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L’Astrolabe rentre à la Réunion après sa 1ère mission en Antarctique

Sorti il y a un an des chantiers navals de Concarneau, le patrouilleur polaire a ravitaillé Dumont d’Urville et Concordia, garant de la survie de ces bases exposées aux conditions météorologiques extrêmes des hivers austraux. Avant la prochaine campagne qui débutera fin 2018, « L’Astrolabe » effectuera une période de maintenance à la base navale de La Réunion et sera employé pour des missions de souveraineté, de police des pêches, de lutte contre les trafics illicites en océan Indien et dans les eaux australes françaises.


Le patrouilleur polaire L’Astrolabe, construit dans le cadre d’un partenariat entre, d’une part, la collectivité des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) et l’Institut polaire français (IPEV), et, d’autre part, la Marine nationale, a rempli ses premières missions. Bateau armé en permanence par des équipages de la Marine nationale, son activité est répartie entre des missions militaires et des missions de logistique et de ravitaillement au profit de l’IPEV et des TAAF. C’est ce dernier type de mission qu’il vient d’achever.


Débutée en novembre 2017, sa première mission de soutien à la logistique antarctique (MSLA) a pris fin ces jours derniers. Les MSLA sont des missions de transport de fret et de passagers entre l’Australie et la base scientifique française en Terre Adélie, au profit de l’IPEV et des TAAF. Le bateau est arrivé le 28 mars à La Réunion au terme de cinq mois et demi de mission qui ne peuvent se dérouler que durant l’été austral.

Les manchots adélie de la base de Dumont d’Urville découvrent le nouvel Astrolabe © PIRIOU

Au total, pas moins de cinq rotations entre Hobart, en Tasmanie, et la base française Dumont d’Urville (DDU, distante de 2700 km) auront été nécessaires pour assurer la livraison en partenariat avec l’Institut polaire français de plus 1 000 tonnes de fret et d’environ 1 600 m 3 de gazole « Special Antarctic Blend ». Composées entre autres de vivres, de matériels divers et de véhicules, les moyens logistiques déposés sont garants de la survie de bases exposées aux conditions météorologiques extrêmes des hivers austraux. Ils sont à la fois destinés au fonctionnement de la base Dumont d’Urville mais également au « raid » entre celle-ci et la base franco-italienne Concordia, située à 1 200 km à l’intérieur du continent de glace, l’une des trois seules bases opérant au cœur du continent sur les hauts plateaux glacés.

L’Astrolabe à 20 km de la base Dumont d’Urville. Au premier plan, les systèmes flottants inventés par l’IPEV pour assurer la sécurité du raid logistique sur la banquise ©Marine nationale

L’Astrolabe, sorti il y a à peine un an des chantiers Piriou à Concarneau, aura également transporté environ 200 personnes, des scientifiques et des techniciens, qui soulignent dans leur ensemble l’accueil et le confort à bord malgré des mers souvent difficiles.

Base Dumont d’Urville, Terre Adélie, Antarctique © PIRIOU

Lors des deux premières rotations, L’Astrolabe a pu se rapprocher à 40 km et 20 km de la station Dumont d’Urville pour venir au contact de la glace de mer infranchissable en début de saison. Le matériel a dû être acheminé jusqu’à la base sur la banquise (grâce à un raid spécialement étudié par l’IPEV) et par hélicoptère tandis que les conditions météorologiques plutôt favorables et le franchissement des glaces ont permis un accostage à Dumont d’Urville lors de deux rotations suivantes.

L’Astrolabe en bordure de banquise à 20 km de la base Dumont d’Urville ©Marine nationale

La cinquième et dernière rotation a rappelé les conditions d’environnement particulièrement difficiles de la zone. En effet, les caractéristiques de glace rencontrées ont été très différentes de celles des rotations précédentes, ce qui est principalement dû à la baisse des températures moyennes de 10°C environ en fin d’été autour du continent Antarctique. L’accumulation de plaques de banquise pluriannuelle devant la base scientifique Dumont d’Urville sur une dizaine de nautiques (milles marins) de large, et la consolidation des interstices de glace par le gel de l’eau de mer, n’ont pas permis d’atteindre la côte, malgré de nombreux vols de reconnaissance. Par conséquent, toutes les opérations logistiques ont été menées par hélicoptère pour délivrer les dernières 60 tonnes de fret, et embarquer 41 passagers, principalement des expéditionnaires saisonniers en fin de mission.

L’objectif ambitieux de ravitaillement en gasoil, matériel et vivres ainsi que la dépose de personnels a été atteint lors de ce tout premier déploiement d’un navire neuf et les trois partenaires se félicitent de la réussite de cette première campagne Antarctique. Cette aventure marque le retour de la Marine nationale en Antarctique, 67 ans après la dernière expédition de l’aviso « Commandant Charcot » en Terre Adélie, et lui offre l’opportunité d’acquérir l’expertise de la navigation dans les glaces tout en concourant par son appui logistique à la recherche scientifique française. Elle aura été, pour les marins des deux équipages, une formidable aventure humaine et l’occasion de découvrir une faune et des paysages uniques qu’ils auront plaisir à retrouver dès le début de la prochaine saison estivale.

L’Astrolabe à quai au bord de la piste du Lion, base Dumont d’Urville © Patrice BRETEL - IPEV

Avant la prochaine campagne qui débutera en fin d’année, « L’Astrolabe » effectuera une période de maintenance à la base navale de La Réunion et sera employé pour des missions de souveraineté, de police des pêches, de lutte contre les trafics illicites en océan Indien et dans les eaux australes françaises.


Source : Communiqué www.taaf.fr / www.facebook.com/TAAFofficiel

Caravane IPEV du raid qui ravitaille la base franco-italienne Concordia à partir de celle de Dumont d’Urville © PIRIOU
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