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Mathilde Pépin, 31 ans, assistante de production à Tahiti

Publié le 23 juillet 2010

Tout juste arrivée en Polynésie où elle met en place un échange musical avec la Réunion, Mathilde travaille en tant qu’assistante de production pour la société de communication Kronos et dans un journal de proximité : TE PAHU WHY NOT.

Mathilde Pépin

Racontez-nous votre parcours.

Je viens de la Ravine des Cabris, à côté de Saint Pierre. J’ai un deug Arts du spectacle (Nice) et une licence sciences de l’éducation obtenue à Saint Denis de la Réunion. J’ai été six ans intermittente du spectacle, puis assistante de production sur Saint Pierre. Puis j’ai perdu mon emploi et j’ai été au RMI quelques mois. C’est alors qu’un ami polynésien, Heimata Bertho, m’a proposé un travail très intéressant sur Tahiti. J’avais été plusieurs fois en vacances dans ce pays, j’en suis tombé amoureuse... J’ai donc accepté tout de suite le boulot.

Y-a-t-il d’autres raisons qui vous ont poussé à partir ?

J’étais arrivée à un moment de ma vie où j’avais besoin de changement. De plus, depuis la fin de l’année 2009, un projet d’échange musical est en cours ; je travaillais à distance avec la société qui m’a embauchée sur Tahiti. Donc être sur place pour continuer ce travail était pour moi une opportunité exceptionnelle !

Quelles sont vos premières impressions ?

Je suis passionnée de danse tahitienne et j’ai pu découvrir le HEIVA (fête traditionnelle Polynésienne). C’est avec des yeux d’enfant émerveillée que je suis allée voir les concours de danse sur une célèbre place de Papeete…

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

Je tiens tout d’abord à préciser que j’ai réussi ce pari fou de partir travailler en Polynésie grâce au CNARM. MERCI encore à eux. Cette expérience de vie m’apporte une nouvelle ouverture sur le monde, et surtout de m’investir dans une culture que j’adore. Je souhaiterais aussi voyager car l’Océan Pacifique est tourné vers beaucoup de nouvelles contrées. Je souhaite aussi ouvrir des portes artistiques entre l’Océan Pacifique et l’Océan Indien.

Quels sont vos projets ?

Comme je l’ai dit avant, je suis en train de mettre en place un échange musical entre la Réunion et Tahiti, donc le premier projet est d’arriver au terme de cette aventure folle ! Je souhaite aussi m’impliquer dans la vie polynésienne, et m’établir quelques années dans ce si beau et si magique pays…

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

Le carry feu de bois de mon frère de coeur, Alex ! La Réunion me manque, c’est mon pays, mes racines, ma culture… Mais heureusement, je retrouve une vibration similaire ici…

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

Je trouvais quand j’étais à la Réunion que la vie professionnelle n’était pas facile pour nous, les jeunes…
Surtout dans le domaine artistique ! Mais maintenant que je suis ailleurs, que je m’immisce dans la vie de Tahiti, les termes « être Français » prennent tout leur sens… Ici, c’est encore plus difficile de s’en sortir. Je trouve les jeunes ici très volontaires et très courageux : ils ont souvent plusieurs emplois, aident leur famille entière à s’en sortir. Il y a énormément de jeunes qui montent des associations pour aider les personnes âgés, les gens en situation de précarité. La solidarité est très forte, j’aime beaucoup.

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

J’intrigue les gens, je ne suis pas une « popa’a » comme les autres ! Nos cultures et façons de faire se ressemblent. Dans le travail, dans certains domaines, il y a ici une « cool attitude » qui s’adapte bien avec le rythme de vie réunionnais. Je travaille avec des jeunes dans un journal de proximité. Avec mes habitudes réunionnaises, je m’adapte à leurs rythmes de travail et ça leur plait beaucoup !

Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

J’ai contacté par mail l’A.R.T., l’association des Réunionnais de Tahiti, les Créonésiens. Je ne les malheureusement pas encore rencontré mais ça ne saurait tarder ! C’est important pour moi de garder un pied dans ma culture, de la faire partager à mes amis polynésiens... Et continuer à célébrer la fét kaf, même à Tahiti !

Quelle est l’image de la Réunion la où vous vivez ?

Comme je l’ai dit tout a l’heure, les gens sont intrigués… Ils ont l’impression qu’on a les mêmes moeurs, même si je viens du bout du monde et que je suis une « Farani ». Ils posent des questions sur le climat, les gens, etc.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

Bougez, tant que c’est possible ! Semez cette culture réunionnaise si riche tant que vous pouvez…

Lire aussi : Le festival Fenua Zambrokal labellisé dans le cadre de l’année des Outremer 2011

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