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Olivier Fontaine, 23 ans, étudiant en Master génie mécanique à Munich

Publié le 13 juin 2006

Après un Bac S au lycée Garriga de Saint-André, Olivier s’envole pour Toulouse. C’est au cours de sa licence en Génie Mécanique et Productique qu’il entend parler d’un cursus franco-allemand menant à double diplôme : Master français et diplôme d’ingénieur allemand. Il débarque donc à Munich à 21 ans, après un semestre d’allemand intensif, une langue qu’il n’avait jamais parlée. Il est actuellement en stage de fin d’études chez Webasto, un sous-traitant automobile spécialisé dans les systèmes de toits ouvrants et climatisation.

Olivier Fontaine
Olivier (Tshirt noir) avec des amis allemands, indiens, espagnols, mexicains : "L’Allemagne pendant la coupe du monde, y a pas mieux !"

D’où êtes-vous à la Réunion ?

"J’ai passé toute mon enfance à Saint-André, dans un milieu modeste. Après mon baccalauréat scientifique au lycée Sarda Garriga de Saint-André, j’ai décidé de suivre une carrière d’ingénieur en mécanique. La Réunion n’offrant pas beaucoup de possibilités, je suis donc allé en métropole. De plus, l’idée d’aller en métropole pour la première fois m’a tout de suite enchanté".

Racontez-nous votre parcours.

"Je suis arrivé à Toulouse pour suivre un DUT en GMP (Génie Mécanique et Productique), option Techniques Aérospatiales. J’ai ensuite enchaîné avec une licence en IUP GMP. C’est au cours de cette année que j’ai eu vent du cursus franco-allemand à la Fachhochschule d’ Aachen (Allemagne), qui débouchait au bout de deux ans sur un double diplôme français et allemand : un Master en GMA (Génie Mécanique Aéronautique) et un Diplom Ingenieur (FH) en construction mécanique".

Et ensuite ?

"Après un semestre d’apprentissage de l’allemand en France, langue que je n’avais jamais apprise auparavant, je suis donc parti en Allemagne en septembre 2004, pour trois semestres de cours et un semestre de stage. En ce moment, j’effectue mon Diplomarbeit (le stage) dans les environs de Munich, chez Webasto, un sous-traitant automobile spécialisé dans les systèmes de toits ouvrants et climatisation à l’arrêt de véhicules lourds. Et Munich en cette période, pendant la coupe du monde de football, y a pas mieux !"

Quels sont vos projets ?

"Travailler en Allemagne ou en France dans une filière franco-allemande".

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

"Evidemment ma famille. Les bons petits repas créoles en famille et les pique-niques le week-end me manquent aussi énormément. Et bien évidemment, la mer car tout au long de mes études, je n’ai jamais été dans des villes en bord de mer".

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?
"D’avoir enfin ma propre idée de ce qu’est la métropole et plus généralement l’Europe. Cette expérience de mobilité est également enrichissante pour moi sur les plans culturel, intellectuel et professionnel. J’ai beaucoup appris aussi bien à Toulouse qu’en Allemagne, car les méthodes d’apprentissage françaises et allemandes sont assez différentes je dois dire".


Quel est votre regard sur la situation socio-économique de la Réunion
 ?

"La crise du « Chik » n’a pas été un cadeau pour la Réunion. Même si elle ne sera jamais entièrement achevée, il va falloir maintenant rebondir. La campagne touristique qui va bientôt être lancée est plus que nécessaire pour « rebooster » notre économie. La réunion possède un handicap du fait de son éloignement de la métropole et je suis convaincu qu’une collaboration avec les îles environnantes est aussi nécessaire".

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

"Au début, on est toujours considéré comme une bête curieuse, ça a été mon cas en tout cas. Mon petit accent créole quand je parle français amuse toujours les gens, accent que je n’ai pas perdu en cinq ans et que je ne voudrais surtout pas perdre ! Finalement venir de la Réunion, j’ai toujours vécu ça comme un avantage : lors de ma recherche de stage à la fin de mon DUT en France, j’ai été convoqué à des entretiens car il y avait écrit réunionnais sur mon CV en plus de mes qualifications. Mais bon il arrive dans certaines situations qu’être réunionnais ne soit pas toujours un bonus, lors d’une recherche de logement par exemple".

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

"La majorité des gens que j’ai côtoyés en Allemagne ne connaissent pas l’île. Je leur ai donc situé géographiquement et montré des photos. Tous la voient comme un petit paradis et soulignent la chance que j’avais d’y habiter".

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

"Il ne faut surtout pas hésiter à partir, car c’est une expérience très enrichissante, qui ne peut être que bénéfique pour le futur. Il existe pas mal d’organismes à la Réunion qui aident à la concrétisation de ce projet, alors surtout n’hésitez pas à vous renseigner, même si je sais que c’est très dur de partir. Et je pense que ce site est une belle illustration de ce que la mobilité peut apporter d’enrichissant".

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