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Thomas Leong-she, 24 ans, ingénieur chez Alcatel Lucent à Brest

Publié le 16 octobre 2007

Diplômé de Supinfo Saint-Benoît en novembre prochain, Thomas n’a pas attendu d’avoir son diplôme en poche pour travailler. En stage pendant six mois chez IBM à la Défense, il vient d’être embauché pour une mission de trois ans au sein de la société Alcatel Lucent à Brest.

Thomas Leong-she
En Vélib’ dans Paris : "Mon objectif est de cumuler un maximum d’expériences et de connaissances. Je suis prêt à me déplacer à n’importe quel point de la planète".

Racontez-nous votre parcours.

"Je suis originaire du village de Tévelave sur la commune des Avirons, d’un milieu plutôt modeste. Après un Bac S au lycée des Avirons en 2001, j’ai préparé un Deug MIAS puis une licence en informatique à l’université de la Réunion. Puis j’ai intégré Supinfo, école d’ingénieur informatique qui s’ouvrait à Saint Benoît. Je serai diplômé au mois de novembre, au niveau Bac +5".

Dans quelles conditions avez-vous quitté l’île ?

"J’ai effectué en avril un stage de six mois chez IBM France à la Défense. Mon départ, un peu lié à une rupture sentimentale, a été précipité : deux semaines pour vendre ma voiture, libérer l’appartement, trouver un appartement sur Paris, etc. Une fois sur place, c’est le système D. La première semaine j’ai logé chez un membre de ma famille, le temps de trouver un appartement. Par chance j’ai trouvé un meublé dans le quartier de la défense, à l’endroit même ou je travaillais".

Quels sont vos projets ?

"Je commence tout juste mon nouvel emploi en tant qu’ingénieur d’étude pour la société de Services Alten SA. Ma première mission se déroule à Brest pour une durée minimale de trois ans au sein d’Alcatel Lucent. J’ai comme objectif de cumuler le maximum d’expériences et de connaissances, que se soit en métropole, Asie, Orient, Europe ou ailleurs. N’ayant pas de pied à terre, je suis prêt à me déplacer à n’importe quel point de la planète. Sans perdre de vue que je rentrerai, dans un avenir lointain, dans mon île…"

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

"Tout : indépendance, connaissances, amitiés, aventure, solitude... Jamais je ne me suis senti aussi libre et fier de faire ce que je veux".

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

"Je pense que la sympathie des Réunionnais est quelque chose qu’on ne trouve que dans l’île. Je dirais même que cette gentillesse est "endémique".

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

"La Réunion n’a pas à se plaindre je pense, malgré le fort taux de chômage. Les Réunionnais ont pour la plupart de quoi manger. Un gros point noir cependant : on parle de continuité territoriale mais pour moi tout cela n’est qu’une légende : entente, absence de concurrence entre les compagnies et on obtient des prix hallucinants !"

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

"Ca m’a permis de briser la glace beaucoup plus facilement avec les gens. Il suffit de leur dire "je viens de la Réunion" ou de porter un T-shirt "974" et instinctivement ils viennent vers vous. C’est assez marrant. Le fait d’avoir toujours vécu dans un melting pot, un mélange de toutes origines, m’a permis de d’écouter et de comprendre ce que certaines personnes me disaient, me confiaient. Fo pas avoir peur bouger marmailles, le principal c’est de pas oublier d’où ça zot i sort".

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