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Véronique Wilson, infirmière dans un grand hôpital à Paris

Publié le 28 mai 2006

Originaire de Saint-Denis, Véronique Desautard (Wilson de son nom de jeune fille) a quitté l’île par l’intermédiaire du Bumidom à l’âge de 19 ans, à la suite d’un événement tragique dans sa famille. Trois décennies plus tard, elle est mariée et mère de deux enfants. Elle exerce depuis 1975 le métier d’infirmière à l’Assistance Publique, dans un grand hôpital parisien.

Véronique Wilson

Racontez-nous votre parcours.

"Je suis née à Madagascar, mais ma famille est d’origine réunionnaise (Saint-Pierre) par mes grands-parents maternels, et mauricienne par mes grands-parents paternels... D’où mon nom british : WILSON. Je suis allée à l’école à Saint-Denis, au lycée Juliette Dodu puis au lycée du Butor où j’ai obtenu un BEP sanitaire en 1971. J’ai ensuite travaillé pour me faire de l’argent de poche dans un laboratoire pharmaceutique (Goupil), puis j’ai vendu des livres et j’ai travaillé chez Caillé rue Jean Chatel : je vendais des boulons pour mobylettes Peugeot. Ma vie était plutôt tranquille, jusqu’au jour où tout a basculé à la mort de ma mère en 1973. C’est là que j’ai quitté la Réunion par l’intermédiaire du Bumidom".

Qu’avez-vous fait ?

"J’ai passé un concours pour entrer à l’école d’infirmière à Paris. Pour y accéder il a fallu que je fasse une année préparatoire à Besançon. J’ai été reçue et je suis donc montée à Paris pour vivre cette aventure. Au bout de deux ans et demi, j’ai obtenu mon diplôme d’infirmière. J’ai signé un contrat de cinq ans qui m’obligeait à exercer mon métier au sein de l’assistance publique, car je n’avais pas les moyens de le rembourser pour repartir sur mon île... Je travaille toujours à l’assistance publique, dans un grand hôpital à Paris depuis donc 1975".

Quelles difficultés avez-vous rencontré ?

"Je vous avouerais que cela n’a pas été simple car mon père n’avait pas les moyens de financer mes études. Le changement a été total et radical, mais j’étais fière de lui montrer de quoi j’étais capable. La première année a été la plus pénible car je n’avais plus de repère. Dieu merci j’avais rencontré une Réunionnaise dans l’avion qui est devenue mon amie par la suite. Pendant nos études nous avons été séparées. Moi j’étais dans un foyer à Colombes avec trois Antillaises dans ma chambre. Ensuite, avec mon amie, nous avons pris un appartement rue de Rambouillet à Paris. J’ai rencontré mon mari en 1978 et me suis mariée en 1981. J’ai eu un garçon (Cyril) en 1984 et une fille (Caroline) en 1990".

Que retirez-vous de toutes ces années ?

"Je ne regrette pas du tout ce que j’ai vécu, mais cela n’a pas été facile. Il y a eu de gros coups de blues, surtout quand les Parisiens partaient en week-end et que moi je restais entre mes quatre mûrs sans un sou pour bouger... On survit tout de même : la preuve j’y suis encore ! Aujourd’hui mon souhait le plus cher est de rejoindre mon île quand je serai à la retraite, vers 2010".

Qu’est ce qui vous manque le plus de la Réunion ?

"Ce qui me manque le plus c’est ma famille : je n’ai pas passé un Noël avec elle depuis 30 ans ! Les voyages sont trop chers pour quatre personnes. En plus je n’ai pas la mer ni l’horizon. J’ai besoin de retrouver tout cela. J’aspire à retrouver les Réunionnais et leur gentillesse, leur nonchalance, leur façon de VIVRE. J’aspire à la quiétude et à la tranquillité".

Que pensez-vous du site Réunionnais du Monde ?

"J’ai trouvé ce site par hasard. Cela fait bien plaisir d’être en famille et de parler le même langage. J’espère qu’il continuera à se développer dans un esprit toujours aussi sympa".

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