Publicité

Julien Pagnac, cadre chez Renault au Brésil

Publié le 14 décembre 2010

Après une enfance à Piton Saint-Leu, une prépa HEC au lycée de Bellepierre, des études, plusieurs missions dans des grandes entreprises et pour la Banque Mondiale, Julien vit au Brésil où il travaille pour le groupe Renault. Responsable des relations avec le gouvernement brésilien, il planche sur la mise en place du Véhicule Electrique dans ce pays.

Julien Pagnac
Julien en compagnie de sa femme et de l’ancien president du Brésil Fernando Henrique Cardoso.

Lire aussi : Spécial retour - Julien Pagnac, consultant chez Aster Conseil à la Réunion (itw 2013)


Racontez-nous votre parcours.

Arrivé à 9 ans à l’ile de la Réunion (je vivais à Tahiti avant), j’ai vécu à Piton Saint Leu. Ma mère est professeur d’économie et mon père guitariste. Loin de l’excellence des lycées parisiens et des opportunités offertes en métropole, les choix étaient restreints pour moi après le bac : l’incontournable STAPS, les trop populaires Facultés d’anglais, d’AES et de droit… Dernière solution pour les plus téméraires, la classe préparatoire. Ce fut mon choix, une classe préparatoire HEC à la Réunion, pour ne pas couper trop vite le cordon avec la famille. A la suite des concours, malgré le handicap de notre insularité, j’intègre une grande école de commerce, L’ESC Rouen. Par la même j’arrive à obtenir à l’arrachée une bourse de la part du Conseil Régional de l’ile de la Réunion qui financera l’intégralité de mes études au sein de cette école de commerce.

Quels objets de la Réunion avez-vous apporté dans vos valises ?

Du massalé, du rhum Charette et des photos du spot de saint Leu…

Parlez-nous de vos études.

Mes années d’études à l’ESC Rouen seront riches d’enseignements personnels et professionnels : un échange au Brésil dans une université très réputée d’Amérique Latine, un poste usant de trésorier du Bureau des élèves, des stages au sein d’entreprises de premier plan me mènent à effectuer un Volontariat international en Hongrie pendant près de deux ans. En charge de la mise en place d’un projet, je coordonne alors des équipes de cultures très différentes.

Et ensuite ?

Suite à cette expérience, je décide de faire une autre formation : un Master of Public Affairs, pendant du MBA pour les affaires publiques. Dès lors, je me mesure au système de sélection anglo-saxon : course au GMAT, maitrise du TOEFL, lettres de motivation, lettres de recommandation, bulletins de note… tout y passe ! Je suis reçu au double diplôme entre la London School of Economics et Sciences-Po Paris. Se pose alors un problème de taille.

Julien Pagnac
"Mariage avec ma femme Brésilienne"

Lequel ?

Les frais de scolarités sont tout simplement indécents car étalonnés sur les standards des universités américaines. 40 000 euros de doutes se présentent à moi avec leur air guingois. De coups de téléphones en emails incessants, je parviens à obtenir une aide de la part du Conseil Régional de l’ile de la Réunion et de la LSE qui réduisent de moitié ce montant absurde. Je peux enfin souffler et réaliser mon rêve sans me livrer à une faillite certaine… Au sein de cette formation, je côtoie une élite globale issue de l’IVY League américaine et des meilleures universités mondiales et profite à plein des opportunités qui me sont offertes.

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Après des expériences à Londres et au Sénégal dans le conseil, je vis au Brésil où je travaille pour le groupe Renault. Je suis manager des relations avec le gouvernement et je travaille sur la mise en place du Véhicule Electrique… Une tache difficile au pays du roi Ethanol !

Quels sont vos projets ?

Je voudrais rentrer d’ici peu á la réunion pour faire profiter ma fille d’une enfance dans un endroit unique au monde !

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

La soif de découvrir le monde et le plaisir de voir que la Réunion est un monde à part.

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

Le temps ! Le Réunionnais a un rapport au temps très particulier, rafraichissant et reposant. Pour moi qui habite dans une mégalopole de 15 millions d’habitants, c’est un vrai luxe.

Julien Pagnac
Dans la folie du Carnaval... au rythme de la Samba !

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

La Réunion est encore trop liée á la Métropole. Elle doit s’ouvrir de plus en plus sur sa zone et devenir un pole de développement pour la région entière.

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

L’avantage est le côté exotique du parcours qui aide à séduire les employeurs. L’inconvénient réside dans le manque d’accès á l’information dont souffrent les étudiants réunionnais.

Quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

Le Brésil est un continent à lui tout seul. Le développement est extrêmement rapide et cela génère de grandes inégalités économiques et tensions sociales. C’est une ile de la Réunion puissance 1 000 avec le même melting-pot culturel et des similitudes étranges : Bobre / Berimbau, Feijoada / Grains et Riz, Maloya / Olodum…

Que pensez-vous du site www.reunionnaisdumonde.com ?

Une initiative fantastique qui permet de saisir la richesse de la diaspora réunionnaise. C’est bon de voir tant de dynamisme à la Réunion !

Voir le profil de Julien Pagnac

Lire aussi : Spécial retour - Julien Pagnac, consultant chez Aster Conseil à la Réunion (itw 2013)

Julien Pagnac
Avec des Officiels de l’Agence Locale de Développement de Saint Louis au Sénégal, lors d’une mission pour la Banque Mondiale.
Publicité