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Sandrine Amourdom, Manager dans une société de télécom en Angleterre

Publié le 2 mai 2007

Alors qu’elle ne sait pas trop quoi faire de son bac, Sandrine tombe sur le programme Léonardo de l’ANT et se décide pour une expérience de mobilité de six mois en Angleterre. Une formation pratique et quelques jobs plus tard, elle occupe un poste de Customer Support Manager et utilise couramment dans son travail le français et l’anglais. « J’ai un boulot dont j’ai rêvé et que je n’aurais jamais eu à la Réunion, à mon âge et mon niveau d’expérience », confie Sandrine.

Sandrine Amourdom
Sandrine, 23 ans, à gauche et sa copine mauricienne avant une sortie à Londres.

Racontez-nous votre parcours.

"Je viens de Saint Denis, d’un milieu modeste. Ma mère nous a élevé seule, mon frère (qui a aujourd’hui 19 ans) et moi. Je suis titulaire d’un Baccalauréat Economique et Social. Pendant l’année du bac, je ne savais pas trop quoi faire. Je ne voulais pas vraiment aller à la fac ; une partie de moi me poussait à partir étudier ailleurs".

Qu’avez-vous fait ?

"Je regardais plus ou moins les cours qui me plaisaient à la fac. C’est alors que je suis tombée sur le Projet Leonardo créé par L’ANT, qui recherchait des élèves pour l’Afrique du Sud, l’Espagne et l’Angleterre. J’ai raté les dates pour les deux premiers pays, alors j’ai postulé pour l’Angleterre".

Comment cela s’est-il passé ?

"Avec l’aide de ma prof d’anglais de Terminale, Madame Naïdoo, j’ai préparé mon entretien téléphonique en anglais. Bien sur il fallait être titulaire du Bac pour pouvoir joindre cette formation de six mois. J’ai eu ma place et je suis arrivée en Angleterre avec l’intention de rentrer à la Réunion après les six mois".

Racontez-nous vos premiers mois sur place.

"Tout s’est bien passé en général. Nous étions une dizaine de Réunionnais à suivre la formation : 10 semaines de cours d’anglais intensif, 6 semaines de cours d’informatique (qui nous a fourni un diplôme) et 10 semaines de stage en entreprise. Après les six mois, j’ai décidé de rester. L’ANT m’a aidé pour les deux premiers mois d’installation".

Avez-vous trouvé rapidement du travail ?

"Oui. J’ai travaillé dans la restauration comme serveuse et barmaid, jusqu’à même devenir manager d’un Bistrot. Puis je suis allée à la fac pour faire des études de "Tourism Management". Apres deux ans d’études (qui m’ont coûté financièrement très cher !), j’ai trouvé un travail dans une banque, au siège social. J’y ai fait un an, puis j’ai travaillé dans une boite d’assurances, un peu plus d’un an au service comptabilité et analyse de données statistiques".

Que faîtes vous aujourd’hui ?

"Je travaille maintenant pour une société américaine de télécommunications. Je suis "Customer Support Manager". J’ai un boulot dont j’ai rêvé, finalement après ces années. J’utilise aussi le français avec certains clients européens".

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

"Le système anglais donne vraiment sa chance aux jeunes. On les forme, pas comme en France où tu as besoin d’avoir un bac + 5 et expérience exigée. Je sais que jamais je n’aurais eu des boulots comme j’ai eu à la Réunion et à mon âge".

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

"Ce qui est ennuyeux pour les Réunionnais qui sont en Angleterre, c’est qu’il n’y a pas d’association réunionnaise sur place et ça c’est vraiment dommage. Je souhaiterais en créer une, mais je ne sais pas comment m’y prendre. Aussi pour voyager, il faut descendre à Paris et ce n’est pas l’idéal. Je souhaiterais vraiment qu’Air Austral crée une ligne directe Londres-Réunion".

Est-ce que l’île vous manque ?

"Je dois avouer que la Réunion me manque (surtout les mangues José !). Je sais que j’y retournerai un jour, mais pas sur un coup de tête. J’ai postulé pour des boulots à l’aéroport, etc. mais je n’ai reçu aucune réponse pour le moment. Je suis heureuse où je suis et ma vie est ici. J’essaye de rentrer une fois par an".

Quels sont vos projets ?

"J’aimerais dans quelques années, après avoir bien économisé, rentrer et utiliser mon savoir-faire pour apporter du soutien dans mon île. J’ai quelques projets en tête, on verra quand le temps sera venu".

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

"Ici les collègues et amis anglais ne savaient pas où était la Réunion. Ils n’avaient jamais entendu parler de cette île. Quand je leur disais « c’est près de Maurice », ils comprenaient. Mais récemment on a parlé de la Réunion pour la première fois aux infos anglaises, grâce au volcan, le plus actif au monde".

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

"Je conseillerais à tous les jeunes de venir découvrir l’Europe. C’est une expérience qu’on n’oublie pas. Etre basé en Europe permet aussi de voyager plus facilement dans d’autres pays, mais je pense qu’il faut savoir rentrer aussi... J’en profite pour faire un coucou à toute ma famille que j’aime et mes amis que j’adore !"

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