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La Réunion : une petite économie insulaire et ses paradoxes - Jean-Yves Rochoux

Publié le 24 octobre 2010

Extrait de l’ouvrage "La Réunion, une société en mutation". Contribution Jean-Yves Rochoux, économiste à l’université de la Réunion.

Jean-Yves Rochoux bat en brèche certaines idées reçues concernant l’économie réunionnaise. Il nuance très largement l’affirmation selon laquelle La Réunion - et les DOM en général - constituent une charge financière considérable pour la France (métropolitaine). Il montre en particulier que l’économie insulaire n’est pas essentiellement consommatrice de produits en provenance de la métropole et que, globalement, les transferts sociaux ne semblent pas plus importants que dans bien des régions françaises.

Pour cet économiste, l’administration publique et son action sont particulièrement visibles à La Réunion, mais, pour autant, il n’y a pas « trop » d’administration : c’est le niveau de l’activité économique marchande qui est encore trop modeste, comme en témoignent le taux plus faible des dépenses publiques par habitant à La Réunion comparé à la France et à l’ensemble des DOM.

Il reste que le chômage, le déséquilibre des échanges et l’inégalité des revenus constituent une problématique majeure pour l’économie insulaire. Si l’emploi progresse, le chômage reste à un niveau élevé. La forte progression démographique, la hausse du taux d’activité des femmes et la progression de la productivité expliquent pour partie cette situation paradoxale. Dans le meilleur des cas, et il s’agit là d’une caractéristique incontournable de la situation sociale et économique réunionnaise, un taux de chômage important et durable va cohabiter avec la croissance économique, même forte. Par ailleurs, l’écart des revenus, pour partie expliqué par l’indexation de la rémunération des fonctionnaires, reste sensible, et, même s’il se contracte, il reste que 10 % des ménages les plus riches ont un niveau de vie cinq fois supérieur aux 10 % les plus pauvres (2001).

La faiblesse et la diminution du taux de couverture du commerce extérieur sont souvent relevés. Mais si ce déséquilibre des échanges entraine un déficit d’activité et d’emploi, il traduit également une insuffisance des exportations plus qu’un excès d’importations.

Jean-Yves Rochoux voit l’émergence d’une « nouvelle économie » avec, de manière classique, le développement de la filière TIC et des services aux entreprises et aux ménages (les services marchands en général) et, de manière plus inattendue, celui de l’industrie hors industrie sucrière.

La suite dans l’ouvrage "La Réunion, une société en mutation", synthèse actuelle des connaissances sur la société réunionnaise s’appuyant sur des travaux scientifiques de référence dirigée par Eliane Wolff et Michel Watin.

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