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Melthide Sinama, en 1ère année de doctorat d’écologie à l’Université Aix-Marseille

Publié le 10 avril 2007
Melthide Sinama
Melthide, 21 ans, lors d’un prélèvement à Puyloubier : « La biologie et l’écologie sont une filière d’avenir, mais pour travailler à la Réunion, il faut savoir se différencier des autres. Partir et revenir en apportant un regard nouveau ».

Racontez-nous votre parcours.

"Je suis de Sainte Suzanne, ma mère est piscicultrice et mon père cadre dans un centre commercial. J’ai passé mes deux premières années d’études à l’Université de la Réunion, en me rendant compte que nous étions une cinquantaine d’élèves dans la même filière et qu’au bout du chemin, seuls quelques postes seraient disponibles. La biologie et l’écologie sont une filière d’avenir, mais pour travailler à la Réunion il faut savoir se différencier des autres et apporter un regard nouveau dans ce domaine".

Qu’avez-vous fait suite à ce constat ?
"Après mon Deug en Sciences de la vie, j’ai déposé plusieurs candidatures pour faire ma licence en métropole. Marseille me convenait mieux pour la formation et le climat surtout. J’ai opté pour une licence en Biologie des Populations et des Ecosystèmes àla faculté de Saint Jérôme".

Comment s’est passée votre arrivée à Marseille ?

"Avant de partir, j’avais beaucoup de mauvaises opinions sur cette ville. Depuis j’ai mon propre avis : c’est une ville agréable, toujours animée, et vivante surtout. Dans le cadre de ma formation on a fait des sorties qui m’ont permis de découvrir la région et la diversité de ses paysages : les plaines de La Crau, la Camargue, les grottes... Des paysages vraiment beaux, et les gens sont vraiment sympas !"

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

"Partir m’a donné un gros coup d’indépendance. En vivant chez mes parents jusqu’à 20 ans, je n’ai pas eu l’occasion de savoir ce que c’était que de vivre seule. Se prendre en charge quand on se repose toujours sur maman ou papa n’est pas chose facile. J’ai aussi rencontré des gens formidables (petit clin d’oeil à Ingrid et Céline), qui m’ont montrés ce qu’est Marseille : un concentré d’humour, de caractère et de bonne humeur. J’ai un autre regard sur la vie et sur les priorités. Dans le cadre de ma formation j’ai connu des personnes vraiment compétentes et intéressantes".

Melthide Sinama

Quels sont vos projets ?

"J’envisage de faire le Master Biologie et Biodiversité continentale de la faculté, puis soit continuer vers un doctorat et l’enseignement supérieur, soit passer le concours des collectivités territoriales pour travailler comme ingénieur en environnement".


Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

"Ce qui me manque, ce sont les bons petits plats : les grillades de poissons, le rougail morue, les samoussas..."

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

"La Réunion a eu une croissance économique et démographique tellement rapide en trente ans qu’aujourd’hui elle s’en mord les doigts. Certes c’est une île "riche", tres moderne, mais sa situation sociale est désastreuse : chômage, crise du logement... Les Réunionnais ont des qualités qu’ils ne savent pas exploiter, ou qu’on leur empêche d’exploiter..."

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

"J’ai eu un avantage certain dans ma formation : en venant de la Réunion, j’avais des connaissances plus larges que les autres dans certains domaines, notamment en botanique. L’inconvénient principal a été ma lacune face à la richesse de l’environnement Méditerranéen, qui est notre principal sujet d’étude. Mais dans ma relation avec les autres étudiants, je n’ai jamais été mise à part, au contraire, tout le monde s’est montré intéressé par ce que j’avais fait avant, et me pose énormément de questions sur La Réunion, auxquelles je réponds avec enthousiasme bien sûr".

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

"Les Réunionnais doivent tout faire pour réussir leur vie, et ne pas écouter les gens qui leur disent que leur projet est trop difficile, ou que ça ne sert à rien. De nos jours, il existe beaucoup d’aides, et des associations. Il faut se renseigner, et surtout aller de l’avant !"

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