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Sylvia Dijoux, étudiante en analyse biomédicale à Tours

Publié le 10 janvier 2006

Sylvia, 23ans, est étudiante en dernière année de l’IFTAB (Institut de Formation des Techniciens en Analyses Biomédicales). Actuellement en stage au laboratoire Pasteur-Cerba, elle prépare son mémoire de fin d’études sur le Chikungunya, maladie en grande épidémie à la Réunion en ce moment...

Sylvia Dijoux

Dans quelles conditions avez-vous été amené à quitter la Réunion ?

"Dans le cadre de mes études, j’ai voulu faire technicienne de laboratoire. J’ai passé le concours de l’IFTAB et j’ai été prise ! Je suis à Tours depuis trois ans déjà. Je n’ai pas trop été perdue, car je suis rentrée faire trois stages d’un mois chacun a la Réunion, au CHD de Bellepierre... J’ai eu de la chance".

Quels sont vos projets ?

"Dès que j’ai mon diplôme (en juin prochain si tout va bien), je cherche du travail dans la région de Tours. Mon fiancé, qui est également Réunionnais, m’a rejoint ici et nous souhaitons nous installer. Dès que possible, il est aussi prévu de rentrer nous marier à la Réunion, avec toute la famille et les amis ! Je pense qu’on restera ici encore un moment, faire un bout de notre vie. Mais on compte bien rentrer un jour sur l’île..."

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

"Voir d’autres horizons, connaître des gens différents, apprendre mon métier surtout... Et puis le pays est grand, l’Europe est grande, nana de choses à voir oui ! J’espère de tout coeur que les choses s’arrangeront à la Réunion, surtout ce qui concerne le marché du travail. J’espère que les Réunionnais qui ont quitté l’île pourront faire le choix de rentrer travailler sur place. Car viv dan not péï n’a rien de mieu".


Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

"Avantage relationnel... Les gens sont curieux, certains ne connaissent pas l’île ! Je me fais un plaisir d’expliquer que la Réunion n’est pas à côté des Antilles, de raconter comme mon île est belle et riche. Ca a été un avantage aussi pour mes stages, notamment pour celui que je fais en ce moment : Je travaille sur le chikungunya, c’est le sujet de mon mémoire, et ça c’est un point positif. Je vais présenter un sujet original, d’actualité et en rapport avec mes origines ! Inconvénient ? On me dit souvent "tu n’es pas noire !" C’est désagréable quand on ne comprend pas qu’il y a aussi des Réunionnais blancs... "Ben oui, on appelle ça des yabs..."

Quels sont les conseils que vous donneriez aux jeunes Réunionnais ?

"De profiter au maximum de l’expérience professionnelle et relationnelle qu’apporte la mobilité. Et surtout ne pas se décourager. La vie peut paraître dure ici, mais il faut essayer au mieux de s’adapter car ça en vaut la peine. Il y a beaucoup de choses à voir et à apprendre..."

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