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Les causes de l’illettrisme à la Réunion

Publié le 13 janvier 2011

On estime à 111 000 le nombre de personnes de 16 à 65 ans illettrées* à la Réunion, soit un adulte sur cinq (Insee Partenaires, octobre 2008). Le taux d’illettrisme deux fois plus important que celui que connaît la métropole varie en fonction de cinq paramètres : l’âge, les habitudes de lecture durant l’enfance, le niveau de vie, le sexe et la langue parlée durant l’enfance (créole/français).

source : INSEE

Le taux d’illettrisme varie le plus en fonction de
la génération à laquelle on appartient, les plus
âgés ayant plus de difficultés que les plus jeunes.
La mise en place tardive du système éducatif à
La Réunion est à l’origine de l’illettrisme d’une
partie des anciennes générations.

Les habitudes de lecture durant l’enfance jouent
en second lieu un rôle important dans l’apprentissage
de la communication écrite. Ainsi, les personnes
qui ne lisaient pas dans leur jeunesse ont
beaucoup plus de risque d’être illettrées à l’âge
adulte que les autres.

Le niveau de vie influe également, en troisième
lieu, sur l’illettrisme. Ainsi, seules 10 % des
personnes qui déclarent avoir vécu dans un milieu
à l’aise financièrement sont illettrées, contre près
de 50 % chez celles issues des milieux les plus
pauvres.

Le sexe est également discriminant, en
quatrième position, les femmes étant moins souvent
illettrées que les hommes à âge, niveau de
vie, habitude de lecture et langue parlée comparables.

La langue maternelle apparaît en cinquième position
des caractéristiques sociodémographiques
qui agissent sur la propension à l’illettrisme : les
créolophones ont significativement plus de risque
d’être illettrés que ceux qui parlaient français à
âge, habitudes de lecture et niveau de vie comparables.

Près de 30 % des personnes qui ne parlaient que
créole durant l’enfance sont illettrées à l’âge
adulte, parmi les natifs réunionnais âgés de 15
à 64 ans. Elles ont, certes, été scolarisées ; elles
ont majoritairement appris à lire et à écrire ; mais
aujourd’hui elles éprouvent des difficultés dans
les exercices quotidiens de communication écrite.
C’est en compréhension d’un texte simple et en
production de mots écrits qu’elles ont le plus de
difficultés.

Le groupe des personnes bilingues, qui parlaient
français et créole durant l’enfance, a moins de
difficultés. Il compte environ 10 % d’illettrés, et
se situe ainsi au même niveau que celui de France
métropolitaine. Enfin, l’illettrisme est particulièrement
faible chez les francophones exclusifs
(moins de 2 %).

Source : Etude INSEE "Communication écrite : L’influence de la langue maternelle en question"

* L’illettrisme désigne l’état d’une personne qui a bénéficié d’apprentissages, mais qui n’a pas acquis, ou a perdu, la maîtrise de la lecture, de l’écriture et du calcul. L’illettrisme est à distinguer de l’analphabétisme qui résulte d’une absence d’apprentissage.

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