Aurélie Jackson, chargée de communication créative à Prague
Originaire de Sainte-Suzanne, et diplômée de l’EGC Réunion, elle s’occupe de la communication de la marque Bobcat au siège de la société en République Tchèque. Portrait.
Pouvez-vous vous présenter ?
Aurélie Shirley Jackson, bientôt 27 ans. Cela fait deux ans que je travaille en République Tchèque au siège social Europe, Moyen-Orient, Afrique et Russie de l’entreprise Bobcat. Je suis spécialiste en communication créative : je m’occupe de toute la partie visuelle impliquant les campagnes de communication, la création de photos ou de vidéos pour lancer nos nouveaux produits, etc. Je suis « gardienne » de la marque Bobcat au sein de la société mais également lors de foires et événement.
Quel est votre parcours ?
Après avoir terminé mon Bachelor à l’école de gestion et de commerce de la Réunion où j’ai découvert le secteur du marketing et de la communication, j’ai poursuivi avec un master en marketing opérationnel à l’INSEEC de Bordeaux. C’est au cours de mon année de césure – pendant laquelle j’ai travaillé six mois chez Orange Réunion et six mois aux hôtels Hilton à Prague – que j’ai eu la chance de découvrir Prague. À la fin de mon master, j’ai décidé de rentrer à Sainte-Suzanne, la ville d’où je viens, afin de profiter de ma famille avant de m’installer définitivement à Prague.
Comment avez-vous fait ?
Cela a été très facile pour moi de trouver du travail à Prague, étant donné la situation économique de la ville qui a l’un des taux de chômage les plus bas d’Europe ! J’ai trouvé mon premier travail depuis la Réunion (entretiens Skype), pas forcement a la hauteur de mes attentes, mais une fois sur place et installée, j’ai été contactée par des recruteurs pour un poste plus intéressant pour ma carrière professionnelle.
Parlez-nous de votre vie à Prague.
J’adore ma vie à Prague. Je joue dans un club de football avec d’autres expatriés et des locaux : le Prague Raptors Football Club. De temps à autre, j’entraîne des enfants dans un club de foot (League 5 Football Academy). Je trouve que Prague est la ville parfaite pour s’épanouir aussi bien sur le plan professionnel que personnel. Je rentrerai très sûrement à la Réunion... Mais pas tout de suite !
Quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?
La culture m’intéresse beaucoup car elle est pleine de surprises : par exemple pour Pâques, on peint des œufs comme symboles de la vie nouvelle et de la fertilité - Velikonoční vajíčka. De plus, le lundi de Pâques les garçons et les hommes rendent visite par groupes de deux aux jeunes filles et aux femmes de leurs connaissance pour les fouetter (bien entendu de façon amicale)… C’est censé préserver la beauté des femmes ainsi fouettées et leur garantir la fertilité pour l’année à venir - Pomlazka.
Par ailleurs les Pragois sont très proches de leur famille. J’aime le fait que les jeunes Tchèques rentrent chaque week-end pour profiter de leurs familles et manger des plats traditionnels. Amoureux de la montagne, beaucoup possèdent un chalet en plus de leur résidence principale. Cela s’explique par le fait que pendant le communisme / les guerres, les Tchèques n’avaient pas le droit de quitter le pays. Ils ont donc construit des résidences secondaires où passer leurs vacances et weekends au calme dans la nature.
Que vous apporte l’expérience de la mobilité ?
Cette expérience me permet de rencontrer des gens du monde entier, de garder mon niveau d’anglais, de voir d’autres horizons, de profiter de la position géographique de Prague pour découvrir l’Europe. Lorsque je dis que je viens de l’île de la Réunion (toujours en précisant que c’est une ile Française près de Madagascar), je vois toujours des étoiles briller dans les yeux des gens en face de moi. Pour eux, c’est une île paradisiaque où il fait chaud toute l’année, un paradis que je suis folle d’avoir quitté !
Quels sont les avantages / inconvénients de venir de la Réunion ?
Le fait de venir de la Réunion montre que je n’ai pas froid aux yeux, et que je suis une personne déterminée. Quitter son confort, quitter le soleil pour s’installer en Europe centrale dans un pays ou la langue nationale est inconnue, je pense que c’est la preuve d’une grande flexibilité et capacité d’adaptation.
Qu’est-ce qui vous manque de votre île ?
Ma famille, mes amis, la mer, la nourriture réunionnaise… Ici, j’ai avec moi un T-shirt ’La dodo lé la’, un paréo, une pancarte en bois ’Bienvenu a zot’ et bien sûr du piment.
Quels sont vos projets ?
Rester encore un ou deux ans, continuer d’apprendre et grandir chez Bobcat et ensuite, voir où le vent me portera !
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