Jura. J’ai trouvé du travail dans une lunetterie optique et solaire pendant une année pour me faire un peu d’argent. L’année d’après, je suis montée à Paris pour m’installer et chercher du travail. Je me suis présentée à plusieurs concours de la fonction publique, j’ai été admise et affectée dans un ministère, où je suis secrétaire".

Quels sont vos projets ?

"Obtenir un diplôme d’animatrice dans le milieu culturel, car j’adore le théâtre et faire du bénévolat auprès des maisons de retraite et hôpitaux d’enfants malades".

Avez-vous quelques anecdotes sur votre vie en France ?

"Je me souviens mon premier hiver passé dans le Jura. En allant au travail un matin, j’ai vu les squelettes des arbres et le passage d’un corbeau qui coassait à tue-tête. J’étais triste et je me suis mise à pleurer à grosses larmes, c’est ma soeur et son mari qui m’ont consolé. Là vraiment, j’ai regretté la végétation luxuriante de mon île".

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

"Beaucoup de choses, le rythme de vie, les senteurs, le soleil, le bruit de la mer, la cuisine réunionnaise, la famille, l’intensité de l’île aux milles merveilles..."

Lors de la Foire de Paris 2006 avec son neveu pour présenter les produits locaux sur le stand de la Réunion.

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

"De me retrouver loin de la famille, j’ai appris à me débrouiller seule, à me forger un caractère et une personnalité pour me faire une place dans le milieu professionnel et dans la vie de tous les jours. Ca n’a pas été chose facile, avec de la persévérance j’y suis parvenue".

Quels ont été les avantages/inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

"Le fait de venir de la Réunion, cela a démontré pour ma part une faculté d’adaptation face au changement, une soif d’apprendre dans tous les domaines et surtout l’échange de savoir. Sinon, à vrai dire je n’ai pas eu vraiment de problèmes".

Quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

"Les habitants et voisins que je côtoie me connaissent et je les connais depuis une trentaine d’années. Ils ont vu naître et grandir mes enfants. Il y a quelques personnes qui font un peu partie de la famille. Les gens ici connaissent les Réunionnais pour leur côté hospitalier, aimant le contact avec autrui".

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes réunionnais ?

"Je leur dirais d’avoir envie de bouger, de ne pas avoir peur de l’horizon, de connaître d’autres cultures, d’être ambitieux. La mobilité a tout à leur apporter, mais c’est à eux de le vouloir. Et j’ajouterais une chose : soyez toujours positifs dans vos idées et dans ce que vous entreprenez, ça aide".

Que pensez-vous du site www.reunionnaisdumonde.com ?

"Ce site est un lien formidable, un lien fort avec l’île, sa culture et avec les Réunionnais dans le monde entier. Bravo et encore bravo !"

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