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Crash de la Yéménia : versement des provisions aux familles des victimes

Publié le 9 décembre 2010

Les assureurs de la compagnie aérienne yéménite viennent de mettre à la disposition de la justice comorienne les indemnités de provision pour les familles des victimes comoriennes du crash de juin 2009 au large de la Grande-Comore. Mais les ayant-droits sont loin de toucher ces fonds à cause d’une mésentente entre avocats.

En août 2010, un peu plus d’une année après la catastrophe aérienne qui avait fait 152 morts, la justice comorienne a fixé les premières indemnisations des familles des victimes conformément à la Convention de Varsovie. Et suivant cette décision de la cour d’appel, les assureurs de cette compagnie ont versé à l’avocat comorien de Yéménia les fonds nécessaires pour cette provision soit un peu plus de 1,800 francs comoriens (3,250 millions d’euros). Seulement, les ayant-droits peinent toujours à toucher ce qui devait apporter un peu de soulagement pour ces familles endeuillées.

A l’origine de cette situation, la guerre des avocats qui continuent en dehors des prétoires et malgré la décision de justice. « Avant de transférer les fonds, Yémenia demande la preuve de l’existence de ces personnes inscrites dans ces listes et qui doivent bénéficier des indemnités. Nous voulons les pièces d’identité de chaque ayant-droits pour prouver réellement qu’il les représente », martèle lors d’une conférence de presse ce jeudi, l’avocate de Yémenia Me Harmia Ahmed.

Cette histoire intervient plusieurs mois après l’indemnisation des victimes françaises. La justice hexagonale a déjà ordonné le dédommagement de plusieurs familles. C’est d’ailleurs une des raisons qui justifient la réticence des avocats de Yéménia. « Ces pièces peuvent nous aider à bien identifier ces bénéficiaires. On veut éviter que des familles soient indemnisées deux fois, en France et aux Comores », affirme Me Harmia qui n’est autre que le bâtonnier du barreau de Moroni.

Mais loin d’exécuter la demande de Yéménia de présenter des pièces d’identité pour plus de 200 ayant-droits, l’avocat des familles des victimes s’opposent. Et en l’absence d’un consensus, cet avocat a pu bloquer les comptes de Yémenia et un autre de son collègue qui assure la défense de cette compagnie. Cette situation de blocage entre avocats a provoqué le déplacement d’une délégation des assureurs et une autre de la compagnie yéménite.

« Nous sommes disponibles pour payer les ayant-droits le plutôt possible. La preuve en est qu’on a déjà viré l’argent dans les comptes de l’avocat de Yémenia. Seulement ces difficultés surgissent et nous sommes aux Comores pour tenter de trouver une solution », Maria Cetta, associée chez Clydes & Co, cette société d’assurance basée à Londres.

Selon les informations recoupées ici et là, il va se tenir samedi prochain un référé pour tenter de dénouer ce bras de fer. Mais en attendant une solution négociée entre les avocats Me Harimia Ahmed, l’avocate de Yémenia a saisi directement les ayant-droits dans la presse. Elle invite les familles à se présenter dans son cabinet munie d’une pièce d’identité pour prendre possession des indemnisations.

A.A. Mguéni

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