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Samantha Ah-hon, 20 ans étudiante à Thetford Mines au Canada

Publié le 14 septembre 2006

C’est après un bac L au lycée Roland Garros que Samantha décide de quitter l’île et d’aller dans un pays où elle a toujours rêvé d’habiter : le Canada. Partie avec l’ANT, elle poursuit depuis un an des études de bureautique au Cégep de Thetford Mines, avec pour objectif de décrocher un DEC : diplôme d’études collégiales.

Samantha Ah-hon

Racontez-nous votre parcours.

"Tout d’abord je suis née à Paris et j’ai vécu en métropole jusqu’à l’âge de 12 ans. Mes parents, ma sœur et moi avons quitté la France suite à la mutation de ma mère pour nous installer dans l’île de mes origines, à St Benoît".

Qu’est ce qui vous a décidé à partir ?

"Ayant connu la vie en France, je voulais découvrir un nouveau style de vie et j’ai toujours voulu visiter le Canada. Après avoir décroché mon bac littéraire, j’ai décidé de quitter l’île avec mon copain et poursuivre mes études dans une nouvelle branche, la bureautique. Et puis j’ai toujours aimé les voyages et je peux dire aussi que la vie canadienne et très différente de la vie en France".

Comment s’est passée votre arrivée ?

"Dès mon arrivée à Montréal, c’était comme un rêve ! Je découvrais la grande ville, les hauts immeubles et surtout -ce qui m’a étonné le plus- la gentillesse des gens. Ce sont des gens vraiment chaleureux, qui n’hésitent pas à nous aider et à nous conseiller. En revanche, lorsque je suis arrivée à Thetford Mines (lieu de mes études, à deux heures de route de Québec), j’ai remarqué qu’il y avait très peu de gens de couleurs dans cette petite ville ! Nous avons amené un peu de couleur à cette région".

Et en plus vous êtes venus en nombre…

"Nous sommes un groupe de Réunionnais dans mon école (cela fait vraiment du bien de voir certains visages réunionnais quand on est dans un pays très éloigné). D’ailleurs beaucoup de personnes du Cégep se sont intéressées à notre parcours. Dès notre arrivée à Thetford Mines, un article du journal de la région a paru sur nous. Certains allaient même surfer sur Internet pour voir des images de notre île. À chaque occasion, nous essayons de faire le maximum pour faire connaître la Réunion".

Quels sont vos projets ?

"Avant tout, j’aimerais obtenir mon DEC. Il me reste encore deux ans à faire ici pour demander à détenir une double nationalité. Je souhaite trouver du travail dans le secteur du voyage et m’établir au Canada, dans la région de Montréal. Ici j’ai découvert des gens vraiment aimables, un mode de vie très américain mais avec quelques différences".

Qu’est ce qui vous manque de la Réunion ?

"C’est sûr que la famille me manque ainsi que la nourriture réunionnaise (les bons caris !), la plage aussi. Malgré la gentillesse des gens ici, rien ne pourra remplacer la famille, les amis et c’est vrai que 5 mois de neige c’est long ! Je suis très attachée à la Réunion. C’est quand on est loin que l’on voit tous les bons côtés et toutes les beautés de l’île".

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

"Cette expérience dans ce pays m’aide à grandir, tout d’abord sans les parents. Et puis c’est une expérience enrichissante de vivre au milieu d’une culture différente de la notre. Le fait d’être éloigné de notre famille nous apprend pas mal de choses, on apprend à se débrouiller seul, à être indépendant. Et puis c’est une chance d’être ici. De jour en jour j’en apprends toujours plus sur ce pays".

Quels sont les avantages/inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

"Les gens ne connaissent pas la Réunion. L’inconvénient c’est que pas mal d’entre eux s’attendent à voir des jeunes qui n’ont pas de connaissance, qui viennent d’un pays pauvre, surtout quand on leur dit que l’île est près de l’Afrique. L’avantage, c’est qu’ils sont curieux, alors c’est à nous de leur faire découvrir notre île et de la valoriser. Et puis à travers les études, ils voient nos capacités. Ils adorent nous entendre nous exprimer en bon français ou en créole ! "

Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

"Je parle avec beaucoup de mes amis restés sur l’île et je leur dis que s’ils ont l’occasion, il faut voyager ! Des organismes nous aident à partir et il ne faut pas hésiter à y aller pour découvrir un pays. Si on ne sait pas quoi faire, le meilleur moyen c’est de s’exiler un moment pour trouver réponse à nos questions. Et puis en revenant à la Réunion, on devient plus mature et on apprécie encore plus notre île !"

Quels conseils donneriez-vous aux Réunionnais ?

"Je trouve que d’envoyer des personnes dans un pays étranger est vraiment une bonne initiative. Avec un baccalauréat et même plus, on n’est pas du tout sûr de trouver du travail dans l’île, alors que d’aller continuer nos projets tout en voyageant nous permet de nous épanouir et de trouver un travail. Et puis après une période en dehors de l’île, des idées surgissent naturellement pour aider la Réunion économiquement".

Que pensez-vous du site www.reunionnaisdumonde.com ?

"Je trouve le site vraiment intéressant. Il permet de lire les expériences des Réunionnais à travers le monde, leurs impressions et cela donne envie de voyager et voir que c’est permis pour tout le monde !"

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