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Le jour où… Nirina a fêté son anniversaire en Nouvelle Zélande

Publié le 23 septembre 2010

Suite du périple de Nirina et Rodolphe, deux marmailles la kour revendiqués, qui font le tour du monde depuis quatre ans, pratiquement sans budget, mais avec de la suite dans les idées. Carnet de voyage 4 : Le jour où… Nirina a fêté son 23e anniversaire au pied du Mont Cook, en Nouvelle Zélande.

copyright : Rodolphe Sinimalé
"Notre home-sweet-home : une camionnette Toyota importée du Japon, transformée à la va-vite en camping-car pour jeunes voyageurs fauchés".

Journal des aventuriers – décembre 2007 :

« Nous venons de parcourir plusieurs centaines de kilomètres et, avec la fatigue accumulée de notre dernier métier - nous avons travaillé comme jamais dans les somptueux vignobles, "impressionnants et enchanteurs" pour reprendre l’expression du New York Times, de Blenheim, petite ville au nord de l’ile sud (spécialité : le sauvignon blanc) - nous décidons de faire une halte méritée dans la région des parcs nationaux, plus au sud.

Qui plus est, conduire du mauvais côté de la chaussée est un exercice qui requiert beaucoup d’attention, surtout lorsque vous risquez de vous faire arrêter pour excès de… lenteur (c’est du vécu).

La petite et charmeuse ville de Queenstown qui nous accueille aujourd’hui est vraiment plaisante : de petits chalets éparpillés ci-et-là égaillent à merveille des flancs de montagne rugueux, procurant à l’endroit un air de station balnéaire suisse. Un lac immense s’attache quant à lui à capter la lumière aveuglante d’un ensoleillement rude, et la réflexion de cet éclat lui assure un rôle parfait : un vrai projecteur sur la ville !

La citadelle art déco nous gratifiera même du meilleur… restaurant indien jamais essayé ! Les nans y sont tout simplement les plus somptueux jamais goutés à ce jour.

Après un repas inoubliable, nous retrouvons notre home-sweet-home : une camionnette Toyota importée du Japon et qui retrouve ici une seconde jeunesse, transformée à la va-vite en camping-car pour jeunes voyageurs fauchés. Plus de quatre mois déjà que nous vivons à deux dans ce coffre sur roues (parfois même plus lorsque nous croisons la route d’auto-stoppeurs internationaux), sans pouvoir jamais se mettre debout. L’Homme possède définitivement une capacité d’adaptation sans limites...

copyright : Rodolphe Sinimalé
Paysage de Nouvelle-Zélande.

Cependant, nous nous y sentons bien : quelques drapeaux tibétains posés aux « fenêtres », de l’encens et des livres, une collection des meilleures créations de Miles Davis et l’on se croirait presque dans quelque hospitalier living room. Nous avons même donné un nom à notre compagnon sur roues : l’Enterprise (pour celles et ceux qui s’en souviennent, l’Enterprise était le nom du vaisseau spatial de l’incroyable série S.F des années 70, Star Treck).

Point de Lieutenant Spock ou de Captain Kirk pour nous accueillir ici, mais une jolie place remplie de voitures et autres vans voyageurs nous interpelle. Nous décidons d’emblée d’y passer la nuit. Le courage de conduire pour trouver un endroit plus naturel nous manque a cette heure tardive. Dans le ciel, l’éclat magnifique des étoiles a remplacé le soleil et le lac-projecteur s’est éteint, partageant maintenant une douce lueur d’ambiance. A peine garés, nous jetons un dernier regard dehors avant de fermer définitivement le rideau de cette belle journée ; Morphée nous enlève presqu’instantanément de cet environnement idyllique.

Pour une courte durée.

Soudain, dans ce qu’il me semble être le plein milieu de la nuit, j’entends quelqu’un qui s’acharne à taper contre le pare-brise de notre chez-nous, dressant une lampe torche menaçante entre les maigres jours et autres trous béants de rideaux trop vieux pour nous protéger correctement.
Un bref coup d’œil dehors et je constate que la place est déserte : plus aucune voiture, plus de vans, les voyageurs semblent avoir été emportés par les flots de la nuit.

Je n’ai pas beaucoup d’option : il faut aller voir se qui se passe dehors, juste là ! Il faut aller à la rencontre de cette chose qui tape à tout va sur le pare-brise. Je reconnais rapidement notre visiteur : c’est un policeman ! Et il est très en colère : nous nous sommes garés en plein milieu d’une place publique ! Avec un étonnement non dissimulé, je baragouine mon meilleur français-qui-ne-parle-pas-anglais -mais-qui-essaye-quand-même, avec la ferme intention d’attendrir mon interlocuteur. Avec un sourire sincère – aussi sincère que l’on puisse être à 4 heures du matin, je m’en sors sans PV pour cette fois. Mais un ferme « You guys better leave right now » nous invite à lever le camp et disparaître… instantanément.

L’aube prend toutes ses aises en ce début de journée du 10 décembre 2007.

copyright : Rodolphe Sinimalé
Ciel de Nouvelle-Zélande.

Avec le cœur qui bat toujours à 100 à l’heure, nous reprenons notre route, direction les Alpes du Sud. Les policemen kiwis, même s’ils sont, j’en suis convaincu, de très gentils et serviables compatriotes, dégagent une telle impression de puissance ! Est-ce le fait que nombre d’entre eux soient des descendants des tribus maoris, un peuple dont la culture fascinante n’a d’égale que l’imposante carrure des hommes qui la compose ? Imaginez que l’un des All Black – l’équipe nationale de rugby néo-zélandaise – vienne vous tirer du lit un matin : je vous garantis que vous n’êtes pas prêt de vous rendormir…

Après toutes ces émotions matinales, nous arrivons enfin aux pieds du Mont Cook, aussi appelé Aoraki en Maori, le plus haut sommet de Nouvelle-Zélande. Une fine pluie caresse les glaciers alentours, tandis qu’un lac, le Pukaki il me semble, encercle littéralement les monts tout de blanc vêtus, comme pour les protéger. Le bleu de l’eau glaciale est tout juste… électrique.

C’est l’anniversaire de Nirina aujourd’hui, et je lui ai promis un carry lo thon typique pour ce jour si spécial.

Certes, il nous faudra user de beaucoup de créativité afin de pourvoir cuisiner dans notre salon-chambre-salle-à-manger – car mitonner un bon petit plat dehors par 5 degrés est, pour nous les réunionnais, inenvisageable…

Nous parviendrons quand même à célébrer cette 23e année des plus dignement, dans l’amour et le partage. Et les senteurs de gingembre et de combava de s’évanouir dans les chaînes de montagnes enneigées, down under… »

A suivre…

Lire aussi :
Aventuriers réunionnais de la mobilité : ils font le tour du monde…
- Episode 1 : Le jour où... Nous avons traversé le Japon sans un rond
Episode 2 : Le jour où… Nous avons fêté l’Independance Day à Chicago
- Episode 3 : Le jour où… J’ai fait une retraite dans un monastère bouddhiste thaïlandais
- Episode 5 : Le jour où... Nous avons conduit un scooter à Saigon
- Episode 6 : Le jour où… Nous avons appris à faire des pizzas en Italie
- Episode 7 : Le jour où… Nous avons partagé des gâteaux dans la rue à Barcelone
- Episode 8 : Le jour où… J’ai dormi chez un chauffeur de taxi en Inde
- Episode 9 : Le jour où… Nous avons rencontré un couple de Réunionnais en Australie
- Episode 10 : Le jour où… Nous nous sommes faits arrêter par une fausse milice à Madagascar
- Episode 11 : Le jour où… Nous nous sommes faits arrêter par une fausse milice à Madagascar 2/2
- Episode 12 : Le jour où… J’ai rencontré ma famille mondiale (1ère partie)
- Episode 13 : Le jour où… J’ai rencontré ma famille mondiale (2e partie)
- Episode 14 : Le jour où… Nirina partagea un moment lyrique
- Episode 15 : Le jour où... j’ai rencontré le maître de méditation américain Alan Wallace
- Episode 16 : Le jour où… J’ai visité le PIA Mind Centre en Thaïlande
- Episode 17 : Le jour où... j’ai rencontré Matthieu Ricard, moine bouddhiste et écrivain
- Episode 18 : Rodolphe et Nirina : plaidoyer pour le sourire
- Episode 19 : Le jour où... J’ai fait goûter le gâteau patate partout dans le monde
- Episode 20 : Le jour où… J’ai pris le temps de vivre à Madagascar
Aventuriers réunionnais de la mobilité : l’heure du retour
Les secrets du voyageur : sourires, réseaux et partage
Rodolphe et Nirina, l’interview

Joindre Rodolphe et Nirina : [email protected]


Rodolphe Sinimale is a traveler, meditation teacher and writer.
In 2006, he left his position and sold out every little thing to focus entirely on the spiritual path. His search has led him all over the world - from Madagascar to Vietnam, from New-Zealand to Japan, from USA to Thailand – in order to learn, to give and to share.

Rodolphe Sinimale holds a M.B.A in Human Resources Management, from the Paris Graduate School of Management, France.

copyright : Rodolphe Sinimalé
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