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Retrouvailles réunionnaises à Londres

Publié le 10 avril 2019

Ils habitent l’Angleterre depuis des années mais ne s’étaient jamais rencontrés avant ce message lancé sur le groupe Réunionnais du monde en avril 2019. Entre bouteille de punch letchi et resto chinois (“qui rappelle le plus les saveurs de la Réunion !”), présentation des convives et tour d’horizon des sujets de conversations qui sont revenus autour de la table avec Frédéric Choong , à l’initiative de cette rencontre.


Pourquoi cette rencontre à Londres ?

Frédéric : “Rdv à Piccadilly Circus samedi pour les Réunionnais de Londres et d’Angleterre. Hâte d’y être !”... J’ai envoyé cette annonce sur le groupe Facebook « Réunionnais du Monde » car j’ai pensé que c’était la plate-forme idéale pour envoyer mon message. Je voulais rencontrer des personnes originaires de la Réunion pour faire connaissance, partager nos expériences, revivre des moments de nostalgie, me faire de nouveaux amis… Cela fait 18 ans que j’habite en Angleterre, avec un emploi du temps bien rempli. Je n’ai pas eu le temps de chercher, même si je me tiens au courant de l’actualité à la Réunion et de ce que font certains Réunionnais à l’étranger. Je savais qu’il y avait des Réunionnais sur Londres, dans les régions environnantes et je me suis dit pourquoi ne pas essayer de se rencontrer ? Il y a forcément d’autres personnes dans la même situation que moi qui pensent la même chose.

Comment s’est déroulé la soirée ?

Le rendez-vous était fixé samedi 6 avril dans un café près de Piccadilly Circus au centre de Londres en début d’après-midi. C’était pratique pour ceux qui venaient en train ou en métro. On a eu un peu de mal à se reconnaître car c’était la première fois que l’on se rencontrait pour la plupart. Quand on a commencé à discuter en créole, l’ambiance était très détendue et ceux qui sont arrivés par la suite n’ont eu aucun souci à nous reconnaître à entendre nos fous rires et moukatages !


Ensuite, nous sommes allés dans un parc boire une bouteille de punch letchis (sec ou avec du jus de fruits !). Rien que le goût nous a replongé dans les douceurs de notre île natale. On a dégusté des croquettes Chipettes venant aussi de la Réunion. Enfin, nous sommes allés diner dans un restaurant à Chinatown, chinois car la plupart des plats sont proches des spécialités culinaires de notre ile : Bouchons (Siu Mai), Sarcives (Char Siu Porc) avec des sautés de mines (sautés de nouilles). Tout le monde y trouve son compte. La sauce piment est remplacée par de l’huile pimentée. Au programme : excellente ambiance, bonne humeur, moments de fous rires entre dalons et dalonnes… à refaire ! L’aventure de nouvelles amitiés qui ne fait que commencer.

Quels sont les sujets qui sont revenus dans les discussions ?

Nos expériences respectives lors de notre première année d’adaptation ! Par exemple par rapport au climat : expérimenter notre premier hiver, voir la neige... L’une d’entre nous est allée en savates dans la neige, elle est vite retournée au chaud à l’intérieur de la maison. Un autre a voulu ramasser des flocons de neige avec une casserole !

Ensuite, notre intégration dans le monde professionnel anglais : contrairement aux pays latins où les diplômes sont un critère de sélection, l’expérience, la motivation comptent davantage ici. La couleur de peau, la religion, l’âge, l’orientation sexuelle, le fait d’être à mobilité réduite ne sont pas jugés. La société anglaise est très tolérante de ce point de vue et reste un modèle d’intégration multiculturelle où tout le monde cohabite en parfaite harmonie.

La cuisine réunionnaise : nous sommes tous fervents défenseurs de la cuisine créole et rien ne vaut un bon carri. Cependant, il nous manque parfois des ingrédients et nous sommes obligés d’improviser. Par exemple, on remplace les saucisses créoles par des saucisses polonaises qui ont quand même plus de goût que les saucisses anglaises. Malheureusement, certains plats n’ont pas d’équivalents (bouchons, andouilles, boucané, poulet fumé), il y a peut-être un créneau à développer. Les Anglais globalement apprécient la cuisine créole même si elle est relevée, du fait qu’ils sont habitués à manger des currys indiens épicés (Vindaloo, Madras, Jalfrezi, etc). Le piment cabris passe très bien avec certains, contrairement aux Métropolitains !

De gauche a droite : Frédéric, Moussa, Nova, Tatiana, Agnès, John (un ami d’Agnès), Mélissa, Patricia et Johanne (de passage de la Réunion : journaliste à Clicanoo)

Les avantages et inconvénients de l’Angleterre. Les avantages, il y en a beaucoup ! On paie moins d’impôts qu’en France, on trouve de tout dans les supermarchés et boutiques ethniques de Londres, les billets d’avion sont abordables. En effet, Londres étant une ville cosmopolite, il y a beaucoup de concurrence et on peut aller aux quatre coins du monde. Coté inconvénients : le logement et les transports restent chers, surtout dans les grandes villes. Le système de santé NHS est défaillant, on peut attendre plusieurs mois pour une consultation (sauf en cas d’extrême urgence).

Avez-vous parlé du Brexit ?

Que ce soit pour les Réunionnais ou tout autre ressortissant étranger, le Brexit reste flou. Pour nous qui habitons en Angleterre depuis des années, les droits ne vont pas changer du jour au lendemain car on paie nos impôts comme tout le monde. La donne change pour ceux qui veulent venir s’y installer car les procédures administratives d’immigration sont plus strictes. Ils ne vont autoriser que les personnes qui ont des raisons matrimoniales et celles qui ont des compétences que les Anglais ne possèdent pas. Vu le contexte politique actuel avec aucune majorité pour les différentes options proposées, le Royaume-Uni fera un Brexit avec ou sans accord. En attendant, cela ne nous empêchera pas de dormir sur nos deux oreilles et de manger notre rougail !

Avez-vous prévu de remettre ça prochainement ?

Au vu du succès de notre rencontre, on a l’intention de se revoir, d’organiser des sorties, des repas, voire des évènements. Il est déjà prévu une autre rencontre en été et on espère attirer encore plus de Réunionnais de Londres et des quatre coins du Royaume-Uni. Tous sont cordialement invités. Plus on est nombreux, mieux on va pouvoir met’ l’ambians ! Tenez-vous au courant de nos annonces sur « Réunionnais du Monde » (la page), « Réunionnais(es) l’autre côté la mer » et « Réunionnais de Londres » !


Voir aussi : Infos et membres réunionnais en Angleterre : www.reunionnaisdumonde.com/r/18/Royaume-Uni (286 inscrits / 80 articles)


Les personnes présentes

11 personnes au total étaient présentes : 3 de Londres, 3 de la grande banlieue, 1 de Derby au nord du pays, 1 de Cardiff au Pays de Galles et 3 personnes de passage de la Réunion !

Frédéric : Je vis Bracknell à une heure de Londres, j’ai 41 ans et cela fait 18 ans que j’habite au Royaume-Uni. Originaire de Saint-Louis, après un Bac ES et une prépa HEC à Bellepierre, j’ai fait des études de commerce à Lille et me suis installé en Angleterre après avoir décroché mon premier emploi dans le marketing pour une entreprise de cosmétiques. Après avoir évolué dans deux compagnies agro-alimentaires, je travaille désormais dans la vente pour le deuxième fabricant mondial de produits Beaux-Arts.

A une époque, il était plus facile de trouver un travail à l’étranger qu’en France. De plus, j’ai toujours voulu pratiquer mon anglais et j’étais curieux de découvrir le monde, d’où ma passion pour les voyages. J’essaie de rentrer à la Réunion une fois par an pour revoir la famille et les amis, profiter des fruits tropicaux ainsi que la cuisine créole et chinoise de ma mère qui est hors-paire dans ce domaine !

Agnès : Originaire de Cambuston (Saint-André). En 1999, après avoir décroché son bac S au lycée Sarda-Gariga à Saint-André, elle a décidé de faire fille au-pair en Angleterre dans le Surrey pendant un an pour approfondir son anglais. A la fin de son contrat, elle s’est installée à Londres où elle a déniché un boulot de serveuse (en moins de 48 heures !) dans un hôtel bien connu à Marble Arch. De fil en aiguille, elle s’est lancée dans des études à Middlesex University et à King’s College. Au final, elle est aujourd’hui professeur de comptabilité et fiscalité à Middlesex University. Agnès habite dans le nord de Londres avec sa fille de 12 ans et son compagnon polonais.

Patricia : 46 ans, divorcée, mère de deux enfants âgés de 14 et 17 ans. Cela fait 19 ans qu’elle habite dans le sud de l’Angleterre à Haywards Heath (à 45 minutes de Londres et à 20 minutes de Brighton). Originaire de Salazie, elle étudiait auparavant à Lyon et a eu une opportunité pour venir travailler en Angleterre. Cela n’a pas été facile au début car elle avait un anglais basique mais elle s’est adaptée petit à petit. Elle a travaillé comme aide-soignante dans deux maisons de retraite et par la suite elle a fait l’école d’infirmières à l’Université de Brighton. Depuis 11 ans elle travaille à l’Hôpital de Haywards Heath en Chirurgie. Elle a progressé récemment dans sa carrière mais ses moyens ne lui permettent pas d’aller souvent à la Réunion. Elle a tendance à plutôt voyager en Europe car elle habite à 15 minutes de l’aéroport de Londres Gatwick. Pendant 19 ans passés ici, elle a fait la connaissance de seulement deux Réunionnais(es) qui n’habitent pas trop loin de chez elle. L’organisation de cette première rencontre avec d’autres Réunionnais vivant en Angleterre était une très bonne initiative de la part de Frédéric ! Elle a hâte de retrouver le groupe plus régulièrement.

Tatiana : Originaire de Saint-Paul. Après un Bac ES et quelque années sabbatiques, elle se lance dans une formation dans la restauration avec le CREE. Diplôme en poche et avide d’aventures, elle quitte l’île avec l’aide du CNARM. Son anglais était médiocre mais cela ne l’a pas empêché de partir à la conquête de la grande île britannique. Elle a vécu deux ans au Pays de Galles, à Newport pas loin de Cardiff, puis a emménagé à Londres. Elle a travaillé dans différents restaurants (français, traditionnels anglais, du Guide Michelin, indien haut de gamme) et maintenant dans l’un des meilleurs Steak Restaurant de Londres, ce qui lui permet d’avoir plus de flexibilité et de s’adonner à son autre passion qui est la danse : Kizomba, Salsa et Bachata.


Nova : cette Saint-Pierroise de 46 ans a quitté la Réunion en 2007 afin d’assouvir sa passion pour le voyage et la langue anglaise. Après le Canada, New York, l’Inde, le Vietnam, la Nouvelle-Zélande et l’Australie entre autres, c’est à Londres qu’elle a choisi de s’installer. Professeur des écoles de formation, elle commence par donner des cours de français pour adultes avant de s’intéresser au recrutement professionnel. Après huit ans dans la capitale anglaise, elle décide d’assouvir un vieux rêve et de se reconvertir dans une profession médicale (radiologie). Nova a un petit garçon bilingue de 4 ans avec qui elle voyage régulièrement à la Réunion pour voir la famille et les amis et surtout goûter aux bons petits plats locaux préparés par maman. Administratrice du groupe ‘RÉUNIONNAIS DE LONDRES’, elle a été enchantée par l’invitation de Frédéric qui a vraiment assuré, espère agrandir le groupe et organiser des rencontres plus régulières.

Mélissa : Originaire de Saint-Denis, elle a quitté la Réunion à 15 ans pour apprendre l’anglais en Australie, a passé son bac anglais à l’Ile Maurice (pays d’origine de sa mère) et a ensuite continué dans le domaine sportif. Après huit années à Maurice, elle a décidé de se rendre à Londres, une ville qui l’a toujours attirée. Elle a trouvé du travail dans une boîte internationale spécialisée dans les tests psychométriques et y travaille depuis huit mois.

Moussa : Originaire de Saint-Denis, 41 ans. Juste après son Bac S TI Lislet Geoffroy, il est parti à Lyon où une partie de sa famille s’est installée, il a effectué un DUT en GEII, puis a décidé de partir en Angleterre à Coventry en l’an 2000, pour continuer ses études. Il a enchaîné sur un « Bachelor of Electrical and Electronic Engineering » et après un « Master in System and Control ». Ingénieur pendant deux ans (entre 2004 et 2006), il a continué sa carrière avec l’une des compagnies ferroviaires les plus renommées : Bombardier de la ville de Derby, où il habite. Moussa a évolué dans différents postes : ingénieur essai, ingénieur système, chef d’équipe d’ingénieurs, consultant durant ces missions à l’étranger (Afrique du Sud, Chine, Hong Kong, Allemagne, Taiwan). Actuellement, il est Integration Rig Manager : Manager en Intégration des systèmes réels et simulés.

Yvette  : elle habite à Cardiff (Pays de Galles) depuis 10 ans. Elle a commencé en tant qu’assistante de français à Treorchy car à la base elle voulait améliorer son anglais pour devenir professeur d’anglais à la Réunion. Au bout de deux ans, elle a rencontré son actuel mari, un Anglais de souche. Elle a ainsi décidé de faire un PGCE à Ulwic pour devenir professeur de français. Après sept ans, elle est devenue Head of Department for MFL dans une académie de Bristol. Entre-temps, ils ont acheté ensemble une maison et se sont mariés (à la Réunion bien sûr !).


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