Publicité

Les îles coloniales françaises dans la Guerre de 14/18

Publié le 27 novembre 2010

Le 10 novembre 2010, à l’initiative de Monsieur Patrick Karam, délégué interministériel, s’est tenu à Paris un colloque sur le thème « Les anciennes colonies françaises dans la grande guerre », avec la participation de Mesdames Sabine Andrivon-Milton (Martinique), Sylvette Boyer (Nouvelle-Calédonie), Rachel Mnémosyne (Réunion) toutes trois docteurs en histoire ; Madame Virginie Brunelot (Guyane), Monsieur Ary Broussillon, sociologue (Guadeloupe) et Mr Jacques Fremeaux, professeur à Paris IV Sorbonne en histoire contemporaine, modérateur de cette conférence.

Les îles coloniales françaises dans la Guerre de 14/18

Bon nombre de nos compatriotes sont enrôlés pendant la guerre 14/18, qui a "besoin du sang neuf des colonies" dès le début des hostilités. Toutes les colonies sont mises à contribution. La mobilisation s’effectue d’après les journaux de l’époque dans "l’allégresse. On danse et chante, heureux de partir", mais qu’en est-il exactement ?

Les îles coloniales françaises dans la Guerre de 14/18

Les bateaux ne ravitaillant plus, les habitants des colonies sont dans un état sanitaire critique, sous-alimentés et en proie aux ravages de l’alcoolisme. Pour échapper à cette misère, beaucoup s’engagent, d’autant que les soldes sont particulièrement alléchantes. D’autres au contraire, les quelques "mauvais soldats", s’inventent un nombre incalculable d’enfants du jour au lendemain, ou des problèmes physiques handicapants pour échapper à la conscription. Ceux qui sont recensés passent un conseil de révision qui consiste en un examen médical aux normes métropolitaines : mesure de la taille et de la cage thoracique, pesée et palpations des biceps.

Les îles coloniales françaises dans la Guerre de 14/18

Après quelques rudiments de maniement des armes, ils partent défendre la France… la Mère Patrie. Le débarquement se fait à Saint Nazaire pour ceux qui viennent des Antilles et de la Guyane, à Marseille pour les Néo-Calédoniens et les Réunionnais. Beaucoup n’ont jamais quitté leur village : ils découvrent le froid, la curiosité des regards des Français, les conditions de vie, les trains, et les paysages loin de la réalité de leurs régions natales. Certains sont employés comme travailleurs (parfois en première ligne) dans les contingents créoles, d’autres affectés dans l’infanterie ou l’artillerie sur les différents fronts, et spécialement sur le front d’Orient, le climat des Dardanelles étant censé convenir mieux aux populations venues de zones tropicales.

Les îles coloniales françaises dans la Guerre de 14/18

Quelques lettres évoquent cette période, notamment le départ des bateaux pour la France. Les courriers aux familles doivent rassurer. En aucun cas, ils ne décrivent les conditions de vie au front, le froid auquel on ne s’habitue pas, les maladies qui sont fatales à de nombreux hommes...

Dans certaines communes des DOM-TOM, une stèle leur est dédiée avec cette inscription "Morts à la guerre", après une liste de noms incomplète ; rares sont ceux qui ont reçu ce titre "Mort pour la France".

Les îles coloniales françaises dans la Guerre de 14/18

On peut regretter le peu de place accordée dans les manuels scolaires à cet épisode de l’Histoire de France. "Les anciennes colonies françaises dans la grande guerre", période historique qui n’est pas dans les livres d’Histoire..." il nous faut nous approprier cette page d’Histoire " termine le sociologue guadeloupéen.

Les îles coloniales françaises dans la Guerre de 14/18

Pour clore cette réunion, Monsieur Karam propose d’éditer un livre qui associerait les cinq représentants de cette conférence en cette veille de la commémoration du 11 Novembre, dans la salle Félix Eboué du ministère.

Ceci est un condensé de la conférence. N’étant ni journaliste ni historienne, je vous demande toute votre indulgence pour ce ptimo. Merci,_ Betty

Roland Garros
Notre glorieux soldat Roland Garros dont la statue trône face à la mer au Barachois, est volontaire pour des missions aériennes. C’est lui qui met au point un système de tir de mitrailleuse à travers l’hélice : cette trouvaille lui vaut trois victoires d’affilée dans la première quinzaine d’avril 1915. Mais quelques jours plus tard, il est abattu en vol et fait prisonnier par les Allemands. Roland Garros reste trois ans captif avant s’évader. En août 1918, il réintègre « l’escadrille des cigognes », de Georges Guynemer. Le 5 octobre suivant, son avion est touché et explose dans le ciel ardennais, près de Vouziers où il est enterré. Il aurait eu trente ans le lendemain, à quelques semaines de l’Armistice.
Publicité