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Audrey Maillot, 25 ans, volontaire du progrès en Tanzanie

Publié le 26 novembre 2007
Audrey Maillot
"Ici les gens m’acceptent comme en partie Africaine, de part la situation de la Réunion. Je travaille depuis août 2006 à Dodoma, au centre de la Tanzanie. Je m’occupe de projets de sécurité alimentaire dans le cadre de l’Association Française des Volontaires du Progrès".

Racontez-nous votre parcours.

"Après un bac scientifique au lycée de Bellepierre, j’ai quitté l’île pour continuer mes études en métropole. La filière hypokhâgne et khâgne n’existait pas à la Réunion à cette époque. J’ai donc choisi de rejoindre ma sœur qui faisait déjà ses études d’anglais sur Bordeaux. J’ai fait deux ans à Bordeaux en classe préparatoire littéraire, puis j’ai passé une année Erasmus à Newcastle, en Angleterre. Là-bas, j’ai obtenu une licence en Politiques européennes".

Et ensuite ?

"De retour sur Bordeaux, j’ai intégré Sciences Po où, au bout de deux ans, j’ai obtenu un double Master en « Sciences Politiques » et en « Coopération Internationale et Développement ». J’ai effectué trois stages significatifs durant mes études : le premier au sein de la Commission de l’Océan Indien à Maurice, le second à l’ambassade de France à Dar es Salaam en Tanzanie et le troisième au service Coopération Internationale du Conseil Régional d’Aquitaine. Avant d’être recrutée par l’AFVP".

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

"Ces expériences m’enrichissent toujours un peu plus tant professionnellement que personnellement. L’adaptation à ces nouveaux environnements n’est pas toujours aisée mais ça m’apprend énormément sur moi-même et sur les peuples que je rencontre".

Avec le recul, quel a été le plus dur ?

"La première année a été difficile évidemment ! Les étapes suivantes (le départ en Angleterre, le séjour en Afrique) ont été plus faciles à franchir une fois l’île quittée. J’ai du mal à rester en place et je me voyais mal vivre en métropole !"

Audrey Maillot
"A Dodoma avec un groupe de musique locale, parfaite illustration de la culture des Wagogo, tribu du centre de la Tanzanie avec laquelle je vis".

Quels sont vos projets ?

"J’aimerais continuer à travailler dans le domaine de la solidarité internationale, en Afrique et ailleurs".

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

"Le cari poulet de ma Marraine, le soleil et la couleur du ciel, les flamboyants à Noël, les pique-niques du dimanche, parler créole, les voitures tunées, Planet Soleil (si ça existe encore !) et les proverbes créoles de ma mère : « Na un jour y appelle demain ! »… "

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

"Je dois dire que ça m’attriste de voir tant de potentiel gâché. Les jeunes comme moi sont obligés de quitter l’île pour trouver des opportunités. J’aimerais pouvoir travailler à la Réunion mais je doute de pouvoir y retourner dans les conditions actuelles".

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

"Etre réunionnaise a facilité mon adaptation en Tanzanie. Dans cette ancienne colonie britannique, être français a l’avantage de décomplexer les gens car il n’y a pas de lourd passé colonial entre les deux pays. Les gens m’acceptent plus comme étant en partie Africaine de par la situation de l’île. Même si je dois toujours m’y prendre à trois fois pour bien faire comprendre notre situation tant sur le plan géographique que par rapport à la France".

Quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

"La Tanzanie est un des pays les plus pauvres au monde mais très riche sur le plan humain et culturel. Ce sont des gens accueillants qui sont très religieux et qui ont le sens de la famille… un peu comme les Réunionnais finalement !"

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Le site de l’Association Française des Volontaires du Progrès : www.afvp.org Les volontaires du progrès réunionnais Brochure1 Brochure2

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