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Soraya Safla, professeure de danse à Paris

Publié le 17 juillet 2018

Fille d’une famille de commerçants bien connue à la Réunion, elle lance à la rentrée ses cours de danse à Paris (danse orientale et fusions flamenco, indienne…), après s’être formée un peu partout dans le monde… en attendant de reprendre les affaires familiales sur l’île.


Pouvez-vous vous présenter ?

Soraya Safla, 24 ans. Originaire de Saint Denis, j’ai effectué ma scolarité au lycée Levavasseur. Je suis métissée d’un père « Zarab » (indo-musulman) de Saint-Denis et d’une maman « Yab » de Saint-Phillipe. Je suis formée en décoration d’intérieur et en commerce. Je suis actuellement professeur de danse orientale et autres fusions. 

Racontez-nous votre parcours.

J’ai quitté mon île après le bac dans le but de poursuivre des études de journalisme. Malgré la validation de mes deux premières années, je me rends rapidement compte que cette voie n’est pas faite pour moi. Je me redirige donc vers une école de décoration d’intérieure (MMi Deco) et celle-ci terminée, j’intègre et ressors diplômée de l’école des managers de la Chambre de Commerce de Paris dans le but de reprendre et développer dans l’avenir l’affaire familiale (Boutique Safla). En parallèle de ces différentes formations, je continue la danse, ma passion…

D’où vous vient cette passion ?

Je danse depuis que j’ai quatre ans. J’ai commencé par le ballet classique, puis le moderne Jazz et enfin la danse orientale à 12 ans. À Paris, je rencontre la femme qui me donnera envie d’enseigner à mon tour : Myriam Douiou. Je me forme auprès d’elle et curieuse de découvrir de nouveaux styles, je m’envole jusqu’en Espagne, où je me forme en Flamenco, en Inde où je me forme en bollywood et en yoga et enfin jusqu’à Cuba où je m’initie aux joies de la Salsa. Je peux donc fusionner ces différents styles lors de mes cours...



Est-ce que cela a été difficile de quitter la Réunion ?

Depuis le début du lycée, je savais que je voulais quitter La Réunion. J’avais déjà la chance de venir souvent à Paris en vacances et cette ville me fascinait. L’ouverture sur le reste du monde ainsi que la multitude d’activités artistiques m’ont définitivement conquises. De plus j’ai eu la chance de quitter l’île en même temps que plusieurs amis à moi, je ne me suis donc jamais retrouvée seule au milieu de cette grande ville. Bien au contraire, j’ai pu partager toutes mes expériences autour d’un bon carry presque comme à la maison !

Parlez-nous de votre vie à Paris.

J’aime Paris. Je n’ai jamais été victime de racisme ou de discrimination... pas explicite en tous cas ! Je me rends bien compte des dangers d’une grande ville comme celle-ci et des chances accrues de tomber sur des personnes mal intentionnées mais en presque six ans de vie ici je n’ai à me plaindre ni de Paris ni de ses habitants.

Et vos voyages ?

Parmi tous les voyages que j’ai pu réaliser dans des pays ayant une culture particulièrement intéressante comme l’Inde, le Maroc, le Cap-vert, Cuba, l’Italie ou l’Andalousie, le fait de de venir de La Réunion a toujours toujours été un avantage considérable. L’ouverture d’esprit, l’habitude du mélange et une tolérance naturelle aux différences nous offrent un accueil toujours très chaleureux. Et notre statut de métisse nous donne une grande capacité d’adaptation. Je me suis toujours sentie chez moi partout ou j’allais !


Quels sont vos projets ?

Dans les années à venir, je compte pérenniser et développer au mieux mes cours de danse à Paris et bien sûr continuer à me former en voyageant tant que je peux aux quatre coins du monde. Mon projet est aussi de reprendre et développer la société familiale Safla qui a été créée par mon grand-père à La Réunion en 1950. Pouvoir allier le commerce et la danse serait pour moi la formule de vie parfaite.

Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

Mon fiancé est réunionnais ainsi que la plupart de mes amis que j’ai ici à Paris ! Ce sont des personnes que je connais depuis le lycée, voire le collège, qui m’ont été d’une grande aide dans ma vie parisienne. J’ai aussi quelques cousins et mon frère qui habitent en région parisienne. J’aimerais beaucoup avoir de nouvelles élèves de la Réunion lors de mes cours l’année prochaine afin de pouvoir leur transmettre aussi ma passion !

Qu’est-ce qui vous manque de votre île ?

Ce qui me manque le plus de mon île est bien évidemment ma famille et la douceur de vivre. Je n’en prenais pas vraiment conscience avant de partir, mais La Réunion est un vrai havre de paix à mes yeux, la vie y est douce tout simplement. Les objets que je rapporte de La Réunion ne durent jamais très longtemps. Pour cause c’est essentiellement de l’alimentaire : des bouchons et des bonbons de miel... voilà ce que je cache dans mes valises !


Qu’est-ce qui pourrait vous convaincre de revenir habiter à la Réunion ?

Je pense que le jour où je voudrai avoir des enfants, j’aurai très envie de retourner sur mon île. Ayant eu le privilège de grandir dans un cadre si exceptionnel, je ne me vois pas en priver mes futurs enfants ! 

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

Je trouve que d’une manière générale, nous nous mettons trop de barrières à La Réunion. Tout autour de nous est là pour nous dire que nous ne pouvons pas accomplir de grandes choses et que nous devrions nous contenter de ce que l’on nous donne. Je trouve que c’est dommage, en étudiant notre histoire, nous devrions être fiers de la partager au delà de notre île.

+ d’infos sur www.sorayasafla.com / Le profil de Soraya Safla


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